Le cécifoot, ou la pratique du football pour déficients visuels
2011-06-13 10:25:41.765
Dans le monde des non-voyants, le sport reste un élément moteur pour pouvoir se dépenser et le foot, ou plutôt le cécifoot, est une des disciplines majeures
Le football ne se résume pas seulement à celui que l'on voit à la télévision, ni à celui qui est pratiqué par des centaines de milliers de personnes au niveau des championnats amateurs ou simplement entre amis le week-end. Il faut penser également aux handicapés.
Dans cette catégorie, il y a ceux qui y jouent en fauteuil et, plus surprenant, ceux qui s'y adonnent alors qu'ils sont aveugles ou déficients visuels. Leur football à eux est appelé cécifoot et se pratique sur quatre continents répartis en dix-huit nations. Il figure même dans les disciplines paralympiques depuis Athènes en 2004, puis à Pékin en 2008. L'équipe de France sera présente à Londres en 2012.
Des règles et catégories définies
Il faut savoir que la déficience visuelle touche en France près de 1 500 000 personnes dont 60 000 aveugles complets. Pour certains, l'envie de faire un sport est importante et se tourner vers le sport le plus populaire est tout à fait naturel. Toutefois, ces personnes n'ont pas le même handicap et sont classées en trois catégories: Les B1 (B comme "Blind" en Anglais, qui signifie "aveugle" ou "très malvoyant"). Les joueurs évoluent avec des patches oculaires et des bandeaux sur les yeux. La surface de jeu de la taille d'un terrain de hand (40 x 20 m) possède des barrières latérales gonflables de protections et les poteaux de buts sont protégés. Les cages ont également des dimensions réduites à 5 m de large et 2 m de haut, l'équivalent des buts de minimes dans la classification de la Fédération Française de Football. Le ballon est sonorisé par des grelots et de chaque coté des buts, des guides donnent de la voix pour orienter les joueurs aux mieux vers le but adverse. Les rencontres se déroulent avec 4 joueurs de champ handicapés et un gardien voyant. Cette pratique est souvent appelé foot à 5.
Pour éviter le télescopage sur l'aire de jeu, les pratiquants parlent énormément pour se situer. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le jeu est rapide et les règles du cécifoot sont les mêmes que celles du foot traditionnel à l'exception des hors-jeu. Généralement le jeu se pratique en salle, mais il peut également se pratiquer en extérieur en deux mi-temps de 20 minutes.
Il est important que les spectateurs soient silencieux afin que les joueurs puissent comprendre facilement les consignes des guides.
Il existe sept clubs: UNADEV Bordeaux, UNADEV Toulouse, AVH Paris, Cécifoot Saint-Priest, AS Cécifoot Saint-Mandé, USMEC Marseille et le Handisport Lyonnais.
Les autres catégories B2/B3 sont des malvoyants. Cette fois ils utilisent au mieux leurs facultés visuelles comprisent entre 1/20e et 1/10e selon les pathologies. Chacun des participants ne possède pas le même sens de la vision. Pour certains, c'est une vue très floue, d'autres ne voient que sur les cotés ou n'ont un champ de vision très restreint. Pour eux, les mi-temps se jouent en 2 x 25 minutes. Souvent les rencontres restent spectaculaires et il n'est pas rare de voir des gestes techniques tel que des talonnades, reprises de volées et même parfois des têtes qui font mouche. En France, de plus en plus de clubs se structurent. On retrouve USMEC Marseille, AVH Paris, mais aussi AS Villeurbanne, Le Havre Cécifoot, Don Bosco Cécifoot Nantes, ASS INJA Paris et Cécifoot Club Lille.
Un championnat annuel très convoité
Tous les ans, les équipes se retrouvent pour un mini-championnat sur trois week-ends et pour la Coupe de France. En 2011, les participants sont passés à Bourges, puis la Chapelle-sur-Erdre les 28 et 29 mai avant de conclure la Phase Finale Championnat de France Cecifoot du 18 au 19 juin de 8 heures à 13 heures au Complexe Le Cesne à Marseille. À l'issue de cette ultime journée, les clubs champions 2011 seront connus.
En s'investissant ainsi, les organisateurs veulent mettre un coup de projecteur sur cette pratique qui est loin d'être connue et reconnue comme il se doit. Beaucoup d'entraîneurs le déplorent, à l'image du Nantais Anthony Heurteau:«Les joueurs se dépensent sans compter. À chaque fois qu'ils rentrent sur le terrain, ces gars ont un état d'esprit comme les autres footballeurs. Ils vivent leur passion à fond avec une différence, leur handicap.» À chaque rencontre, ces joueurs d'un autre univers mouillent le maillot et, malgré leur déficience visuelle, ils vont droit au but.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce sport, voir une rencontre de cécifoot ne laisse pas indifférent.
Article original sur Suite101
Retour sur Rencontre-HandicapDistilbène : UCB Pharma condamné à verser 1,7 million à un handicapé
2011-06-10 17:50:06.937
Le petit-fils d'une femme ayant pris du Distilbène, du laboratoire UCB Pharma, a obtenu jeudi de la cour d'appel de Versailles la reconnaissance d'un lien entre ce médicament et son handicap. A la clé, le laboratoire est condamné à lui verser 1,7 million d'euros de dommages et intérêts, a indiqué son avocate.
«La cour a considéré que l'exposition au Distilbène de la mère est responsable de l'accouchement très prématuré, qui lui-même explique de façon directe le handicap majeur dont souffre Louis», a déclaré devant la presse Me Martine Verdier après avoir pris connaissance de l'arrêt de la cour d'appel.
Le laboratoire UCB Pharma devra verser, tous préjudices confondus, quelque 1,7 million d'euros au jeune homme, né en 1990 et lourdement handicapé, ainsi qu'à sa famille. L'avocat du laboratoire n'a pas pu être joint.
La cour d'appel a en revanche reporté sa décision pour le cas d'une jeune fille, née grande prématurée en 1995, dans l'attente des conclusions d'une expertise ordonnée dans une autre procédure.
Le Distilbène est le nom commercial d'une hormone de synthèse prescrite en France entre 1950 et 1977 aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches, les risques de prématurité et traiter les hémorragies de la grossesse.
La nocivité du DES ou diéthylstilbestrol a été établie chez les enfants exposés in utero, en particulier chez les filles. En 1977, le fabricant du Distilbène, UCB Pharma, a décidé de rendre publique sa contre-indication aux femmes enceintes en France.
Article original sur Le Parisien
Retour sur Rencontre-Handicapwi-GO Project : Le caddie de supermarché qui suit le fauteuil roulant
2011-06-09 09:50:04.406
Pousser un caddie, un chariot de supermarché pour faire ses courses dans un grand magasin lorsque l'on est assis dans un fauteuil roulant pour cause de handicap moteur est une mission presque totalement impossible. Pourtant Luis Carlos Inácio de Matos a détourné le logiciel et la technologie de la Kinect pour lancer un grand projet dont le but est de mettre au point un caddie robotisé qui vous suit tout au long de votre shopping, son nom ? : wi-GO
wi-GO est un projet qui vise à rassembler toutes les connaissances technologiques indispensables pour construire une société sans obstacle. Ceci passe par la réalisation d'un robot basé sur la technologie des capteurs Kinect qui permet à la personne handicapée, mais aussi aux personnes âgées, femmes enceintes et toute personne connaissant des problèmes de mobilité de transporter des objets sans difficulté, confortablement et en toute sécurité. Le shopping au sein des grands magasins est essentiellement ici visé.
Le caddie qui pourrait voir le jour grâce au projet wi-GO sera conçu, comme le démontre la vidéo à la fin de cet article, pour suivre les personnes en perte de mobilité et réduit également l'incapacité des personnes handicapées physiques ce qui assure une meilleure intégration dans la société et qualité de vie accrue.
Le projet wi-GO a pour auteur Luis Carlos Inácio de Matos avec l'aide du Department of Informatics – University of Beira Interior. Si vous êtes intéressé par cette idée géniale, vous pouvez le contacter par l'intermédiaire de son adresse E-mail : luiscimatos@gmail.com
Article original sur Handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapL'accessibilité des bâtiments aux handicapés reste un sujet de controverse
2011-06-08 09:52:12.921
Nicolas Sarkozy clôture aujourd'hui la conférence nationale du handicap. Malgré des progrès, les associations critiquent les dérogations aux obligations d'accessibilité.
En clôturant la conférence nationale du handicap, cet après-midi, Nicolas Sarkozy mettra bien évidemment l'accent sur les avancées intervenues dans ce domaine depuis le vote de la loi du 11 février 2005. Les moyens consacrés à la politique du handicap, par l'Etat, les collectivités locales et la Sécurité sociale, ont progressé de 5,5 % par an, dépassant 37 milliards d'euros l'an dernier, selon les chiffres fournis par le cabinet de Roselyne Bachelot, la ministre en charge du dossier. Mesure phare du quinquennat, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) aura été revalorisée de 25 % entre 2007 et 2012, pour atteindre 777 euros par mois.
L'accessibilité des bâtiments, des transports et des espaces publics aux personnes handicapées était un autre grand axe de la loi de 2005. Cinq ans plus tard, le bilan est plus mitigé, soulignent les associations. « Il y a eu de réels progrès dans certains domaines, à la SNCF par exemple, observe Jean-Marie Barbier, président de l'Association des paralysés de France (APF). Mais l'objectif d'une société accessible à tous en 2015, fixé par la loi, ne sera pas tenu. » « Je ne suis pas aussi pessimiste, explique la sénatrice Sylvie Desmarescaux, qui préside l'Observatoire de l'accessibilité. La prise de conscience a certes été tardive, mais il nous reste quatre ans. » Difficile de savoir précisément où l'on en est, en l'absence d'indicateurs. L'APF a mis en place son propre baromètre de l'accessibilité dans les 96 préfectures de métropole. « La moyenne nationale n'est que de 11 sur 20, et elle n'a progressé que d'un point en un an », déplore Jean-Marie Barbier.
Annulation en Conseil d'Etat
Les associations dénoncent les « remises en cause permanentes » des principes fixés par la loi, qui, il est vrai, impliquent des investissements considérables. Pour les établissements recevant du public (restaurants, administrations...), une proposition de loi, qui doit être examinée au Sénat le 28 juin, prévoit que le préfet pourra autoriser « des mesures de substitution lorsque est démontrée l'impossibilité technique de respecter les exigences de mise en accessibilité de bâtiments neufs en raison de certaines contraintes ». « En réalité, il s'agit bien de dérogations, critique Arnaud de Broca (Fédération des accidentés de la vie). Qu'il y ait des dérogations pour les bâtiments anciens, nous le comprenons. Dans le neuf, le principe de l'accessibilité doit s'appliquer. » Un décret de 2009 prévoyait d'autres dérogations pour les lieux de travail neufs. Saisi par les associations, le Conseil d'Etat « vient d'annuler ces possibilités », se sont-elles réjouies hier.
Article original sur Les Echos
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