Compostelle : malvoyant, Gérard Muller marche 740 Km pour tester un GPS audio expérimental
2011-07-04 10:07:34.187

Le strasbourgeois Gérard Muller, mal voyant, est parti hier du Puy-en-Velay pour tester, durant 740 km, un GPS audio conçu pour les aveugles. Il compte arriver à Saint-Jean-Pied-de-Port en septembre.
Il allait partir pour une randonnée de 740 Km pour faire un test grandeur nature d'un GPS conçu pour les non-voyants. Ses amis et sa famille s'étaient tous retrouvés ce matin pour lui souhaiter un bon départ et faire un bout de chemin avec lui.
Equipé d'une caméra autoportée, d'une canne blanche, d'une boussole, d'un téléphone satellite et du fameux GPS, il s'apprêtait à partir, accompagné pendant les 3 premiers jours de deux personnes dont son épouse.
Puis, il continuera sa route, seul, juste guidé par ce nouveau GPS.
Plusieurs objectifs
C'est un habitué des grands défis. Il a, en effet, déjà effectué Paris-Pékin en tandem en 2008. Toujours dans le but de montrer qu'il est possible de vivre pleinement avec un handicap, il partait ce matin sur le chemin de Saint Jacques.
Après un lourd travail de recherche et de développement (notamment la numérisation de l'ensemble du parcours) mené par la Fédération Française de randonnée pédestre et le laboratoire René Farcy à la faculté d'Orsay, il était prêt à faire cette expérimentation scientifique.
L'un de ses buts est de «donner envie de reprendre goût à la randonnée aux personnes qui ne sortent plus de chez elles ».
L'autre est de soutenir et de faire connaitre « l'institut de la vision » et la fondation « voir et entendre ».
Il a déjà fait plusieurs tests, en milieu urbain et dans la forêt de Rambouillet et ce sera la première fois qu'il utilise ce GPS sur une distance aussi longue. Ces essais permettront de développer ce nouvel outil pour tous les non-voyants.
Son périple commencera par une première étape à Montbonnet puis une seconde à Saint privat d'Allier. Il a choisi de couper la traditionnelle première étape pour s'habituer à ce nouveau matériel.
Il a prévu d'arriver à Saint-Jean-Pied-de-Port au mois de Septembre et demandera alors de l'aide à des marcheurs rencontrés là-bas pour continuer sur la partie espagnole puisque la cartographie n'a pas été numérisée sur cette portion.
Il souhaite faire « comme tout le monde » emportant même avec lui un appareil photo.
Article original sur zoomdici.fr
Retour sur Rencontre-HandicapClôture du BNP Paribas Open de France
2011-07-01 09:39:40.203

Depuis 1985, les meilleurs joueurs mondiaux de tennis en fauteuil s'affrontent lors du BNP Paribas Open de France. La 26ème édition vient de s'achever.
Le parc de Sceaux abrite un château, une forêt, des kiosques de détente, des jeux d'eau et un complexe sportif avec notamment la plus grande piscine découverte du département des Hauts-de-Seine qui peut accueillir jusqu'à 1500 personnes. En cette saison, les promeneurs viennent pour pique-niquer, se promener ou faire du sport. Mais il n'y a pas que ça. Le parc de Sceaux accueille également un tournoi de tennis, le BNP Paribas Open de France. Pendant six jours, au Stade de la Grenouillère à Antony, les meilleurs joueurs mondiaux du tennis en fauteuil s'affrontent. Sur place il n'y a pas de gros moyens: un terrain de terre battue et tout autour des stands pour l'accueil, l'information, la buvette et les loges de joueurs et d'arbitres. Mais les apparences sont souvent trompeuses…
Car le BNP Paribas Open de France n'est pas une petite compétition. Avec plus de 80 bénévoles, 32 ramasseurs de balles, 40 arbitres et juges de ligne, 120 joueurs et 20 nations représentées, c'est le premier tournoi International de Tennis Handisport organisé en Europe. Il a d'ailleurs obtenu l'année dernière le grade de « Super Serie » et devient donc l'un des neuf plus importants tournois du monde. Cette année, il est d'autant plus important pour les joueurs que c'est la première étape dans la course aux qualifications pour les jeux paralympiques de Londres l'année prochaine. Et au bout de 26 éditions le tournoi est parfaitement rôdé: « On a la même organisation de base. C'est important. On est l'un des seuls tournois au monde avec la même organisation depuis le début » rappelle Pierre Fusade, le directeur du tournoi, tranquillement installé dans la zone VIP après avoir apprécié un quart de finale. Le BNP Paribas Open de France n'est donc pas Roland-Garros ou Wimbledon mais ce n'est pas non plus un petit tournoi!
D'autre part, le tennis en fauteuil a de plus en plus de succès. Crée dans les années 80, la discipline s'est professionnalisée et a fini par s'imposer dans le grand chelem (Roland-Garros, Wimbledon, Open d'Australie et US Open). Mais à l'image d'un public peu nombreux, force est d'admettre que le BNP Paribas Open de France n'est pas très connu. A qui la faute? A Wimbledon bien sûr, le plus vieux tournoi de tennis au monde et qui a lieu au même moment. D'ailleurs, entre chaque match du BNP Paribas, personne ne peut s'empêcher de regarder les affiches de Wimbledon retransmises sur le grand écran du stade. Mais d'autres raisons expliquent cette absence de reconnaissance. Le manque de communication et d'intérêt pour le tennis chez les handicapés est évident. Je suis le seul journaliste venu ce jour-là faire un reportage sur le sujet. Heureusement, lors de la finale, dimanche, il y a beaucoup de monde dans les gradins malgré les 35 degrés affichés au thermomètre, et même des habitués. Et Pierre Fusane est optimiste: « Beaucoup ne savent pas que le tennis en fauteuil existe (…) Mais ça vient petit à petit. On ne désespère pas (…) Le tennis est un super sport d'intégration et il y a toujours de la vie sur le tournoi ».
En plus, cocorico, la France est en grande forme dans cette discipline. 3 des 10 meilleurs mondiaux sont Français. Parmi eux, Stéphane Houdet. Il a commencé le tennis à 8 ans et malgré un accident de moto à 25, il continue. « Mon meilleur classement est numéro 2 mondial et numéro 1 en double ». En 2008 aux Jeux Paralympiques de Pékin, Houdet est médaillé d'or. Il connaît bien ce tournoi qu'il a déjà gagné et il a même failli aller de nouveau en finale cette année avec l'autre Français en lice en demi-finales, Nicolas Peifer. Malheureusement ni l'un ni l'autre n'a décroché son billet pour la finale. La revanche, ça sera pour l'année prochaine… La relève, elle, est prête. Croisé près de la buvette à deux heures d'un match important mais très détendu, l'ancien basketteur Gaetan Menguy est un jeune espoir du tennis en fauteuil. Pour sa première participation au tournoi, il n'a pas passé le premier tour et espère « trouver des partenaires pour jouer car le frein devient financier ». Mais sur le long terme, Gaetan « vise le top 20 mondial ».
Les vainqueurs de l'édition 2011 sont inconnus du grand public alors que ce sont les stars de la discipline: côté féminin, la néerlandaise Aniek Van Koot est n°6 mondial. Côté masculin, le n°1 mondial, le Japonais Shingo Kunieda est intraitable. Il a expédié en moins d'une heure le néerlandais Maikel Scheffers, pourtant vainqueur de l'édition de Roland Garros cette année. Bref, une sorte de Nadal-Federer mais en version très rapide!
Du coup pour faire connaître le tennis en fauteuil roulant et année pré-olympique oblige, une opération a été mise en place sur la région parisienne, « Je roule pour le tennis ». Crée à l'initiative d'un groupe d'étudiantes en communication de l'école de commerce en alternance PPA, Alexandra, Audrey, Virginie, Cathia et Rim, le concept est simple mais original comme le présente Claire Davaine, responsable de la communication de la commission tennis au sein de la Fédération Française du Handicap: « Customiser un fauteuil, y faire asseoir des gens pour les prendre en photo, le promener sur Roland Garros ensuite sur les Champs-Elysées, puis au Trocadéro et au Parc de Sceaux avant de le laisser achever sa course sur l'Open de France ». Cela n'est pas par hasard puisque « L'Open de France est la première étape pour les joueurs internationaux dans leur course pour la qualification des jeux paralympiques de Londres (…) ». Parmi les personnalités sollicitées pour être pris en photo dans le fauteuil figure Nelson Monfort qui a fait quelques interviews sur le tournoi pendant la retransmission de Roland Garros. La recherche de notoriété finit par payer…
Le but de l'opération « Je roule pour le tennis » est de « faire prendre conscience que c'est pas parce qu'on est handicapé qu'on ne peut pas faire de sport », insiste Cathia, une des étudiantes fière du projet. Le fauteuil devient un « accessoire de jeu et pas un handicap » souligne Alexandra, une autre étudiante, et Claire ajoute « on essaye de sensibiliser un public très large (…), acter la présence de cette discipline » et « soutenir nos athlètes français à Londres ». D'ailleurs, le fauteuil va quitter la France à l'issue du tournoi et va continuer à voyager dans d'autres pays lors des grands rendez-vous à venir (Open d'Australie, Us Open…) et ce jusqu'aux JO de Londres du 27 juillet au 12 août 2012.
Mais comme l'explique Claire Davaine, la situation pour les handicapés est plus simple dans ces pays alors qu'en France un retard important a été pris dans l'accessibilité et le regard que l'on a du handicap. Il s'agit donc d'une « action sportive française pour changer une mentalité française ».
Article original sur streetgeneration.fr
Retour sur Rencontre-HandicapUn chef d'atelier condamné pour harcèlement de travailleurs handicapés
2011-06-30 08:03:06.187
Un Liégeois de 56 ans a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Liège à une peine de 3 ans de prison assortie d'un sursis pour le surplus de la détention préventive. Ce chef d'atelier avait commis plusieurs faits de harcèlement sexuel et moral ainsi que des attentats à la pudeur dans un établissement de travail adapté de Bassenge.
Les faits reprochés au prévenu s'étaient déroulés dans l'ASBL "Pour Demain - Val du Geer" à Bassenge entre 1997 et 2010. L'homme y occupait des fonctions de chef d'atelier et avait sous ses ordres plusieurs travailleurs qui souffraient de handicap ou de déficience. Le prévenu revendiquait sa bisexualité. Il avait profité de sa position hiérarchique pour se livrer à des attouchements sur des hommes qui travaillaient sous sa responsabilité.
Les victimes ont émis plusieurs plaintes évoquant des propositions déplacées de nature sexuelle. A plusieurs reprises, l'homme est passé à l'action, déshabillant de force certaines victimes puis pratiquant sur elles des fellations sous la contrainte. En raison de leur infirmité ou de leur déficience, les victimes ne pouvaient pas s'y opposer.Le prévenu a été condamné pour attentats à la pudeur et pour des faits de harcèlement sexuel et moral à une peine de 3 ans assortie d'un sursis probatoire.
Article original sur rtl.be
Retour sur Rencontre-HandicapLe fauteuil roulant jugé trop lourd, EasyJet refuse d'embarquer un enfant handicapé
2011-06-29 09:01:04.953

La compagnie d'aviation EasyJet est manifestement de plus en plus critiquée dans le cadre de son règlement et de ses rapports très particuliers avec les passagers handicapés. Cette fois, c'est la maman d'un jeune garçon handicapé du Leicestershire qui désire déposer plainte. EasyJet refuse d'embarquer le jeune moins-valide de 12 ans au motif que son fauteuil roulant électrique est trop lourd et qu'il constitue de ce fait un risque d'atteinte à la santé et à la sécurité de son personnel.
Le jeune Declan Spencer, souffre d'une dystrophie musculaire qui lui impose l'utilisation d'un fauteuil roulant électrique spécialisé qui pèse 95 kilos. Il est à noter que ce poids n'est pas exceptionnel pour ce type de matériel utilisé par bon nombre de moins-valides. Le jeune passager handicapé a d'ailleurs volé sur d'autres compagnies aériennes sans qu'aucun problème particulier ne lui soit mentionné.
La compagnie aérienne EasyJet déclare qu'elle accepte d'embarquer des fauteuils roulants électriques à bord de ses appareils mais impose que ceux-ci n'excèdent pas 60 kilos ( un poids anormalement bas pour ce type de fauteuil ). Si le fauteuil roulant dépasse ce poids limite alors EasyJet impose au passager ou aux accompagnants de démonter celui-ci en plusieurs éléments ou en différentes sections qui ne pourront dépasser les 60 kilos .
Seul problème, c'est qu'il est connu des opérateurs qu'en général ce type de fauteuil électrique ( à l'exception des batteries )ne peut-être être désassemblé au risque de ne plus pouvoir fonctionner correctement. Ce matériel de haute technologie et de prix élevé ne peut être traité comme un simple jeu de « Mecano » .
EasyJet persiste et signe : soulever un fauteuil roulant qui excède les 60 kilos constitue une menace pour la santé du personnel et donc également une menace pour la sécurité de ses employés.
Easyjet n'offrait donc aucune solution pour embarquer le jeune passager et lui a donc refusé l'accès à bord. La maman du jeune passager handicapé, Alexandra Spencer, de Syston désire donc porter plainte en justice pour discrimination de traitement envers les personnes handicapées.
Manifestement la compagnie Low Cost EasyJet semble bien adopter des limites et des règlements internes très stricts qui ont pour effet de laisser au sol certains passagers handicapés.
On peut se demander, à juste titre, comment la compagnie embarque des palettes ou colis de plus de 60 kilos qui, faut-il le dire, ne sont pas rares dans le domaine du transport aérien. Ce qui serait donc possible pour ce type de matériel ne le serait donc pas pour un fauteuil roulant ? Cela reste à prouver mais on reste en droit de se demander pourquoi les personnes handicapées sont déclarées indésirables en cabine chez EasyJet alors qu'elles le sont, sans aucun problème, au sein d'autres compagnies aériennes.
C'est sans doute la question qu'il faudra un jour poser officiellement mais d'ici ce moment, voila un dossier de plus qui semble prendre la direction de la pile consacrées aux plaintes déposées à l'encontre d'EasyJet par les personnes handicapées. Un de plus ou un de trop ?
Il faut rappeler que l'on attend actuellement en France les décisions de justice quant au refus de la même compagnie EasyJet d'embarquer des passagers en fauteuil roulant voyageant seuls au motif d'un péril avéré pour la sécurité ( une mesure que n'applique manifestement pas d'autres compagnies ).
Article original sur Handimobility
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