Accessibilité : un rapport préconise de faire passer les personnes en situation de handicap par les sous-sols !
2011-06-24 09:32:02.218
Alors que la proposition de loi Paul Blanc, ouvrant la brèche aux dérogations à l'accessibilité, va passer en seconde lecture à l'Assemblée nationale le 28 juin, un rapport vient d'être rendu par le sénateur Eric Doligé proposant des mesures pour atténuer les obligations d'accessibilité aux collectivités locales.
L'APF conteste plusieurs propositions de ce rapport qui remettent en cause les fondements de la loi handicap de 2005, voire même de l'approche de l'accessibilité depuis plus de 30 ans ! Dans ce rapport les personnes en situation de handicap sont considérées comme des citoyens de seconde zone ; les personnes à mobilité réduite n'ont-elles pas le droit d'accéder par la même entrée comme tout le monde ?
La vie des personnes en situation de handicap selon Eric Doligé se réduit donc à accepter de passer par les locaux à poubelles et les sous-sols, aller à l'école dans la commune d'à côté ou d'être servi sur le trottoir…
L'APF s'oppose vivement à ces tentatives répétées de dérogations et de remise en question de l'accessibilité et appelle à une mobilisation générale avec une campagne sous forme d'interpellation des parlementaires et de pétition : Des bâtons dans les roues (www.desbatonsdanslesroues.org).
Sous prétexte de normes trop contraignantes, le rapport Doligé propose diverses mesures permettant de contourner l'obligation d'accessibilité!
Ainsi le rapport propose
- de modifier la définition réglementaire de l'accessibilité (la personne handicapée doit pouvoir occuper un bâtiment exactement comme un valide) par une approche fonctionnelle (l'obligation que la personne handicapée ait accès à toutes les fonctions du bâtiment). Cela revient à faire passer les personnes en situation de handicap par les sous-sols, les locaux à poubelles...
- de considérer l'accessibilité en termes de services équivalents rendus à l'échelle d'un territoire. Cela équivaut, par exemple, à faire des kilomètres pour atteindre la seule école ou la seule piscine accessible dans le canton.
- de supprimer le délit pénal existant. Cela revient à dire que la discrimination par l'inaccessibilité est normale, tolérée, voire encouragée ?
L'APF entend les difficultés des collectivités locales, mais la réponse doit se traduire par un soutien et un engagement politique forts en donnant plus de moyens aux collectivités et non pas en proposant à ces dernières de réduire leurs obligations légales ! Ce que propose d'ailleurs le rapport Doligé.
L'APF a envoyé aujourd'hui un courrier à Eric Doligé et lui propose de passer une journée en fauteuil, dans son canton dans le Loiret, afin de constater par lui-même, les problèmes d‘accessibilité des logements, des transports, de la voirie, des commerces, des lieux publics afin qu'il se rende compte de l'effet que cela fait de devoir contourner des obstacles sans arrêt, de passer par des endroits « spécifiques » et « cachés » de tous, voire de rester bloqué.
De plus, l'APF rappelle que le retard pris dans la mise en accessibilité des communes de France est considérable et qu'il faut absolument mettre en place une politique incitative. Car remettre en cause le principe d'accessibilité, c'est remettre en cause la loi handicap de 2005 et la convention ONU relative aux droits des PSH signée et ratifiée par la France et l'Union européenne
La rapport d'Eric Doligé va dans le sens de l'ouverture de la brèche entamée avec la proposition de loi Paul Blanc, visant à améliorer le fonctionnement des MDPH, et qui revient sur un acquis fondamental pour les personnes en situation de handicap : l'obligation d'accessibilité. La loi handicap de 2005 constituait sur ce point un progrès de société en prévoyant notamment que tous les établissements recevant du public soient accessibles à tous. Aujourd'hui et malgré de vives protestations, les lobbies de l'immobilier et de l'hôtellerie ont obtenu de certains parlementaires la possibilité de déroger à ce principe.
Cette mesure constitue un grave recul social et une entrave évidente à la liberté de circuler des personnes à mobilité réduite.
Alors que cette proposition de loi va passer en seconde lecture au Sénat le 28 juin prochain, l'APF appelle à une mobilisation générale avec une campagne sous forme de pétition et d'interpellation des parlementaires : Des bâtons dans les roues.
Cette campagne, réalisée par BDDP Unlimited, démarre cette semaine et se déploiera à travers 3 annonces de presse quotidienne et magazine, des affiches, des tracts et un blog.
Article original sur ressources-solidaires.org
Retour sur Rencontre-HandicapUn centre d'appel pas comme les autres, avec ses opérateurs non-voyants
2011-06-23 08:47:36.562
Dans un centre d'appel téléphonique à Varsovie une dizaine de personnes démarchent des clients, rapportent leurs opinions sur ordinateur, complètent des bases de données: rien de compliqué a priori, sauf que la majorité de ces opérateurs sont non-voyants.
Leurs interlocuteurs au bout du fil n'ont pas la moindre idée de cette particularité. Ils pensent être en contact avec un centre d'appel classique. Le secret est dans l'application de solutions techniques adaptées aux non-voyants.
"Quand on clique sur une icône, l'ordinateur vous dit ce que c'est. Une personne voyante peut le lire, alors que nous pouvons l'entendre", explique à l'AFP Lukasz Chmielewski, employé de cette société très particulière, Quality Cube.
Créée fin 2010, cette PME spécialisée dans les services de "call-center" emploie aujourd'hui une quinzaine de salariés, dont 12 personnes aveugles.
Son cofondateur Marcin Gic apprécie le dévouement de ses collaborateurs.
"Ces personnes sont de meilleurs salariés. Elles sont plus loyales. Il n'est encore jamais arrivé que l'une d'entre elles ne vienne pas au travail parce qu'elle est malade ou qu'elle a trop fait la fête la veille. C'est très concluant", souligne-t-il.
Au départ, l'idée était de permettre aux collaborateurs de Quality Cube de travailler chez eux, grâce à l'internet.
"Mais il s'est avéré que nos employés préfèrent venir travailler ici, dans nos locaux", indique M. Gic.
"Etre obligé chaque jour de sortir en ville, prendre un bus, marcher dans les rues, c'est extrêmement motivant et rafraîchissant", explique Pawel Urbanski, 29 ans, qui a rejoint Quality Cube en qualité d'expert et partenaire.
Après avoir perdu la vue à l'âge de 13 ans, il a poursuivi ses études en Pologne et à l'étranger et s'est spécialisé dans les technologies appliquées aux projets d'entreprise.
Le fondateur de Quality Cube, Marcin Gic, définit son projet comme du "vrai business mais qui peut en plus aider les autres". Sa société, encore déficitaire, sortira du rouge en 2012, estime-t-il.
La plupart de ses salariés ont été formés au centre éducatif pour non-voyants de Laski, près de Varsovie, qui a également conçu la technologie.
De l'école primaire au baccalauréat, les quelques 280 élèves sont pris en charge et suivent un enseignement spécialisé. Par la suite, ils peuvent apprendre un métier et postuler pour un emploi.
Depuis peu, ils peuvent suivre une formation de "typhlo-informaticien" (nom basé sur le préfixe grec se référant aux aveugles) spécialisé dans l'adaptation du matériel et des logiciels aux besoins des non-voyants.
"Pour minimiser les frais d'embauche d'une personne aveugle, nous proposons à l'employeur un logiciel, un interface, un savoir-faire et le suivi en continu", explique le père des solutions élaborées et enseignées à Laski, Jan Gawlik, lui-même totalement aveugle.
Depuis l'entrée de la Pologne dans l'UE en 2004, il travaille dans un laboratoire digne de ce nom, grâce à des programmes de financement européens.
La direction du centre de Laski sert d'intermédiaire entre leurs étudiants et des employeurs souvent frileux.
"En général, les employeurs nous disent qu'ils voudraient embaucher quelqu'un, mais ils sont persuadés qu'ils n'ont pas de poste adapté pour un non-voyant. A ce moment-là, il faut aller sur place et montrer du doigt à l'employeur: ici, un non-voyant pourrait travailler, ou bien là. On finit par en convaincre une bonne partie", indique Krystyna Konieczna, responsable de l'insertion professionnelle des diplômés de Laski.
Le travail de la direction et des éducateurs porte ses fruits. Cette année le centre de Laski fête ses cent ans et figure parmi les instituts pour non-voyants les plus prestigieux de Pologne, avec en moyenne près de 70% d'embauches pour ses diplômés.
Article original sur france 24
Retour sur Rencontre-HandicapAPF : Appel à la mobilisation contre les dérogations à l'accessibilité
2011-06-22 09:06:54.687
En matière d'accessibilité des bâtiments aux personnes handicapées et suite aux dérogations dans le cadre du bâti neuf, l'APF lance une nouvelle campagne sous forme de pétition et d'interpellation des parlementaires pour dire " Oui à la conception universelle ! Non aux dérogations ! " sur un blog dédié " des bâtons dans les roues "
Ce n'est plus un mystère pour personne, les attaques contre le principe d'accessibilité globale et universelle n'ont jamais été si nombreuses et cela ne fera qu'empirer plus nous nous rapprocherons de la date limite pour la mise en application effective en 2015. Hier nous vous parlions de la toute nouvelle menace qui vient d'apparaitre : le rapport Doligé.
Il est plus que temps d'organiser la résistance, ce qu'à manifestement très bien compris l'APF qui appelle à lutter contre une proposition de loi qui déroge à la liberté de circuler.
La loi handicap de 2005 constituait sur ce point un progrès de société en prévoyant notamment que tous les établissements recevant du public soient accessibles à tous. Aujourd'hui et malgré de vives protestations, les lobbies de l'immobilier et de l'hôtellerie ont obtenu de certains parlementaires la possibilité de déroger à ce principe.
Cette mesure constitue un grave recul social et une entrave évidente à la liberté de circuler des personnes à mobilité réduite. Alors que cette proposition de loi va passer en seconde lecture au Sénat le 28 juin prochain, l'Association des Paralysés de France (APF) appelle à une mobilisation générale avec une campagne sous forme de pétition et d'interpellation des parlementaires : " des bâtons dans les roues " .
Cette campagne démarre cette semaine et se déploiera à travers 3 annonces de presse quotidienne et magazine, des affiches, des tracts et un blog : " des bâtons dans les roues " .
L'association appelle le grand public à dire " Oui à la conception universelle ! Non aux dérogations ! " L'APF interpelle également les parlementaires dans un courrier et leur demande solennellement de s'engager publiquement à :
- soutenir sa proposition d'amendement pour le respect du principe de conception universelles lors de la seconde lecture de la proposition de loi Paul Blanc ;
- retirer les amendements demandant des dérogations et/ou mesures de substitution dans le cadre bâti neuf.
Pour rejoindre l'action, signez la pétition et entamez toute action concrète qui empêchera de détricoter la loi 2005. Il en va de la liberté et de l'autonomie des personnes handicapées.
S'il est bien un combat à mener, c'est bien celui-la… alors, rendez-vous sur le blog " des bâtons dans les roues " et participez à cette action indispensable.
Vous pouvez également, pour obtenir de plus amples renseignements télécharger le dossier de presse de l'APF appelant à lutter contre le principe de dérogations en matière d'accessibilité dans les bâtis neufs.
Article original sur Handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapTrois ans pour agressions sexuelles sur des handicapés
2011-06-20 09:04:15.812
Lors de l'audience, le 19 mai dernier, l'affaire était apparue très sensible. Jean-Claude Taïlamée était accusé d'agressions sexuelles et de violences sur des personnes handicapées qu'il hébergeait en tant que famille d'accueil. Huit victimes, logées successivement chez lui, évoquaient des sévices entre 2006 et 2008. Mais pour le prévenu et ses avocats, la ligne de défense était claire : “Ces personnes sont handicapées mentales. Elles sont vulnérables et influençables, on a dû les manipuler”. Jean-Claude Taïlamée avait donc tout nié en bloc pendant toute la durée du procès. Il semble que le tribunal n'ait pas été convaincu par ses arguments. Même s'il n'a pas retenu toutes les plaintes formulées, le prévenu a été condamné pour agressions sexuelles et violences sur plusieurs victimes. Il écope de trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. Le juge a également prononcé son inscription au fichier national des délinquants sexuels et l'oblige à indemniser les victimes (13 500 euros en tout).
“Nous allons faire appel”
“Nous allons faire appel”, a d'emblée réagi Me Georges-André Hoarau qui, avec Me Bruno Raffi, assurent la défense de Jean-Claude Taïlamée. “La relaxe a été prononcé pour plusieurs poursuites, nous plaiderons la relaxe totale devant la cour d'appel. Notre client est innocent”, estime le conseil. Cette deuxième audience, qui se tiendra à Saint-Denis, s'annonce tout aussi délicate que la première. En mai, le tribunal de Saint-Pierre s'était penché plusieurs heures sur le dossier. Les sévices, brimades et fellations forcées dénoncées par les pensionnaires ne tiennent que sur leurs déclarations. Or, certains souffrent de handicap lourd. L'essentiel des débats avaient donc été de savoir si ces personnes avaient pu mentir. Parmi les deux victimes présentes au procès, une avait confirmé ses dires mais l'autre était venue dire le contraire de ce qu'elle avait déclaré aux enquêteurs. De quoi décontenancer tout un tribunal, d'autant que cet homme ne semblait se rendre compte de la portée d'un tel revirement. Pour autant, le procureur, Patrice Cambérou, avait estimé que les différentes déclarations des victimes étaient probantes. “Elles concordent alors qu'elles ont été recueillies par des personnes différentes et en des lieux distinct”, avait-il souligné avant de requérir quatre ans de prison, dont un avec sursis, et une interdiction de droits civiques, civils et de famille. Le tribunal l'a donc suivi en partie.
Article original sur clicanoo.re
Retour sur Rencontre-Handicap