Un japonais handicapé visite le Mont-Saint-Michel à l'aide d'un robot
2011-07-08 10:16:31.796

Seiji Uchida, 49 ans, est handicapé physiquement, mais a pu surmonter son infirmité pour réaliser son rêve d'escalader le Mont Saint Michel, grâce à une technologie inspirée de la robotique.
Ce mercredi 5 juillet 2011 restera une date gravée dans la mémoire de Seiji Uchida. Ce Japonais de 49 ans a pu découvrir le Mont Saint Michel, dont l'ascension est une véritable épreuve physique, grâce à un robot qui lui a permis de surmonter son handicap physique.
Un rêve enfin réalisé
Un accident de moto avait privé ce père de famille de l'usage de ses jambes voilà 27 ans, rapporte l'AFP. Mais depuis plusieurs années, l'homme chérissait le rêve de visiter le Mont Saint Michel en France, épreuve difficile du fait de sa paralysie. C'était sans compter la technologie révolutionnaire dont il a finalement pu bénéficier, ainsi que sa motivation sans bornes.
"Le Mont est très difficile d'accès pour quelqu'un en chaise roulante, c'était un rêve d'être ici. Je souhaite montrer à mes enfants qu'avec un handicap on peut affronter tout ce qu'on veut", a-t-il expliqué une fois arrivé au sommet.
Une combinaison futuriste
Mais tout cela n'aurait pas été possible sans l'aide d'un porteur équipé d'une combinaison robotique révolutionnaire appelée HAL (Hybrid Assistive Limb). Cet équipement à "assistance musculaire", digne d'un film de science-fiction, permet à celui qui l'endosse de décupler ses forces physiques. La structure métallique, alimentée par une batterie, entoure le dos, suit les bras et les jambes et prend en charge le travail musculaire requis pour l'effort grâce à des capteurs qui détecte les signaux émis par le cerveau.
La machine blanche pèse 25 kilos et semble sortie d'un univers futuriste ; elle permet au porteur de prendre en charge des poids allant jusqu'à 200 kilos... Mais la personne handicapée ne peut pas s'en servir elle-même, comme l'a expliqué son concepteur Yoshiyuki Sankai, qui compte commercialiser HAL avec sa firme Cyberdyne. La machine a été exceptionnellement prêtée pour l'occasion.
L'ascension valait le coup !
Il a fallu 1 h 30 pour que l'homme parvienne à atteindre le sommet, porté par un volontaire qui, bien que fatigué par l'effort, est "heureux" pour celui qui a réalisé son rêve en compagnie de sa femme et ses enfants. Les touristes déjà présents à 8 heures du matin ont été éberlués par la machine, qui a fait son petit effet.
M. Uchida est ravi de son expédition : "Je voudrais que le Mont Saint-Michel reste comme il est et que les handicapés puissent le visiter", a-t-il dit, vêtu de son t-shirt clamant "Je n'abandonne jamais". Il envisage d'ailleurs désormais d'autres visites sensationnelles, comme celle du Macchu Picchu au Pérou...
Article original sur handicapinfos.com
Retour sur Rencontre-HandicapUne solution pour le tétraplégique dont la mère avait sollicité le président
2011-07-07 08:45:15.953
Une solution "durable" a été trouvée mardi en faveur du jeune tétraplégique dont la mère décédée avait demandé au président Nicolas Sarkozy de s'occuper, a-t-on appris auprès de la préfecture de l'Eure.
Eddy de Somer, 33 ans, doit être accueilli "dans les prochains jours" dans un établissement spécialisé dans la rééducation fonctionnelle de Saint-André-de-l'Eure (Eure), a précisé la préfecture. Cet établissement dépend de l'Adapt, une association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées.
Cette décision de placement a été prise "en accord" avec le frère et la soeur d'Eddy, selon cette même source.
"C'est une très bonne nouvelle et une très bonne solution qu'avait d'ailleurs envisagée sa mère, Michèle de Somer, qui avait visité ce centre et pensait qu'il pourrait convenir à Eddy", a confié l'avocat de la famille, Me Fabien Picchiottino.
Eddy est actuellement pris en charge provisoirement dans une maison médicale où il a été transféré, en juin, peu avant le décès de sa mère avec laquelle il vivait au Theillement (Eure).
Michèle de Somer avait demandé, dans une lettre transmise après sa mort au président de la République, de s'occuper de ce fils. "Monsieur le Président, je vous en supplie, prenez soin d'Eddy comme si c'était votre fils", avait écrit cette femme, décédée vendredi à 57 ans au CHU de Rouen d'un cancer du poumon.
Dans ce courrier, Michèle de Somer demandait au président de trouver une place dans un établissement spécialisé pour Eddy et de "relancer" le débat sur l'euthanasie. L'Elysée avait indiqué mardi que le président avait bien reçu le courrier et avait saisi la préfète de l'Eure Fabienne Buccio pour qu'elle prenne en charge le dossier.
Cette mère avait abandonné ses activités en 2001 pour s'occuper de ce fils devenu tétraplégique à la suite d'un accident de cyclomoteur. Elle s'était engagée en faveur de l'euthanasie et avait réclamé une loi pour permettre à des personnes comme son fils de "mourir dignement".
Article original sur 20minutes
Retour sur Rencontre-HandicapLyon: un service d'accompagnement dans les transports en commun proposé aux personnes handicapées
2011-07-06 09:21:57.078

Un service d'accompagnement est proposé aux malvoyants et aux usagers en fauteuil
Armé de sa canne blanche, Mickaël a dû marcher une quinzaine de minutes. Patienter aux arrêts, puis prendre trois bus avant d'arriver, au bout d'une heure, dans le 6e arrondissement. Pour réaliser ce long et périllieux trajet, ce non-voyant de 23 ans est le premier Lyonnais à avoir pu bénéficier, hier matin, de l'aide de Sophie et Patrick, « Optiguides ». Depuis lundi, ces agents sont dédiés à l'accompagnement des personnes malvoyantes et en fauteuil dans les transports en commun, de leur lieu de départ à leur arrivée. Un service unique en France mis en place par le Sytral, propriétaire du réseau TCL. Pour en bénéficier, les usagers doivent être inscrits chez Optibus, transport de porte-à-porte en navette, dont 2?800 personnes bénéficient dans le Grand Lyon. « L'optiguide n'a pas pour but de remplacer la navette, mais de compléter notre offre, de la rendre plus souple », précise David Davenas, responsable client chez Optibus. Les handicapés peuvent notamment réserver un guide au maximum deux heures avant le départ, alors que la navette n'assure aucun déplacement à la journée. « C'est sûr que je vais gagner en liberté avec ce nouveau service, explique Mickaël. Aujourd'hui pour la plupart de mes sorties, je dois être aidé par une éducatrice ou prendre l'Optibus. Donc, tout prévoir à l'avance ».
Amener à l'autonomie
Au-delà de l'accompagnement, gratuit, Patrick et Sophie ont comme une dizaine d'autres optiguides (35 à terme) été formés pour aider l'usager à se repérer sur le réseau. Tout au long du trajet hier, ils ont décrit à Mickaël les différents lieux qu'ils parcouraient en bus. « L'objectif est de les amener à l'autonomie pour qu'ils puissent faire un jour ces déplacements sans nous. Certains y parviendront, d'autres non », note Sophie. Mickaël, lui, a bien l'intention de lâcher le bras de ses guides pour « se balader seul, un jour », avec sa canne blanche. Une perspective qu'il aborde sereinement. « Il m'arrive déjà de prendre le train seul. Dans les TCL, c'est plus simple, beaucoup de choses ont été faites pour qu'on se repère mieux (braille, informations sonores) ». Pour les personnes à mobilité réduite, le réseau TCL (bus, métros et tramways) est aujourd'hui accessible à 80 % et doit l'être totalement en 2015.
Article original sur 20minutes
Retour sur Rencontre-HandicapVasily Bubnov, un comédien sourd
2011-07-05 09:44:54.484

En vedette lors du festival Souroupa 2011, ce comédien mime a quitté la Russie pour développer son talent en France tout en espérant tisser des liens entre sourds et entendants des deux pays.
Vasiliy Bubnov est né sourd en 1984, d'un père lui-même sourd et d'une mère entendante, à Ivanovo, ville moyenne située à 250 km de Moscou. Elevé dans un environnement familial bilingue russe-langue des signes, il a été éduqué dans une école spécialisée qui ne comptait que des enfants sourds. Il a poursuivi au collège, et s'est orienté vers un C.A.P de menuiserie, le métier de son père. "J'ai grandi en Russie jusqu'à la fin du régime soviétique, raconte Vasiliy Bubnov. Quand la télévision a déversé des images de l'Occident, ça m'a donné envie d'aller en Europe, dans un pays riche !"
Il a finalement suivi un ami sourd qui venait en France, pour connaître le pays et sa culture, avoir un autre niveau de vie. Il se rappelle encore cette date gravée dans sa mémoire : le 8 avril 2004. "Je ne suis pas triste ni nostalgique de la Russie. J'ai envie, même si ce n'est pas facile, de participer à la vie sociale en France". Dès son arrivée, Vasiliy Bubnov s'est fait des amis slaves à Paris avant d'aller à Tours ("sans même avoir vu la tour Eiffel !" s'amuse-t-il), puis Poitiers, au contact de la communauté des Sourds, et finalement Limoges où il vit maintenant. Avec les entendants, il communiquait par le mime, un art qu'il travaille et pratique depuis l'enfance, avec la magie, le cirque, le jonglage, le clown. Dès 4 ans, il faisait de la danse et du théâtre, se souvient-il. Il a appris la couture et a fabriqué ses costumes de scène, le dessin, la peinture, les arts martiaux... Tout cela, en école spécialisée et à l'extérieur, durant ses années russes, un acquis qui est la base de son travail théâtral d'aujourd'hui.
A son arrivée à Limoges, Vasiliy Bubnov a voulu s'intégrer à la vie sociale, en participant à un atelier de théâtre au sein de la Compagnie ParOles, qui présentait alors des spectacles parlés et signés, ce qu'elle ne fait plus depuis 2009. Et Vasiliy Bubnov a logiquement suivi le mouvement de scission de cette compagnie qui a débouché sur la création de Singuliers Associés, qui travaille sur la surdité et la cécité en proposant des ateliers théâtraux dédiés. "On a repéré un talent, dit de Vasiliy Bubnov le directeur de Singuliers Associés, Philippe Demoulin. On l'a fait travailler en co-animation, puis en semi-professionnel et maintenant en professionnel."
Le premier spectacle de Vasiliy Bubnov date de 2007, avec la Compagnie ParOles : "Vagabondages", résultat de trois années de formation acharnée. Pour sa compagnie, Vasiliy Bubnov se fait à la fois comédien et "propagandiste" de la Langue des Signes Française lors d'ateliers de sensibilisation en milieu scolaire : "J'ai le sentiment qu'elle est ma première langue, davantage que la langue des signes russe dont le vocabulaire est différent et la grammaire proche. Cette langue des signes russe est riche, mais n'a pas assez évolué. En Russie, le Congrès de Milan qui a interdit la langue des signes à partir de 1880 n'a pas eu d'impact, la langue des signes a continué à être pratiquée en restant au même niveau, une communication du quotidien, sans profondeur intellectuelle ou philosophique ni développement linguistique. Un de mes projets est de revenir en Russie pour aller discuter avec les Russes."
Si son parcours est remarquable, ses débuts en France ont été particulièrement difficiles, une galère qui l'a contraint à dormir dans une voiture pendant un mois, à se nourrir grâce aux Restos du Coeur... Durant 6 mois, il a dû vivre avec une allocation de 45€ mensuels, le temps de déposer une demande d'asile, d'être aidé par l'ASSEDIC, d'obtenir une chambre dans un foyer. Au bout d'un an, il a enfin eu sa propre chambre, mais toujours pas de travail. Au bout de 2 ans et demi d'efforts, il a commencé à travailler avec ParOles.
Obtenir un titre de séjour a été d'autant moins simple que Vasiliy Bubnov rencontrait de gros problèmes de compréhension avec l'interprète russe, une langue qu'il ne connaît quasiment pas. Il a vécu l'angoisse du refus et du risque d'expulsion. Seule son embauche au sein de la Compagnie ParOles lui a permis d'obtenir des papiers en règle. Il se projette désormais dans l'avenir, d'abord en poursuivant avec Singuliers Associés son travail de comédien et de formateur en LSF, et avec le désir d'aller en Russie pour contribuer à ouvrir les sourds à la connaissance, à acquérir la liberté de signer alors qu'ils sont réticents à le faire en public : "70% des sourds russes s'expriment peu et ont des difficultés à se reconnaître en tant que citoyens", estime-t-il. Vasiliy Bubnov voudrait ouvrir les entendants au monde des sourds, et créer des ponts entre la France et la Russie : "Venir en France m'a ouvert au monde, j'ai envie de le faire partager aux Russes !"
Article original sur Yanous
Retour sur Rencontre-Handicap