1 salarié sur 3 a changé de regard sur le handicap
2011-05-25 14:26:32.484
Le 2ème Baromètre National réalisé par Handi-partage et IFOP en partenariat avec Logica, Société Générale et STMicroelectronics a mesuré les expériences vécues des salariés français face au handicap.
L'application de la loi du 11 février 2005 a changé la donne dans les entreprises et auprès des salariés, en apportant une impulsion nouvelle aux chantiers de l'accessibilité et de l'insertion. Pour quels résultats ? Véritable état des lieux sur l'expérience de la relation au handicap, ce baromètre permet de mesurer l'évolution du regard des salariés et de faire un retour sur ce qui a été fait depuis trois ans dans les entreprises françaises.
Un regard qui change... grâce à l'expérience
1 salarié sur 3 déclare avoir changé de regard sur le handicap au cours des 3 dernières années. L'expérience, le vécu, personnel ou professionnel, demeurent les raisons principales à ce changement. Ainsi ceux qui travaillent avec une personne en situation de handicap déclarent, à 40 %, avoir modifié leur regard.
« La force de l'expérience et du vécu, de la rencontre, est indiscutable. On peut lutter contre les stéréotypes, les clichés, avec des campagnes de communication qui restent un vrai point de départ d'une politique volontaire, mais la barrière que créée sa propre émotion face au handicap ne se franchit qu'avec le vécu, la rencontre et le partage » souligne Claude Boumendil, responsable de la Mission handicap de STMicroelectronics. Pour preuve, lorsque l'on demande les raisons pour lesquelles leur regard sur le handicap a changé positivement, 53% des salariés répondent qu'il fait suite à leur vécu dans leur vie personnelle et 37% dans leur vie professionnelle. Seuls 10% ont changé de regard suite aux campagnes de communication nationales.
Les contours du handicap restent flous pour beaucoup de salariés français
Sur une liste de 8 pathologies proposées comme d'éventuels handicaps dans le monde professionnel (sclérose en plaque, bégaiement, problème cardiaque, lombalgie, dépression, diabète, claustrophobie et allergie), la sclérose en plaques est citée à 79%, mais l'allergie à 24% seulement.
« Le handicap tel que l'envisage la loi de 2005 est beaucoup plus large que la perception qu'en ont les salariés. Du coup, dans l'hypothèse où ils seraient victimes de certaines pathologies ayant un impact sur leur vie professionnelle les salariés ne penseraient pas tous aux ressources offertes par leur entreprise. Un quart sont même prêt ‘'à faire avec'' », note Alain Séguy, directeur de la Mission Emploi Handicap de Logica.
Sensibiliser ... des progrès à faire
« Un enseignement important de ce baromètre est que les entreprises doivent plus sensibiliser » explique Matthieu Pénaud, responsable communication et sensibilisation pour la Mission handicap Société Génrale. Ainsi, seul un salarié sur trois déclare qu'il y a eu au sein de son entreprise au moins une action en relation avec le handicap au cours des 18 derniers mois.
Et les personnes ayant perçu une action dans leur entreprise citent beaucoup plus des actions de communication ou de sensibilisation (34% citent une action de communication papier, 19% une formation, 17% une communication numérique) que l'intégration d'une personne en situation de handicap (34%)
Depuis 2008, des avancées notables dans (presque) tous les domaines
« Il nous paraissait pertinent de comparer les résultats du 1er baromètre national de 2008, pour mieux appréhender et mesurer l'évolution de la perception du handicap. Comprendre les freins existants et identifier les leviers d'action sont nécessaires pour progresser », rappelle Laurent Ryckelynck, fondateur de Handi-partage.
Ainsi la proportion de salariés connaissant les actions menées dans leurs entreprises augmente légèrement en l'espace de trois ans, passant de 42% à 45%. A contrario, un fossé se creuse entre les salariés des grandes entreprises et ceux des petites structures. Le niveau de connaissance des premiers continue d'augmenter (+ 7% dans les entreprises de plus de 1000 salariés). Quant aux deuxièmes, leur niveau de connaissance, déjà bas en 2008, chute encore de 3% en 2011 (33% pour les entreprises de 20 à 100 salariés et 15% pour celles de moins de 20 personnes).
Il y a de nombreux autres points positifs. L'impact des actions des entreprises semble porter ses fruits : 58% des salariés répondent que leur entreprise considère le handicap comme un enjeu important (augmentation de 5 points par rapport à 2008), 47% jugent que les ressources mises à leur disposition pour faciliter l'insertion des personnes handicapées sont adaptées à leurs besoins, soit une augmentation de 9 points en 3 ans, et deux salariés sur trois se disent prêts à accueillir un collaborateur handicapé dans leur équipe, soit une hausse de +4 points par rapport à 2008.
Diminution du malaise face aux personnes en situation de handicap
« Si les collaborateurs ne sont pas à l'aise avec le handicap, l'entreprise aura beau communiquer et mettre à disposition tous les outils du monde, les blocages resteront. Pour réussir, il faut aussi prendre en compte la dimension de l'émotionnel, à savoir diminuer la peur, la gêne ou la maladresse et libérer la sympathie ou l'envie d'aider », explique Nicolas Bissardon, directeur commercial du site Handicap.fr
En 2011, des chiffres positifs laissent entrevoir l'avenir avec optimisme. 60% des salariés déclarent être plutôt à l'aise avec le handicap. A noter, une baisse de 6 points par rapport à 2008 des salariés se sentant mal à l'aise lors d'une relation avec une personne handicapée. 59 % des salariés souhaitent améliorer leur capacité de contact avec une personne handicapée. «Près d'un collaborateur sur deux est en demande, cette prise de conscience est importante pour les entreprises et nous semble être un axe fort du travail à venir pour améliorer l'intégration des personnes en situation de handicap dans le monde du travail », conclut Laurent Ryckelynck.
Article original sur Handicap.fr
Retour sur Rencontre-Handicap15 handicapés s'entraînent pour participer à un raid entre le lac Léman et la Méditerranée
2011-05-24 09:49:55.843
« Au départ, le projet m'a fait peur. Mais, depuis que je suis dans le groupe ça ne me paraît plus du tout insurmontable ». Jean-Pierre a 24 ans et souffre de problèmes respiratoire et moteur. Passer du fauteuil roulant à la selle de vélo lui a permis de démontrer : « que je ne suis pas si diminué que cela ». En outre, il a retrouvé l'estime de sa personne. Ce jeune homme de Chazelles-sur-Lyon a été repéré dans les couloirs du service de réadaptation de l'hôpital Bellevue par Diana Rimaud, la prof d'activité physique. Pour la troisième fois, la jeune femme embarque quinze personnes récemment handicapées et une flopée de soignants et de bénévoles dans un raid à vélo entre le lac Léman et la mer Méditerranée, du 5 au 11 juin.
Les entraînements font partie de l'aventure. Nous les avons retrouvés mercredi dans la plaine du Forez. Il faisait très chaud ce jour-là. Certaines sorties ont eu lieu sous la pluie ou dans le froid. Rien ne démontera le moral de cette troupe juchée sur des engins adaptés par des esprits inventifs et bricoleurs.
Flore a besoin d'aide pour enfourcher son tricycle, mais ensuite, elle se débrouille seule. À 41 ans, cette Stéphanoise n'aurait jamais cru qu'elle pourrait grimper « 7 km de côte sans m'arrêter ». Elle reconnaît avoir versé une larme en arrivant. À ce stade, elle est partagée entre l'appréhension et l'excitation de l'épreuve à venir. Mais, déjà, son papa et son époux lui ont dit qu'ils étaient fiers d'elle. Pour ne « pas perdre le bénéfice » de cet entraînement, elle compte s'inscrire à Handisport à la rentrée.
À 71 ans, Charles est le doyen de cette équipée. Hémiplégique et aphasique après un AVC, il parvient à dire : « C'est le bonheur ». Le tandem a été adapté pour que son pied droit soit surélevé. Cet habitant de Sorbiers envisage d'acheter un tandem pour poursuivre les sorties avec l'un de ses quatre frères.
Diana Rimaud a presque touché le but : remettre en selle des hommes et des femmes qui n'imaginaient pas que c'était possible. Elle aura réussi l'exploit si, d'ici quelques jours, un généreux donateur offre les 3 500 euros manquant pour le tandem couché du benjamin.
On peut joindre l'association au 04 77 12 77 56 ou au 06 76 97 86 74.
Article original sur HandicapLife
Retour sur Rencontre-HandicapIls inventent le supermarché des malvoyants
2011-05-23 10:43:59.008
L'Institut de la vision et l'enseigne Casino veulent adapter les magasins aux problèmes de vue.Un test grandeur nature est déjà prévu dans le XIIe arrondissement.
Des rayonnages, des produits alignés sagement sur les présentoirs : a priori, rien ne distingue ce petit espace de vente d'une supérette classique. Sauf qu'ici, rue Moreau (XIIe), au cœur de l'Institut de la vision, vous êtes dans un laboratoire. Créé à l'initiative de l'enseigne de grande distribution Casino, ce magasin expérimental utilise les ressources du prestigieux institut pour adapter le commerce aux malvoyants.
« Nous voulons rendre le commerce accessible à tous, aussi bien physiquement que dans les services (e-commerce, livraison…), explique Thibault de Pompery, directeur de création à Casino. Le partenariat avec l'Institut de la vision est formidable : nous pouvons tester en temps réel, plusieurs fois par mois, nos innovations avec des personnes malvoyantes suivies ici. » Et les premiers enseignements commencent à être tirés : meilleur éclairage, sans éblouissement, facilitant la lecture des détails, travail sur le packaging, priorité numéro un pour les malvoyants. Sur les rayons, les nouveaux paquets avant/après parlent d'eux-mêmes : moins de couleurs, les informations principales sont mises en avant, les caractères sont toujours les mêmes… « Evidemment, on ne va pas faire ça pour tous nos produits, on ne veut pas perdre en créativité et en plaisir, poursuit Thibault de Pompery. Mais sur les produits de première nécessité, ce sera un vrai gain pour les malvoyants. »
Les équipes travaillent aussi beaucoup avec les nouvelles technologies : certaines sociétés appelées à venir tester leurs idées dans le laboratoire proposent ainsi des petits appareils permettant de faire un zoom sur les étiquettes de prix, d'autres des plans téléchargeables pour préparer son itinéraire de chez soi jusqu'au rayon souhaité, avec les obstacles, les marches, les portes, les trottoirs… Parmi les nombreuses innovations, un tableau noir ressemblant à ceux où on fait ses listes de courses à la craie : « Les produits les plus récurrents sont inscrits et une puce programmable y est associée, explique Thibault de Pompery. Quand on veut commander par Internet, on approche son téléphone du produit souhaité et c'est parti! »
Ces innovations pourraient être déterminantes à l'avenir : « Aujourd'hui, cela concerne 2 millions de personnes, et 30% des plus de 75 ans, explique Emmanuel Gutman, de l'Institut de la vision. Mais d'ici trente ans, avec l'allongement de la durée de la vie, on estime que cette population souffrant de troubles de la vision sera multipliée par deux. » En attendant, Casino et l'Institut de la vision se donnent encore six mois pour achever les premières séries de tests. Après, un premier magasin utilisant ces innovations pourrait ouvrir, en 2012, dans le XIIe. « Si c'est concluant, prévient Thibault de Pompery, l'objectif sera d'adapter toutes nos enseignes grâce aux enseignements acquis. »
Article original sur Le Parisien
Retour sur Rencontre-HandicapCanada : Des enseignants portent un casque de hockey pour se protéger des handicapés avec troubles du comportement.
2011-05-20 09:18:16.484
Le Canada et plus précisément la région Albitimi – Témiscamingue est confronté à une situation pour le moins insolite.
Les enseignants du pavillon L'Élan demandent à leur commission scolaire d'assurer leur sécurité.
La cause ? Des situations de crise auxquels ils sont confrontés vis à vis de jeunes présentant des troubles envahissants du développement, comme des autistes.
L'école accueille entre autre cette catégorie de jeunes élèves.
Deux classes de quatre élèves, du primaire et du secondaire, sont encadrées par un enseignant, une éducatrice et une préposée or dans les situations de crise, ces derniers se sentent physiquement en danger.
La seule solution qu'ils ont trouvé à ce jour pour répondre à cette angoisse générée lors des situations de crise, c'est de porter un casque de hockey pour se protéger la tête contre d'éventuels coups.
On imagine aisément le spectacle insolite au sein de l'établissement. La situation pourrait se cantonner du domaine de l'insolite si ce n'est que des parents ont retiré leur enfant handicapé de l'école par crainte pour sa sécurité.
Pour les partenaires spécialisés dans le domaine du handicap, de telles situations peuvent être évitées mais faut-il encore connaître les bon « trucs » et méthodes pour désamorcer l'escalade de l'agressivité lors de telles crises. D'autres établissement n'ont jamais du avoir recours à de telles méthodes, il y a donc un problème à la source.
La Société de l'autisme de l'Abitibi-Témiscamingue s'interroge donc sur cette façon de procéder et suggère une approche différente qui permettrait de diminuer les risques de crises. La coordonnatrice de l'organisme, Doris Dubé, comprend par contre qu'il s'agit d'une solution de dernier recours de la part des enseignants pour éviter les blessures.
Elle pense que l'ensemble des intervenants du milieu de l'autisme de la région doit travailler ensemble sur le dossier. La direction du pavillon l'Élan, quant à elle, ne ferme pas la porte à une expertise extérieure. C'est pourquoi un spécialiste montréalais des troubles envahissants du développement a été engagé, pour une durée de quelques jours, afin d'offrir de la formation aux enseignants.
Peut-être touche-t-on ici de la nécessaire formation des enseignants et du personnel qui entre en contact avec des jeunes qui présentent des troubles envahissants du comportement.
Une situation insolite qui trouvera sans doute sa solution dans l'échange d'expérience entre acteurs spécialisés ou non .
Article original sur Handimobility
Retour sur Rencontre-Handicap