Bethany Hamilton, l'incroyable surfeuse handicapée
2011-06-03 17:10:10.703

Il y a huit ans, Bethany Hamilton se faisait dévorer un bras par un requin. Aujourd'hui, malgré son handicap, l'américaine de 21 ans réussit à défier les vagues, rivalisant avec l'élite du surf réunie en France jusqu'à dimanche. Elle assure que c'est « sa foi » qui l'a sauvée.
En cet après-midi d'entraînement sur la plage des Bourdaines à Seignosse, les violents rouleaux de l'Atlantique rejettent tous les quarts d'heure Bethany Hamilton vers le rivage.
Mais à chaque plaquage de l'océan, la surfeuse américaine de 21 ans court, les cheveux blonds dans le vent, sur le sable mouillé et s'en retourne à l'eau pour défier et dompter, avec un sourire Colgate, les déferlantes hexagonales. Replonger, c'est un réflexe presque vital chez elle. En 2003, quand un requin tigre de plus de 4 m lui arrache le bras gauche sur son île natale de Kauai à Hawaï et lui fait perdre 60% de son sang, il lui faut moins d'un mois avant de repiquer une tête et de remonter sur une planche. Cette force de la nature est l'une des vedettes de la Swatch Girls Pro, étape des Championnats du monde de surf féminin qui a démarré mercredi et s'achève dimanche à Hossegor. A chaque fois qu'elle fait son « take off » (décollage), qu'elle se met debout pour conquérir le sommet de la vague, elle offre un incroyable numéro d'équilibriste sur sa planche tatouée d'une méduse. Son handicap ne lui confère aucun traitement de faveur. « Je ne mérite aucun passe-droit », assène-t-elle. L'unique différence avec les autres concurrentes : une poignée qui lui permet de retenir son surf quand elle passe sous la vague. Le plus difficile pour elle, c'est de ramer jusqu'à la déferlante. Elle y arrive.
Dans le milieu des top-surfeuses, elle est très respectée. « C'est une compétitrice dangereuse, personne ne la veut dans sa série. Elle est bien dans son corps et dans sa tête. Elle est courageuse, hyper-volontaire et heureuse de vivre », encense son amie Pauline Ado, 20 ans, numéro un française. Aujourd'hui, Bethany, du haut de son mètre quatre-vingts, se situe environ au 25e rang mondial.
Cette fille-là a le surf dans la peau. « Mes parents, passionnés par ce sport, m'ont mis sur une planche avant même que je ne sache marcher. » A 4 ans, elle s'illustre lors de son premier concours. A 8 ans, on lui offre sa première planche personnalisée. « Elle était de couleur bleue, avec une tortue dessinée », se souvient-elle. Gamine, elle rêvait d'être « chanteuse ou surfeuse pro ». « Comme je n'avais pas une bonne voix, j'ai choisi le surf », confie-t-elle. Mais à l'âge de 13 ans, ce 31 octobre 2003, elle est victime d'un squale, un épisode tragique de son existence qu'elle ne raconte plus aujourd'hui dans le détail, lassée par des centaines d'interviews outre-Atlantique. « Cet accident, c'est la volonté de Dieu, je l'accepte », concède-t-elle. Trois mois après le drame, elle reprend la compétition, bluffant toute une Nation qui l'élève instantanément au rang d'héroïne. Elle ne cesse de répéter que c'est « la religion, sa foi, Jésus Christ » qui l'ont sauvée.
Elle prie tous les jours et « pas seulement avant une compétition ». Et n'éprouve aucune haine à l'égard des gros poissons à aileron. « Je ne suis pas du tout en colère contre les requins. En surfant, on vient un peu les embêter dans leur environnement. Je ne fais pas de cauchemar de mon accident, je le vis désormais très bien », jure la demoiselle à la plume d'Indien en guise de boucle d'oreille. Elle positive. A outrance? On a du mal à croire que cette survivante n'a jamais été au creux de la vague. Ce qui est sûr, c'est qu'elle a un moral d'acier, dépassant, sans la moindre rancune, « les quelques moqueries dans son dos ».
Elle réussit tout ce qu'elle entreprend. Enfin presque. « J'aimerais pouvoir jouer du ukulélé, la guitare hawaïenne. C'était ma deuxième passion avant l'accident », précise-t-elle. En surf, elle vise à long terme la place de « number one ». Après avoir vaincu la vague géante de Pipeline à Hawai — 10 m de haut —, elle est bien capable d'atteindre d'autres sommets. « C'est difficile, mais c'est possible », se motive-t-elle dans la langue de Molière qu'elle veut parler couramment d'ici quatre ans. Et de déclarer sa flamme à notre pays. « J'adore la France, ses plages, ses vagues, son chocolat. »
Article original sur Le Parisien
Retour sur Rencontre-HandicapGB : des actes de torture dans un centre pour handicapés
2011-06-02 19:07:00.015

Un reportage diffusé mardi par la BBC montre des patients physiquement et verbalement agressés par leurs soignants. Une pensionnaire y est même poussée au suicide. Quatre personnes ont été arrêtées.
Des patients frappés ou injuriés. Une autre traînée sous la douche alors qu'elle est habillée. Filmées par un reporter du magazine britannique Panorama, ces images ont été diffusées mardi soir par la BBC. Elles ont été tournées dans un centre pour handicapés situé à Hambrook, près de Bristol, au sud-ouest de l'Angleterre. Elles témoignent de mauvais traitements dont ont été victimes plusieurs patients.
Embauché comme assistant soignant, un journaliste de ce programme d'investigation a filmé, en caméra cachée, dans le centre privé de Winterbourne View. Cet établissement héberge des adultes ayant des difficultés d'apprentissage, des autistes et des handicapés mentaux. Le tournage a duré pendant 5 semaines, en février et mars.
Les images du reportage, disponibles sur YouTube, montrent notamment une patiente de 18 ans, Simone, insultée et arrosée d'eau froide par des soignants qui l'aspergent de savon. La scène se répète deux fois dans la même journée. La jeune fille, qui souffre d'un problème génétique, oppose cette phrase au traitement qu'on lui impose : «C'est froid maman». Dans une autre scène, Simone est conduite à l'extérieur. Alors que la température est glaciale, un soignant lui jette de l'eau froide sur la tête. Les parents de Simone, en pleurs, ont témoigné dans le programme télévisé, expliquant que leur fille leur avait confié avoir été frappée mais qu'ils ne l'avaient pas crue «parce que c'est interdit».
D'autres images montrent un soignant intervenant après qu'une patiente a tenté de se suicider en franchissant une fenêtre au deuxième étage. «Vas-y, fais-le maintenant que je suis là, tu vas t'envoler», lance-t-il à la patiente, en pleurs. «Quand tu vas toucher le sol, tu crois que tu vas faire un plat ou un splash ? Tiens, je vais maintenir la fenêtre ouverte». «Il s'agit d'une institution thérapeutique. Où est la thérapie ? Je dirais que c'est de la torture», a réagi dans l'émission un psychologue, Andrew McDonnell.
13 employés suspendus
L'émission Panorama a pris la décision de filmer en caméra cachée après avoir été saisie par un ancien infirmier du centre, indigné par le comportement de ses collègues. Ce soignant, Terry Bryan, avait alerté des dirigeants de l'institution en octobre 2010, puis la Commission de contrôle de la qualité des soins (CQC), chargée d'inspecter les établissements de santé, en décembre, sans succès.
Première conséquence de la diffusion du reportage, trois hommes de 42, 30 et 25 ans et une femme de 24 ans, soupçonnés de mauvais traitements, ont été arrêtés puis relâchés sous caution en attendant l'issue d'une enquête policière. La CQC a présenté ses excuses pour n'avoir pas agi aussitôt. Paul Burstow, secrétaire d'État en charge des personnes âgées, a demandé que l'inaction de la CQC fasse l'objet d'une enquête. Le ministre a aussi demandé des contrôles dans d'autres structures similaires au centre concerné.
Quant à la société privée en charge du centre, Castlebeck, elle a suspendu 13 employés et annoncé un audit interne dans ses 56 centres, qui accueillent 580 patients. Son directeur général, Lee Reed, a déclaré pendant l'émission avoir honte de ce qui s'est passé et a aussi présenté ses excuses.
Article original sur Le Figaro
Retour sur Rencontre-HandicapOuvrir l'accès aux étoiles aux handicapés
2011-06-01 09:26:52.25
Mal-voyants, sourds, handicapés moteurs, enfants hospitalisés doivent, eux aussi, avoir accès aux étoiles, selon le collectif "Astronomie vers tous". Maquettes à toucher, fauteuil avec télescope incorporé : des initiatives pionnières sont déjà recensées.
Des enfants déficients visuels ont pu découvrir le ciel grâce à des intensificateurs de lumière de l'armée qui multiplient par mille la luminosité, une idée de Jean-François Soulier, fondateur de l'association "Des étoiles pour tous".
Les aveugles n'ont pas été oubliés : ils ont pu toucher un vrai télescope pour en apprécier la taille, comprendre la forme du système solaire grâce à des planètes à palper et placer à la bonne distance. Et même appréhender les couleurs grâce à différentes textures correspondant aux gammes de longueurs d'onde d'un spectre lumineux.
Comment utiliser un télescope lorsqu'on est cloué dans un fauteuil roulant? Deux prototypes ont été mis au point : le nanoscope, un minitélescope posé sur une tablette fixée au fauteuil et le handiscope conçu pour venir au plus près de l'oeil sans que l'observateur ait besoin de bouger la tête.
Grâce à cette invention brevetée de Jean-François Soulier, même des tétraplégiques à la nuque raide peuvent regarder le ciel depuis leur fauteuil, relève Gabriel Bernard de l'association Planète sciences. Mais il faudrait 15.000 euros pour développer d'autres exemplaires du handiscope.
M. Bernard raconte avoir utilisé le prototype existant pour permettre à des enfants et adolescents hospitalisés à Garches d'observer la Lune et Jupiter depuis l'héliport de l'hôpital Poincaré. A la mi-juin, un lancement de fusées est prévu à Garches, des engins à eau conçus par les jeunes patients.
D'autres animations sont conduites dans plusieurs hôpitaux en région parisienne et en province.
L'objectif est de "mettre l'astronomie à la portée de ceux qui n'y ont pas accès", parce qu'ils sont en milieu carcéral, hospitalier ou à cause d'un handicap, résume Dominique Proust, astronome à l'Observatoire de Paris qui a lancé "Astronomie vers tous" (AvT) en partenariat avec Planète sciences.
Les sourds peuvent regarder le ciel, mais ils manquent de mots pour le comprendre. M. Proust qui anime chaque mois une séance d'astronomie en langue des signes à l'Observatoire de Meudon près de Paris avait fait ce constat.
Avec l'aide de linguistes, il a entrepris d'élargir la palette des termes d'astronomie dans un dictionnaire, "Les mains dans les étoiles", publié en 2009 (éd. Burillier). La majorité des nouveaux signes ont été adoptés au niveau international, se félicite-t-il.
Un quasar est désigné comme "une petite région qui émet de l'énergie très puissante". Pour la planète Jupiter, c'est la tache rouge à sa surface qui sert de signe distinctif.
Comment échanger en langue des signes lors d'une observation astronomique nocturne ? Spécialisée dans l'animation scientifique à destination d'enfants et d'adolescents, Planète sciences a trouvé la solution : une lampe frontale rouge éclaire les gants blancs des participants qui "signent".
Selon Jérôme Galard, animateur scientifique, toutes ces initiatives ouvrent de nouveaux horizons: au sein de l'Observatoire populaire de Laval (Mayenne), un féru d'astronomie devenu aveugle, une personne sourde et plusieurs en fauteuil roulant coopèrent selon leurs talents.
Article original sur 20minutes
Retour sur Rencontre-HandicapA Montpellier une ronde de nuit auprès des handicapés
2011-05-31 09:56:47.531
Priscilla aimerait aller plus souvent voir des concerts. Au Zénith de Montpellier, en particulier. Pour elle, c'est un peu plus compliqué que pour les jeunes filles de son âge. Car Priscilla est lourdement handicapée. Accompagnée toute la semaine par une auxiliaire de vie sociale, elle a droit à une assistance 24 heures sur 24.
Il lui est impossible de se déplacer par ses propres moyens. Priscilla est loin d'être la seule dans cette situation. Et c'est pourquoi le GIHP (Groupement pour l'insertion des personnes handicapées physiques) de Sète-Bassin de Thau (1) a décidé de mettre en place une “ronde de nuit”. Un service expérimental lancé à Montpellier, où il connaît un véritable boom. "Il va permettre non seulement à des personnes handicapées comme Priscilla de pouvoir sortir tard le soir et d'être ramenées à leur domicile, explique Nicolas Lafont, le responsable GIHP de Sète.
Mais cette ronde peut aussi se déplacer à domicile la nuit, par le biais de passages réguliers ou ponctuels, adaptés aux besoins : retournements, aides physiologiques… Ou tout simplement pour rassurer". Pour Priscilla, "cela soulagerait aussi ma maman". La ronde de nuit devrait être effective dans quelques semaines avec un premier véhicule, et grâce à la création de deux emplois d'auxiliaires de vie.
"Il pourra y avoir un deuxième véhicule en fonction des demandes", précise Nicolas Lafont. Le GIHP, qui assure un accueil de jour et offre une prestation de transport adapté avec Thau agglo, compte également développer les formes d'aide à domicile. Autant d'initiatives destinées, pour reprendre son slogan, à rendre "plus facile la vie".
Article original sur Midi Libre
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