Ils avaient détourné plusieurs millions d'euros destinés aux handicapés
2011-05-05 08:50:56.625

Deux ex-dirigeants du Comité d'études d'éducation et de soins auprès des personnes polyhandicapées (Cesap) ont été chacun condamnés mercredi à deux ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir détourné plusieurs millions d'euros destinés aux handicapés.
L'ancien directeur général du Cesap, Jean-Pierre Martinez, et son bras droit, Jean-Luc Perrin, ont été condamnés chacun à deux ans de prison et 200 000 euros d'amende dans cette affaires où neuf prévenus comparaissaient. Ils ont également été condamnés à verser chacun un million d'euros au Cesap. Des peines de 8 à 18 mois de prison ont été prononcées contre plusieurs intermédiaires également condamnés à des amendes.
Un système complexe qui passait par la Suisse ou le Luxembourg
Les faits remontent aux années 1996 à 2000. Après plusieurs signalements des Douanes, de l'organisme antiblanchiment Tracfin et de la Ddass, la justice avait ouvert en 1999 une information judiciaire sur la gestion du Cesap.
Jean-Pierre Martinez et Jean-Luc Perrin, ainsi que sept autres hommes d'affaires et intermédiaires avaient mis en place un système complexe de détournement de fonds qui transitaient par la Suisse, le Luxembourg et les Etats-Unis.
Investissements fantaisistes, surfacturations, projets architecturaux non menés à bien...«C'est un dossier touffu qui a donné lieu à de multiples actes d'instruction, à un grand nombre de commissions rogatoires internationales ainsi qu'à de très nombreux interrogatoires», avait précisé à l'ouverture du procès la présidente de la 11e chambre, Agnès Quantin, pour expliquer les onze ans d'instruction.
Durant l'audience, le procureur Patrice Amar avait regretté l'absence de remords des prévenus durant l'audience.
Article original sur Le Parisien
Retour sur Rencontre-HandicapQuébec : des pièces de théâtre adaptées aux personnes sourdes
2011-05-04 08:08:30.421

Afin de faire découvrir les pièces de théâtre populaires du Québec aux personnes sourdes, Joëlle Fortin et Martin Asselin ont fondé Spectacle Interface il y a deux ans.
Cette initiative permet aux sourds de regarder le même spectacle que tout le monde, et ce, avant qu'il ne soit plus d'actualité. Les comédiens et les interprètes peuvent interagir ensemble durant la pièce car ils sont l'un en arrière de l'autre, ce qui ajoute une touche amusante à la pièce.
Dès l'âge de cinq ans, Joëlle Fortin a eu son premier contact avec la surdité. Son voisin du même âge était sourd et c'est donc de cette manière qu'elle a appris ses premiers signes. «C'est une rencontre qui a changé ma perception de la vie. »
Pour sa part, Martin Asselin est fils de parents sourds, ce qui lui a permis d'être rapidement immergé dans la communauté sourde et de devenir interprète.
Avantages égaux
La population sourde du Québec est de quelque 7000 personnes, dont 4000 sur l'Ile de Montréal.
Ce que ces spécialistes de la langue des signes déplorent le plus de leur réalité, c'est qu'ils n'aient pas un accès direct au monde culturel.
Joëlle Fortin défend son point de vue : «Les films doublés en langue des signes sortent des mois après la sortie audio de l'original, donc un sourd peut difficilement avoir une conversation sur un événement d'actualité.»
«C'est la même chose lorsqu'il s'agit d'un spectacle. Les sourds ne bénéficient pas des mêmes avantages qu'une personne entendante, car ils doivent se concentrer sur l'interprète qui se place sur les côtés de la scène, et donc ils ne peuvent capter toute l'action qui se passe sur scène», explique-t-elle.
Spectacle Interface a donc été créé dans cette optique : rendre accessibles par l'interprétation et l'adaptation en langue des signes québécoises (LSQ) divers événements culturels, afin de faire vivre aux personnes sourdes des expériences qu'ils n'ont jamais vécues auparavant.
Du travail qui en vaut la peine
Un spectacle en langue des signes ne se produit pas en claquant des doigts. Martin Asselin explique le long processus : «On va voir un spectacle qui nous attire et si le spectacle est adaptable, on doit contacter les producteurs pour savoir si ça les intéresse de refaire le spectacle avec des interprètes à leurs côtés. S'ils acceptent, on achète le spectacle et on enclenche des préparatifs de plus de six mois».
Dans une représentation à caractère humoristique par exemple, certains jeux de mots doivent être adaptés à la langue des signes. Les blagues peuvent s'avérer un peu différentes, mais le spectacle est doublé dans son intégralité.
Certes, les spectacles drôles attirent l'attention des sourds. Joëlle Fortin et Martin Asselin veulent toutefois essayer d'élargir ces horizons, en présentant d'autres formes de spectacles : «La communauté sourde a le droit d'avoir accès à la diversité culturelle de Montréal et c'est ce que Spectacle Interface voudrait leur offrir.»
Les représentants de Spectacle Interface ont de grands espoirs pour l'avenir. Une apparition à Juste pour rire, une reproduction d'un spectacle de la Saint-Jean sur grand écran, voilà des projets à lesquels rêvent Joëlle et Martin pour un futur rapproché.
Une cause qui gagne à être connue
Le samedi 16 avril était présenté le 100e spectacle de Ça se joue à deux, avec les acteurs connus Guylaine Tremblay et Denis Bouchard, doublé par Spectacle Interface. «La salle ayant une capacité de 400 personnes était pleine et on a dû refuser des gens», soutient Joëlle Fortin, une touche de fierté dans la voix.
Malgré le faible intérêt des personnes entendantes pour le théâtre adapté aux sourds, dans la communauté sourde, les spectacles actuels doublés en langue des signes sont de plus en plus populaires.
«Dès nos débuts, on accueillait une centaine de personnes pour chaque spectacle. Mais plus le concept se fait connaître, plus les sourds apprécient de venir regarder LE spectacle populaire à Montréal.»
Joëlle Fortin et Martin Asselin s'entendent d'ailleurs pour dire qu'on exerce le métier d'interprète par passion : «Les applaudissements et les salles combles, c'est ça notre paie. Quand on se fait dire par les comédiens qu'ils aiment travailler avec nous et par les spectateurs que la formule est gagnante, on se dit qu'on ne fait pas tous ses efforts pour rien.»
Article original sur Sourds.net
Retour sur Rencontre-HandicapFestival du film en audiovision à Créteil
2011-05-03 08:36:07.359

Du 4 au 10 mai 2011 à l'UGC Ciné Créteil, devant le succès de la première édition en 2010 et pour pallier une offre cinématographique toujours trop faible, l'Association Valentin Haüy (AVH) propose une nouvelle fois aux personnes aveugles et malvoyantes un événement exceptionnel : un festival pour découvrir au cinéma dix films récents en Audiovision.
L'Audiovision est un procédé qui permet de rendre accessibles des films, des spectacles ou des expositions aux personnes non-voyantes ou malvoyantes (1,2 millions en France) grâce à un texte en voix-off, qui décrit les éléments visuels de l'œuvre.
La voix de la description est placée entre les dialogues ou les éléments sonores importants afin de ne pas nuire à l'œuvre originale.
Il s'applique à de multiples supports : cinéma, théâtre, télévision, danse, expositions, et toute expression artistique comportant des images inaccessibles à un public déficient visuel sans aide extérieure. C'est une technique absolument fascinante !
Pour la projection du film, en salle de cinéma ou au théâtre, la personne aveugle ou malvoyante est équipée d'un casque sans fil lui permettant de suivre, en toute autonomie, le film ou la représentation en compagnie de spectateurs voyants. A la télévision, l'Audiovision peut-être écoutée directement sur les haut-parleurs du téléviseur ou sur le système home cinéma.
C'est une technique qui est encore malheureusement trop peu répandue. Seulement une dizaine de salles en France proposent, ponctuellement, des séances en audiovision.
Grâce au CSA, les choses ont un peu évolué en 2010, mais surtout à la télévision. Pourtant, l'Audiovision ne coûte pas cher : environ 6000€ pour 90'. Rapporté au budget d'un film c'est dérisoire.
Article original sur Wordpress.com
Retour sur Rencontre-HandicapRencontre avec Serge Van Brakel, un comédien handicapé moteur
2011-05-02 08:35:10.062

Le 16 mai 2011, le célèbre théâtre du Gymnase, à Paris, accueille un artiste hors norme, Serge Van Brakel, lors d'une soirée, " L'inaccessible étoile " où seront associés rire, dérision, émotion et handicap. Un cocktail rare pour 700 privilégiés.
«Tous les hommes naissent égaux, mais pour certains, ce sera vachement plus dur...». Ca c'est du Coluche ! Coluche qui fut à plusieurs reprises l'hôte du Gymnase, le prestigieux théâtre des grands boulevards parisiens. Coluche qui s'étonnerait à peine que cette salle ouvre aujourd'hui ses portes à un artiste étonnant, lui aussi dérangeant, à sa façon.
Un IMC au TOP
Serge Van Brakel est belge mais il serait le premier à clamer que ce n'est pas là son plus grand handicap. Car Serge est un humoriste hors catégorie, ni OUT, ni IN, ni TOP, « just IMC » ! IMC ? Non ce n'est pas la dernière appellation à la mode, cela signifie Infirme moteur cérébral. C'est moins fashion ! Serge a de grosses difficultés d'élocution et des gestes parfois désordonnés. Pas vraiment fait pour les planches. Et pourtant, Serge a osé. Osé monter sur scène, faire de sa vie un scénario comique, parler devant un public... Osé faire sa fête à l'image du handicap et applaudir l'éloge de la différence ! 700 spectateurs sont attendus dans ce lieu mythique du théâtre français. Le spectacle sera intégralement accessible grâce au concours de l'équipe d'Accès Culture qui propose une interprétation en langue des signes française.
De merveilleux malheurs
Tout au long de ce one-man-show, « Entre nous », Serge entraine le public dans son enfance africaine, ses rencontres de globe-trotter, évoque sa vie amoureuse ou la surprenante politique belge... Une ponctuation musicale live accompagne ce voyage de notes colorées et chaloupées. Persuadé que l'humour est le plus court chemin d'un homme à un autre, Serge Van Brakel, tendre souvent, moqueur parfois, humain toujours, nous transporte dans sa quête de l'inaccessible étoile faite de « merveilleux malheurs » et de grands bonheurs.
Un parrain : Boris Cyrulnik
Boris Cyrulnik parraine cet événement. Neurologue, médecin, psychiatre et psychanalyste, éthologue, il scrute l'âme humaine depuis plus de 50 ans. En observateur attentif et passionné, il s'attarde à comprendre comment il est possible de refaire les mailles de vies brisées, de rejouer des destins broyés par de violents traumatismes. L'homme en constante quête de sens est aussi un auteur à succès, connu du grand public pour ses recherches sur la résilience et sur la mécanique fragile du bonheur.
Hangagés et Horizon 2000
Cette soirée, placée sous le signe de « L'inaccessible étoile », est coproduite par Hangagés et l'association belge Horizon 2000. Quinze grandes entreprises ont apporté leur soutien. Créé en 2009 à l'initiative de grandes sociétés (comme la Société Générale, Bosch, Danone, Quick, Nexter, Carlson, Bouygues...), Hangagés est né d'une longue réflexion pour faciliter le travail des entreprises lors du recrutement et du maintien dans l'emploi de personnes en situation de handicap. Elle se réunit une fois par mois pour échanger des idées, trouver des solutions et mener de nombreuses actions de sensibilisation. Cette « inaccessible étoile » est l'une d'entre elles. Il s'agit, à travers ce one-man-show, de démystifier le handicap et de prouver qu'il peut aussi rimer avec talent. Le spectacle se jouera à guichet fermé puisque les places achetées par les entreprises partenaires ont été offertes à leurs salariés. Toutes les recettes seront reversées à l'association Horizon 2000, créée par Serge en 1989 et dont il assume encore aujourd'hui la présidence.
Article original sur Handicap.fr
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