3 festivals : le handicap fait son cinéma !
2011-04-19 08:23:59.0

Des festivals de films spécialisés, des longs métrages qui hissent des personnages handicapés en haut de l'affiche. A défaut de faire recette, le handicap semble se frayer un chemin prometteur sur la pellicule. Preuve qu'il n'exclut pas le talent
Il y avait Cannes, Deauville, Venise, Berlin. Il y aura désormais Nîmes ou Lyon. Des rendez-vous moins prestigieux, certes (restons modeste !), mais une ambition tout aussi légitime qui vise à offrir une meilleure visibilité aux questions de handicap. Tandis que Cannes déploie son lot de paillettes, à Lyon, le handicap est à la fête. Tandis que Deauville flatte le talent des stars américaines, Nîmes s'emploie à faire de la différence une aubaine. Ces villes ont toutes un point commun. Elles accueilleront en 2011 un festival du film, long ou court, c'est selon. C'est Nîmes qui a été choisie pour la troisième édition du festival Regards croisés. C'est à Lyon que seront remis les trophées du Festival Handica-Apicil. La plupart de ces créations sont ou seront visibles sur la plateforme vidéo du site www.festival-handica.fr.
Festival Handica-Apicil, le court métrage à l'honneur
Le Festival national du court métrage Handica-Apicil, le premier du genre créé en 2003, est une rencontre entre réalisateurs, professionnels et amateurs, personnes handicapées ou non, qui souhaitent échanger, témoigner, sensibiliser le grand public aux particularités du handicap et témoigner de la valeur des personnes handicapées. Différentes catégories sont proposées : court métrage, essai, fiction, témoignage et communication. Vous êtes réalisateur professionnel ou amateur ? Vous avez réalisé un court-métrage entre 2009 et 2011 qui aborde une situation de handicap ? Trop tard ! Le dépôt des candidatures de la 5ème édition s'achevait le 31 mars 2011. Les amateurs se consoleront en votant pour le prix du public le 21 avril, dans les salons d'honneur de la ville de Lyon. La remise des prix aura lieu au même endroit le 26 mai tandis qu'une vidéothèque sera à disposition des festivaliers et une sélection de films sera projetée sur l'espace Festival du salon Handica de Lyon (8 au 10 juin, Eurexpo Lyon), accompagnée de débats et d'animations.
Festival Regards croisés, par les salariés
« Regard croisés, vidéos, métiers et handicaps » est un rendez-vous qui s'impose comme la seule manifestation culturelle permettant aux salariés en situation de handicap d'exprimer leur créativité et leur aptitude au travail. Sous forme de court métrage (reportage, documentaire, fiction, clip vidéo, dessins animés...), les compétiteurs expriment en six minutes, de manière drôle, décalée ou sérieuse, leur vie au travail. La remise des prix de cette troisième édition aura lieu au Novotel Atria de Nîmes les 6 et 7 octobre 2011.
Festival dans la boite, emploi et handicap
Ce challenger, qui a décerné ses premiers prix en juin 2010, relève, quant à lui, d'un autre domaine. Ce « Festival dans la boite, emploi et handicap », récompense les films d'entreprise. Il offre aux DRH, responsables de mission handicap et collaborateurs l'opportunité de mettre en valeur les films réalisés sur l'intégration de personnes handicapées dans leur entreprise. Ces expériences de sensibilisation sont efficaces, mais trop souvent confinées à des visionnages internes. Ce festival permet à ces créations d'être vues par un très large public, composé aussi bien de professionnels, de visiteurs que d'autres entreprises qui sont amenées à utiliser ces DVD pour sensibiliser leur personnel aux questions de handicap. Le prochain Festival dans la Boîte aura lieu en 2012.
Des longs métrages à foison
Et, pour en finir en beauté, avec celui qu'on appelle le Septième art, notons qu'il fait de plus en plus de place au handicap dans ses fictions, jusqu'à lui confier le premier rôle, reprenant le flambeau d'un « Homme de fer » resté longtemps bien seul dans son fauteuil roulant. Aujourd'hui, sur grand écran, les personnages handicapés font comme tout le monde : ils s'aiment, font du sport, provoquent le rire, sont parfois de vrais salauds. Il y a quelques années, Denzel Washington s'illustrait en enquêteur tétraplégique dans « Bones collector ». Samuel L. Jackson, victime de la maladie des os de verre, fut un « Incassable » pas vraiment recommandable. Sophie Marceau et Christophe Lambert s'aiment sans tabou dans « L'homme de chevet ». Les « méchants handicapés » en prennent pour leur grade dans « L'art de la pensée négative ». En ce début d'année 2011, le handicap continue de tenir le haut de l'affiche. Vincent Lindon s'investit dans sa relation avec un jeune patient « enfant de la lune » dans « Permission de minuit » tandis que Régis Wargnier fait courir un jeune athlète aveugle dans « La ligne droite »... La reconnaissance, enfin ! Coupé !
Article original sur Handicap.fr
Retour sur Rencontre-HandicapDe jeunes handicapés maltraités?
2011-04-18 09:00:59.875

Une enquête a été ouverte au parquet d'Arras à la suite de suspicions de faits de maltraitance à l'égard de jeunes pensionnaires (de huit à 20 ans), à l'institut médico-éducatif (IME) de Monchy-le-Preux, près d'Arras. Les premiers faits remonteraient à 2008.
Des parents inquiets ont eu connaissance de l'affaire par le directeur général de l'APEI (Association de parents d'enfants inadaptés) du groupement Arras-Montreuil, Richard Czajkowki. Dans une lettre, datée du 8 avril, ce responsable les avertissait « qu'une enquête judiciaire était déclenchée par madame le substitut du procureur de la République ». Dans le cadre de l'enquête, les parents seront peut-être auditionnés par la gendarmerie de Vis-en-Artois, chargée des investigations.
Inquiets de n'avoir aucune information, les parents ont été reçus jeudi soir par la nouvelle direction. L'ancienne directrice, qui aurait tardé à réagir, a été mise à pied. Une éducatrice aurait été licenciée. Mais jeudi, les parents n'auront pas appris grand-chose de plus et ignorent encore si leur enfant a fait l'objet de ces gestes déplacés ou de ces maltraitances récurrentes constatées dans l'établissement depuis 2008.
Une vidéo
La DRASS (questions sanitaires et sociales) se serait intéressée à cette affaire après la réaction d'un salarié en différend avec sa direction. « Celui-ci a montré un petit film où l'on voyait des éducatrices humilier les gamins, leur donner des claques, tirer les cheveux, se moquer d'eux », dit une mère. Une autre avoue qu'il était difficile de constater les faits avant, même si elle avait remarqué chez son enfant « des comportements étranges depuis plusieurs mois ». Une autre évoque une peur du noir irrationnelle de son garçon, des bleus... Mais elle reconnaît qu'il était difficile de savoir ce qui se passait exactement. « Nos enfants communiquent peu. On attend beaucoup de cette enquête », précise cette dernière qui désire, comme les autres garder l'anonymat.
"Quelle confiance?"
Difficile donc de savoir exactement ce qu'on peut reprocher à un ou deux salarié(es) de l'établissement et de quoi ont pu souffrir les victimes. « On comprend que les salariés, les éducateurs, font un travail difficile dans ce genre d'établissement. Mais ce n'est pas à nos enfants d'en faire les frais », précise une mère qui va porter plainte.
L'établissement accueille cinquante-cinq enfants, des déficients mentaux ou des autistes. Cette affaire est plutôt inhabituelle dans une maison gérée par une association sérieuse comme l'APEI Papillons blancs.
« Les éducateurs et auxiliaires de vie font des stages de "bien-traitance". Ça sert à quoi ? Je ne sais plus si je dois continuer à faire confiance », conclut une mère de famille.
Article original sur La Voix du Nord
Retour sur Rencontre-Handicap20 et 15 ans de réclusion pour avoir battu une handicapée
2011-04-15 09:33:54.015
Vingt et quinze ans de réclusion criminelle. Telles sont les peines prononcées jeudi soir par la cour d'assises de la Creuse contre Pascal Formont, 51 ans, et Séverine Lafont, 30 ans, deux ex-concubins qui ont frappé à mort la mère de la jeune femme et escroqué la CAF pour percevoir sa pension.
Ils ont tous deux été reconnus coupables de violences habituelles sur personne vulnérable ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et d'escroquerie. Madeleine Alleyrat, 56 ans, qui vivait à leur domicile depuis plusieurs mois, handicapée physique à 80%, semble avoir été régulièrement malmenée par le couple, jusqu'à la nuit du 7 ou 8 mars 2004 où elle a succombé aux coups reçus.
Ils ont également été reconnus coupables d'avoir escroqué la Caisse d'allocations familiales en continuant à percevoir au moyen de faux la pension d'invalidité de la victime.
L'avocat général Olivier Quérard avait requis respectivement 25 et 15 ans de réclusion.
Article original sur Europe 1
Retour sur Rencontre-HandicapLe Téléthon va fabriquer des médicaments
2011-04-14 08:44:52.343

Cas unique au monde, l'Association française contre les myopathies a obtenu l'autorisation de fabriquer des médicaments. GSK et Mérieux sont intéressés.
C'est un laboratoire pharmaceutique dont on ne parle pas, et pourtant, il vient d'investir 28 millions d'euros à Évry (Essonne) dans des locaux flambant neufs, et entame pas moins de cinq essais cliniques sur des maladies rares. Généthon Bioprod est le "bras armé" de l'Association française contre les myopathies (AFM), plus connue, elle, grâce au Téléthon qu'elle organise chaque année en décembre. "Nous sommes la première association à but non lucratif à avoir obtenu le statut d'établissement pharmaceutique, en février dernier" se félicite la présidente de l'AFM, Laurence Tiennot-Herment.
À Évry seront produits dès 2012 des lots de médicaments pour des essais cliniques de phase I et II, pour des pathologies neuromusculaires comme la myopathie de Duchenne, mais aussi des maladies rares du système immunitaire, de la rétine ou du foie. "Nous visons une vingtaine de lots par an pour des essais de 15 à 20 personnes chacun, en Europe et aux États-Unis", détaille Frédéric Revah, directeur général de Généthon. Cette initiative, unique au monde, est l'aboutissement d'un marathon de vingt-quatre ans pour l'AFM.
Marchés de niche
"Les 6.000 maladies rares touchent 3 millions de personnes en France et 30 millions en Europe, des marchés souvent trop petits pour les laboratoires traditionnels", indique Frédéric Revah.
Contrairement à Genzyme, la biotech rachetée par Sanofi, dont les traitements (protéines recombinantes) doivent être administrés pendant des années au patient, le Généthon pratiquera une "chirurgie du gène", dans le but de remplacer le gène déficient. Une technique complexe et donc très coûteuse : de 400.000 à 500.000 euros par lot clinique.
C'est bien là que le bât blesse. "Nos besoins financiers s'élèvent à un milliard d'euros pour les six prochaines années, a chiffré le cabinet Bionest", explique Laurence Tiennot-Herment. Pour l'heure, le Généthon est doté d'un budget de 30 millions d'euros par an, financé à 90% par les fonds récoltés lors du Téléthon (90 millions d'euros au total en 2010). "Mais le besoin de relais de croissance des grands laboratoires joue en notre faveur" veut croire Frédéric Revah.
Le britannique GSK l'a compris : il a créé depuis février 2010 une unité maladies rares et commercialise plusieurs médicaments orphelins (Revolade contre un trouble hémorragique, Atriance dans la leucémie...). La filiale française du groupe vient de commencer un essai de phase I/II pour la myopathie de Duchenne en partenariat avec le Généthon. "Se rapprocher de l'AFM aurait un sens. Un second contact est maintenant en cours au niveau de notre maison mère", indique Soizic Courcier, directrice médicale et des affaires réglementaires.
Même intérêt à l'Institut Mérieux, avec lequel le Généthon participe depuis 2006 au programme Adna, un consortium financé par Oséo (à hauteur de 2-3 millions pour le Généthon) qui implique aussi Biomérieux et Transgène. Objectif : identifier des biomarqueurs, des outils de diagnostic des maladies rares. "Nous n'excluons pas des accords plus poussés dans le futur", avoue Philippe Cleuziat, directeur des programmes d'innovation à l'Institut Mérieux.
L'AFM, elle, se veut vigilante. "Notre but est que les médicaments aillent au patient le plus vite possible. Mais nous souhaitons rester un outil d'intérêt général au service de la France" souligne Laurence Tiennot-Herment. Un appel auquel le premier laboratoire tricolore, Sanofi-Aventis, ne semble guère réceptif. "Nous n'avons pas de partenariat avec l'AFM et pas de projets pour en nouer" se contente-t-on de répondre au siège parisien du groupe.
Article original sur La Tribune
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