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Rencontre handicap / Actualité du handicap

Le maire de New York ne souhaite pas de taxis adaptés aux handicapés

2011-10-27 07:07:06.453




Michael Bloomberg, maire de New-York a choqué les personnes handicapées et surtout les utilisateurs de fauteuil roulant en déclarant qu'il ne voyait pas l'intérêt d'une flotte de taxis jaunes adaptés et en argumentant ses propos par des motifs hautement spéculatifs. La communauté des PMR New-yorkais est en colère et réagit en lançant un grand sondage qui devrait contrer les propos du « Mayor » de Big Apple.




Michael Bloomberg déclare qu'il ne voit nullement l'opportunité de mettre en service des taxis accessibles (les fameux Yellow Cabs). Pour lui, ces taxis seraient même inopportuns pour les usagers en fauteuil roulant car il constitueraient un danger par le fait même que les personnes handicapées pourraient se faire renverser en voulant héler, appeler un taxi sur le bord d'un trottoir et qu'ils seraient aussi installés trop loin du poste de conduite que pour communiquer facilement et efficacement avec le chauffeur et demander de l'aide si cela s'avérait nécessaire.




Pour rappel, New-York est une des rares villes aux USA qui détonne par le manque d'accessibilité de ses taxis aux personnes à mobilité réduite, seulement 231 des 13.000 taxis de la ville sont accessibles aux fauteuils roulants. On se rappelle que depuis peu la ville avait écarté du marché, (visant au renouvellement complet de la gamme de taxis New yorkais), la société Karzan qui offrait une accessibilité totale sur tous ses taxis au profit de la firme Nissan qui ne prévoit rien en cette matière.



Les déclarations de Bloomberg ont été jugée comme terriblement offensantes par les personnes handicapées de New-York qui ne comprennent d'ailleurs pas la raison de cette sortie médiatique. Ces faux justificatifs ont-ils pour objet de justifier le « mauvais choix » des autorités en matière d'accessibilité et de contrer les actions juridiques qui pourraient être intentées contre elles ou alors y-a-t-il une stratégie qui vise à favoriser des intérêts financiers qui avantageraient le maire d'une quelconque façon?



Les médias se sont emparés de la polémique et le New York Daily News a mis en ligne un grand sondage à destination de la population de New-York visant à savoir si celle-ci trouve des taxis adaptés aux fauteuils roulants souhaitables ou non.

Beaucoup de monde suspecte le Maire ( et ce n'est pas la première fois ) de favoriser des intérêts financiers qui sont très proches des siens et ceci au détriment du service à la population.



Le Maire de New-York a peut-être ouvert une porte qui risque de le mettre en mauvaise posture car si le sondage se révèle être un plaidoyer en faveur de l'accessibilité des taxis jaunes, Michael Bloomberg devra alors s'expliquer plus clairement devant la presse, une presse indépendante qui risque bien de vouloir comprendre les dessous et les motivations des déclarations du « mayor » et de ne pas lui faire de cadeaux.





Article original sur handimobility


Retour sur Rencontre-Handicap

Etre handicapé à Istanbul

2011-10-26 08:20:23.609




Il y a quelques semaines, ma route croise celle d'Adem dans un bus longeant le Bosphore sur la rive asiatique d'Istanbul.

De ma discussion durant le trajet avec ce jeune homme enjoué résulte le désir de partager quelques heures avec lui et d'en savoir plus sur la situation des handicapés moteurs à Istanbul. Rendez-vous est pris un samedi matin d'octobre à Rumeli Hisari, tout près de là où il habite depuis 25 ans avec ses parents.




Après son service militaire, Adem, originaire de Kars, travaille comme couturier et assemble des manteaux de cuir. A l'âge de 22 ans, sa vie bascule le jour où, pris d'un malaise en aidant un vieil oncle, il tombe du haut d'une terrasse. La nuque brisée et la moelle épinière touchée, il se retrouve paralysé des membres inférieurs.

Il passe près de six mois dans l'hôpital spécialisé de Haydarpasa puis une période équivalente dans un centre de réhabilitation. Il y a 10 ans encore, notre rencontre aurait été impensable, Adem étant alors quasiment coupé du monde, ne pouvant sortir de chez lui.




Depuis l'entrée en vigueur le 1er juillet 2005 d'un décret concernant la prise en charge des infirmes et de leurs familles, la vie quotidienne des handicapés s'est considérablement améliorée au fil des années, notamment à Istanbul, les pouvoirs publics ayant fait beaucoup d'efforts dans ce domaine.

La mairie procède au recensement des infirmes en faisant du porte à porte. Les chiffres sont éloquents, près de 500 000 personnes sont concernées, soit environ 3,5 % de la population istanbouliote...



Une vingtaine de centres offrant des services variés vont fleurir aux quatre coins de la ville. Il suffit de composer le 153 pour disposer d'une panoplie complète de services gratuits des plus divers dont la liste est sans fin.

Adem peut disposer d'un véhicule aménagé et d'un assistant pour lui permettre d'aller aussi bien à un rendez-vous à l'hôpital qu'au cinéma, à la mosquée ou ailleurs et d'être ramené à son domicile à l'heure convenue.



Médecins et infirmières assurant les soins nécessaires sont envoyés à domicile tout comme des artisans pour effectuer par exemple les réparations sanitaires, électriques... etc.

Les handicapés qui ne sont pas assurés sociaux disposent de la carte verte pour une prise en charge entière des prestations médicales allant de la fourniture des médicaments à l'opération en passant par la mise à disposition d'un fauteuil roulant, la thérapie... etc.



L'Etat turc verse également une allocation tant au handicapé lui-même qu'à la personne qui s'occupe de lui, en l'occurrence dans le cas d'Adem, à sa mère. Le montant cumulé de ces deux prestations se monte à environ 1000 TL par mois, soit 400 €.

Les frais de scolarité directs et annexes des enfants handicapés ou de parents handicapés sont aussi pris en charge.

Un village de vacances a été spécialement conçu pour accueillir les handicapés et leurs familles à Florya, quartier d'Istanbul au bord de la mer de Marmara.

Pour ce qui est des transports en commun, qu'il s'agisse des bateaux, du métro, du tram, des nouveaux autobus, du métrobus, ils sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.



L'Etat turc verse également une allocation tant au handicapé lui-même qu'à la personne qui s'occupe de lui, en l'occurrence dans le cas d'Adem, à sa mère. Le montant cumulé de ces deux prestations se monte à environ 1000 TL par mois, soit 400 €.

Les frais de scolarité directs et annexes des enfants handicapés ou de parents handicapés sont aussi pris en charge.

Un village de vacances a été spécialement conçu pour accueillir les handicapés et leurs familles à Florya, quartier d'Istanbul au bord de la mer de Marmara.

Pour ce qui est des transports en commun, qu'il s'agisse des bateaux, du métro, du tram, des nouveaux autobus, du métrobus, ils sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.



La législation actuelle en Turquie oblige les entreprises de plus de 100 salariés à embaucher 7 % de travailleurs handicapés dans le secteur public et 4 % dans le secteur privé.

D'après Adem, le regard que pose aujourd'hui sur lui son entourage, tant les voisins que les commerçants ou ceux qu'il croise régulièrement, est très différent de ce qu'il a connu par le passé. Il a fallu du temps pour se faire intégrer par la société.

Finalement, sa vie quotidienne ressemble à celle de monsieur tout le monde en Turquie et c'est tant mieux. Toujours actif et indépendant, constamment sur pieds par le passé, il vaque aujourd'hui à ses occupations, fait ses courses, fréquente le jardin à thé où nous nous sommes revus, va prier à la mosquée. Il apprécie qu'on le regarde comme un être humain, pas comme quelqu'un de différent...




Article original sur dubretzelausimit.com


Retour sur Rencontre-Handicap

IFSI pour travailleurs handicapés : une nouvelle chance ?

2011-10-25 09:34:34.25




Au Centre de Rééducation et d'Insertion Professionnelle de Castelnau-le-Lez (34), il existe un IFSI unique en France. Réservé aux personnes reconnues travailleurs handicapés, il prépare, à l'instar de tous les IFSI, au diplôme d'état infirmier. Une formation comme les autres qui pourtant suscite encore quelques malentendus…




Pour beaucoup, être handicapé et soignant reste incompatible. Et paradoxalement, c'est parmi les professionnels de santé que cette idée est la plus coriace…



Un IFSI (presque) comme les autres



Depuis plus de 35 ans, le Crip-UGECAM Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées forme des étudiants en soins infirmiers reconnus handicapés par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).
Cette formation rentre dans le dispositif de la réinsertion professionnelle des personnes handicapées (Loi du 11 février 2005).



L'accompagnement pédagogique est conforme au programme national, les élèves font l'objet d'épreuves de sélection, ils effectuent leurs stages et se préparent en 3 ans, comme partout ailleurs. Yannick Ledreux, formateur à l'IFSI, souligne : « Il n'est pas précisé “diplôme d'état d'infirmier handicapé”. Il s'agit du même titre et les étudiants doivent répondre aux mêmes éléments de compétence ».
Seule différence : à l'IFSI de Castelnau, on ne s'arrête pas à la formation. Dans le dispositif, les étudiants bénéficient également d'un accompagnement médico-psycho-social (médecin, infirmière, psychologue, assistante sociale) et d'un “pôle insertion”. Yannick précise : « Nous nous intéressons aux volets humain, individuel et social et au devenir des élèves après leur diplôme ». Une préparatoire santé ciblée sur le projet professionnel et la sélection est également disponible.



Le handicap doit être compatible avec le métier d'infirmier



L'IFSI accueille 51 étudiants (17 par promotion) en reconversion professionnelle ou en formation initiale. Ils ont été orientés vers le métier d'infirmier par la CDAPH (Commission Départementale pour l'Autonomie des Personnes Handicapées), instance de la MDPH, à partir de données médicales, psychologiques et du projet de formation.
Le type de handicap rencontré à l'IFSI peut être très variable : handicap physique, lombalgies, pathologies chroniques, accidents liés au sport, allergies, maladie invalidante… Patrice Thuaud, Directeur de l'IFSI, explique : « La seule condition est que le handicap soit compatible avec toutes les fonctions du métier d'infirmier ».



Il s'agit souvent d'un handicap qui ne leur permet plus d'exercer leur ancien métier. C'est le cas d'Albert, étudiant en 3ème année. Cet ancien chauffeur routier souffre, depuis un accident, de douleurs lombaires qui l'empêchent de travailler en posture assise et de poursuivre son métier. Reconnu travailleur handicapé, il revient alors à un projet de jeunesse : devenir infirmier. Pour lui, « l'accident avait tout arrêté. Cette reconversion est un nouveau départ ».
De son côté, Julie, en 3ème année, n'a pu poursuivre ses études de biologie en raison de tremblements à un bras. Elle souffrait du regard des autres et ne trouvait pas de soutien dans son projet de formation. Elle confie : « Quand je suis partie de la fac, je me disais que je ne ferais plus rien. Aujourd'hui, j'ai retrouvé confiance en moi, j'ai une autre vision de la vie, des gens, du handicap ».



Une représentation à faire évoluer...



Une fois le diplôme en poche, ces étudiants vont pouvoir exercer comme tout le monde. Enfin presque… Sur le terrain, tout n'est pas si simple. Pas du côté des patients comme on pourrait s'y attendre mais plutôt de celui des équipes de soins ! Après un stage de 10 mois dans un CHU, une kinésithérapeute a conseillé à Albert de ne pas faire état de son handicap à l'embauche.
Cela ne surprend pas Patrice Thuaud qui raconte : « Suite à une étude réalisée sur le devenir des diplômés au-delà d'un an, nous nous sommes aperçus que certains ne disent pas à l'embauche qu'ils sont reconnus travailleurs handicapés ». Et Yannick Ledreux confirme : « la représentation du mot handicap dans le secteur de la santé est très négative ».



Il serait la plupart du temps associé à une incompatibilité à exercer la fonction de soignant. D'ailleurs, lorsque Julie s'est présentée au concours d'un IFSI dans une autre ville, la directrice lui a tout simplement expliqué que ce n'était pas la peine qu'elle compte faire ce métier.
Difficile pour ces infirmiers de faire comprendre qu'ils sont simplement handicapés pour exercer leur ancien métier alors que c'est le fondement même du dispositif de reconversion professionnelle. Un chantier d'ampleur s'annonce pour faire évoluer les mentalités…




Article original sur actusoins.com


Retour sur Rencontre-Handicap

Suède : vraiment un modèle ?

2011-10-24 08:57:59.343




On entend çà et là que les personnes handicapées sont mieux prises en charge et intégrées dans les pays scandinaves, un point de vue que certains Suédois handicapés ne semblent guère partager...




Le paradis des personnes handicapées se trouverait-il en Scandinavie, ces pays nordiques dans lesquels l'intégration et la citoyenneté seraient la règle ? On lit, on entend fréquemment ce propos, qui prend appui sur l'impact de "l'assistance personnelle", créée en Suède en 1994 : les personnes handicapées ne pouvant effectuer par elles-mêmes les actes de la vie quotidienne disposent de personnels qui assurent l'entretien ménager, la confection des repas, accompagnent et aident lors des sorties et activités, etc. "L'assistance personnelle a été une révolution, relève Maria Johansson, présidente de l'Association pour une société sans handicap (DHR); elle a ouvert la possibilité d'avoir une vie indépendante, fonder une famille, travailler. Au début, cette aide était largement accordée. Aujourd'hui, elle est contingentée. 16.000 personnes en bénéficient sur 300.000 qui sont handicapées motrices au total, dont 100.000 se déplaçant en fauteuil roulant."




Cette assistance est accordée par les communes, avec des inégalités territoriales du fait de la politique définie par les élus locaux, et de restrictions budgétaires qui font que les conditions d'octroi ont été durcies et des contrôles effectués. La formalité est simple mais sans recours : l'assistance personnelle est accordée et évaluée par un travailleur social après entretien avec la personne handicapée, sur certificat médical. Elle peut être partiellement payante : "Le service d'assistance personnelle est gratuit à Stockholm, précise Kaj Nordquist, conseiller municipal et président de la Synskadades Riksförbund (association des malvoyants), mais pas dans toutes les municipalités. Pour les activités ménagères, le service n'est pas gratuit, il y a différents degrés de droits pour en bénéficier. Si on a besoin d'un livre ou d'un magazine qui n'existe pas sur disque, un service d'enregistrement le fait lire et il est envoyé sur un CD".



Kaj Nordquist ajoute que les aveugles ne bénéficient pas de l'assistance personnelle. Et parce que la Suède prohibe la prostitution, Maria Johansson rejette l'idée d'une assistance sexuelle pour les personnes handicapées, tout en mentionnant un substitut possible : "En fait, c'est à l'assistant personnel de définir ce qu'il fait..." L'assistant personnel bénéficie de la gratuité dans les transports et les services, mais la personne qu'il assiste paie plein tarif. Seul cet assistant bénéficie d'une gratuité selon les activités (quelques théâtres et salles de concert, aucun cinéma), mais si une personne handicapée dépendante est accompagnée d'un aidant familial ou amical non salarié, celui-ci paiera plein tarif. Cette règle résulte d'un postulat : l'égalité de droits et de devoirs pour tous les citoyens. De cette égalité découle notamment l'absence de règle de priorité dans les files d'attente, à un guichet par exemple, les personnes handicapées y compris celles qui marchent avec canne ou béquilles, doivent attendre comme les autres : "C'est une demande des associations" confirme Maria Johansson.



La moitié seulement des écoles est accessible, déplore Maria Johansson, alors que l'intégration scolaire est généralisée, ce qui veut dire que la moitié des élèves suédois ne côtoie pas d'enfants handicapés : cela s'en ressent sur le regard que jeunes et adultes portent sur le handicap. Par ailleurs, 50% des personnes handicapées travaillent mais 10% seulement ont un emploi stable. La même règle est appliquée à tous les chômeurs : après 6 mois d'indemnisation, ils ont l'obligation d'accepter un travail à n'importe quel endroit du pays sous peine de perdre l'allocation chômage, sans tenir compte des problèmes de mobilité ni de la difficulté d'obtenir un logement adapté.




La vie indépendante et le statut social des personnes handicapées reposent sur le travail, explique Kaj Nordquist : "Surtout la question de celles qui sont au chômage. Même dans de bonnes conditions d'indemnisation, quelqu'un qui n'a pas de travail ne va pas bien. Beaucoup de personnes handicapées occupent un emploi sous-qualifié, et ça leur fait du mal. D'autres pourraient travailler, alors que notre société vieillit, mais elles restent à la maison et reçoivent de l'aide sociale, c'est bête". Cette aide est pourtant très faible; côté revenu minimum d'existence la Suède est peu généreuse : "Les personnes handicapées reçoivent un subside économique en fonction du degré de leur handicap, environ 2.000 couronnes [220€] par mois exonérées d'impôt à la source", précise Kaj Nordquist. Une somme qui ne permet pas de mener une vie indépendante dans un pays dont les prix sont nettement supérieurs à ceux de la France. "C'est un savant calcul qui laisse un reste à vivre minimum, complète Maria Johannson. La structure très protectrice de cette aide sociale a été revue parce qu'elle n'incitait pas à travailler". Par contre, un employeur peut recevoir 5.000 couronnes (545€) par mois pour financer une assistance à un travailleur handicapé sur son poste de travail. Cette somme est doublée lorsque la personne handicapée est son propre patron, en auto-emploi. L'État finance également les équipements nécessaires à l'adaptation d'un poste de travail, il n'existe pas de quota d'emploi. L'accès à la santé est le même pour tous, l'équivalent de la Sécurité Sociale étant acquis sans cotisation aux personnes qui ne travaillent pas et n'ont pas droit à l'allocation chômage, sans droits particuliers du fait du handicap.






Une accessibilité perfectible. Une agence d'État, Handisam, réalise des études et génère des règles d'accessibilité basées sur les principes de conception universelle ("design for all"), mais elles demeurent d'application facultative. En effet, les aménagements de voirie dépendent des municipalités qui adaptent les règles d'Handisam, ce qui fait que ces aménagements diffèrent d'une ville à l'autre. Handisam n'apporte d'ailleurs pas de conseil en matière de réalisations, chacune des agences d'Etat et des communes se chargeant de la mise en oeuvre. "Ce sont également les municipalités qui gèrent aides techniques et humaines", explique Birgitta Mekibes, chargée d'études chez Handisam. "Elles décident de leur politique en matière de transport et de logement adapté, complète Maria Johansson. La loi n'impose l'accessibilité au cadre bâti que depuis 1996. On construit encore des immeubles inaccessibles, tel le nouveau centre commercial Galerian en banlieue de Stockholm." Par ailleurs, certains conducteurs de bus n'embarquent pas des personnes en fauteuil roulant, invoquant la sécurité ou d'autres raisons; l'accès se faisant par rampe manuelle, les chauffeurs ne quittent pas spontanément leur poste de conduite pour venir la déployer. Et les chiens d'assistance sont parfois refusés dans des commerces ou restaurants.




"L'hiver, c'est terrible, poursuit Maria Johansson. A Stockholm, les rues ne sont pas déneigées au sel mais au gravier, ce qui n'aide pas à circuler en fauteuil roulant. La neige n'est pas enlevée de la partie rampe des traversées piétonnes; et cela empire... Heureusement, les personnes en difficulté peuvent compter sur l'aide des piétons valides si elles la sollicitent. L'inaccessibilité n'étant pas une discrimination au sens légal du terme, les victimes n'ont aucun recours judiciaire et ne peuvent agir que médiatiquement, en alertant la presse et les associations." Cela donne des résultats dans une société de consensus social, mais il y a toujours plus de problèmes à évoquer que d'oreilles attentives.



Pourtant, les associations sont en concertation permanente avec les autorités. Et chaque début juin, depuis 9 ans, ces associations organisent partout dans le pays des marches de protestation pour demander une accessibilité réelle dont les manquements seraient légalement sanctionnés. Saisi de la question, le Parlement a pourtant décidé de ne pas légiférer, le Gouvernement ayant invoqué le coût élevé qu'aurait représenté la nécessaire mise en accessibilité des universités fréquemment installées dans des bâtiments anciens.



Des règles d'accessibilité aux déficients sensoriels sont néanmoins établies pour la télévision, le cinéma, le théâtre, mais sans obligation de mise en oeuvre. Handisam publie ses audits depuis que le gouvernement est devenu conservateur (durant la longue période social-démocrate ces audits ne l'étaient pas).




Kaj Nordquist relativise : "Aujourd'hui, l'accessibilité à l'information est plus répandue, le monde est plus ouvert. Mais en dehors de cela, il n'y a pas grand chose d'adapté pour les aveugles en matière de loisirs, il y a des aides de l'État mais pas plus que dans les années 1970. Cette accessibilité concerne plutôt les autres handicaps."



De fait, si les feux de circulation sont, pour la plupart, sonorisés, les bandes d'éveil de vigilance demeurent rares sur les trottoirs, les distributeurs automatiques de banque n'ont aucune adaptation pour les déficients visuels, et de nombreux "portiers" d'immeubles sont à défilement purement visuel. Quant à Handisam, "elle contrôle mais ne peut obliger", constate Birgitta Mekibes. "Il y a beaucoup de législation, laquelle est de bonne volonté, conclut Kaj Nordquist. On a beaucoup fait, mais beaucoup de personnes handicapées vivent encore à la limite de la société. Elles ne vivent pas, elles n'habitent pas comme les autres. Elles ne meurent pas de faim, mais elles ne sont pas vraiment inclues dans la société."




Article original sur yanous.com


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