Sept pères d'handicapés : l'équipe de foot d'Algérie dopée à son insu ?
2011-11-14 08:40:25.5
Au moins sept joueurs algériens qui ont disputé les Mondiaux de foot de 1982 et 1986 ont enfanté des filles et des garçons gravement handicapés. Ont-ils pris des produits dopants qui auraient engendré de graves handicaps physiques et psychiques à leurs enfants ?
Plusieurs ex-internationaux livrent des témoignages dramatiques et troublants sur leurs situations familiales et indiquent avoir consommé des substances douteuses en sélection nationale. Ces drames familiaux seraient-ils liés à des produits supposés dopants administrés par des médecins qui ont officié au sein de l'équipe nationale ? Des joueurs réclament une l'ouverture d'une enquête.
Les faits
Au moins sept joueurs qui ont évolué au sein de cette équipe durant les années 1980 ont donné naissance à des enfants souffrant de graves déficiences mentales et physiques.
Pour l'heure, seul trois, Kaci Said, Menad et Chaïb, ont décidé de s'exprimer publiquement sur cette affaire.
Des informations que nous n'avons pas encore confirmées indiquent que trois autres joueurs seraient concernés. Bien qu'aucun indice ne permette pour l'heure d'en faire un lien, ces joueurs sont convaincus que les handicaps que traînent leurs progénitures sont liés, directement ou indirectement, à des produits qu'ils avaient consommés à l'époque où ils évoluaient au sein de l'équipe nationale.
Un médecin russe qui leur faisait ingurgiter des gélules
Kaci Said, Mohamed Chaïb et Djamel Menad évoquent ouvertement, sans pour autant citer son nom, un médecin russe qui leur faisait ingurgiter des gélules sensés diminuer les douleurs avant ou après les matches et les entraînements.
La bombe est lâchée la première fois en juin 2010 par deux joueurs, Mohamed Chaïb et Kaci Said, au cours d'une virée au Canada. Lors d'un entretien au journal Le Buteur, ils révèlent un secret. Kaci Said avoue :
« On se demande si les médecins soviétiques de l'époque ne nous gavaient pas de produits dopants, dangereux pour la santé ».
Ex-milieu de terrain qui a disputé la Coupe du Monde de 1986 au Mexique, ce dernier dit vivre un enfer au quotidien. Sa fille Medina, 26 ans, est handicapée mentale.
« Ma vie est un enfer »
A notre confrère le Buteur, Kaci Said évoque ses tourments :
« Ma vie est un enfer. J'ai reçu un choc lorsqu'elle est née et cela s'est clairement répercuté sur mon parcours sportif. J'ai refusé pendant quatre ans d'avoir d'autres enfants de peur que cela ne se reproduise. J'ai souffert et je souffre encore pour elle, j'ai pensé au début que c'était la volonté de Dieu et que je devais l'accepter, certains ont pensé que cela pouvait être lié à la consanguinité entre moi et mon épouse mais cela est faux.
Je suis d'origine kabyle et mon épouse est d'origine turque, il n'y aucun lien de parenté entre nous. »
Mohamed Chaïb, défenseur au sein de la sélection des années 1980, est aussi meurtri, sinon plus. Lui est père de trois filles, toutes nées avec un handicap. L'une d'elles est décédée à l'âge de 18 ans. Pour en savoir davantage sur ce mal mystérieux qui affecte sa famille, Chaïb consulte un spécialiste en France. Il raconte :
« J'ai fait un passage au service du professeur Menick, et par la même occasion des analyses de mon ADN et celui de ma femme. Le professeur m'avait dit que je n'avais rien de grave et que je pouvais avoir des enfants normaux. Il m'avait demandé quel était mon métier. Quand je lui ai expliqué que je faisais partie de l'équipe nationale algérienne des années 80, il m'a dit que le dopage pouvait être à l'origine du handicap de mes filles. »
« Ce n'est pas une simple coïncidence »
Troisième joueur à faire état de soupçons de produits dopants au cours de la même période, Djamel Menad. Ancien goleador de la JS Kabylie, Menad faisait partie de l'équipe qui a disputé le Mondial mexicain. Lors d'un passage sur la chaîne tunisienne Nessma TV, lundi 7 novembre 2011, Menad révèle que sa fille souffre d'un grave handicap. Il confesse :
« J'ai une fille âgée aujourd'hui de 18 ans. C'est mon deuxième enfant et elle est née handicapée. Je souffre au quotidien avec elle surtout qu'elle ne peut pas vivre sans ses médicaments. »
Menad demande désormais une enquête pour faire la lumière sur cette situation. Il explique :
« Nous sommes au moins six joueurs de l'équipe nationale à avoir au moins un enfant né handicapé. Ce n'est pas une simple coïncidence, et il est temps pour nos responsables d'ouvrir une véritable enquête pour connaître la cause de ce phénomène. »
A l'instar de Kaci Said qui s'est récemment expliqué de nouveau dans les colonnes d'El Khabar, Menad pointe du doigt ce médecin russe qui a officié au sein de l'équipe nationale. A Nessma TV :
« Je me souviens très bien de ce médecin russe qui nous donnait des pilules de couleur jaune que nous prenions à l'époque sans savoir quoi que ce soit. Personnellement, je trouvais leur forme un peu bizarre, mais comme le médecin insistait que c'était de simples vitamines, on les prenait alors sans aucune crainte. »
Y a-t-il des liens entre les handicaps vécus par les enfants de ces internationaux et des produits supposés dopants qu'ils auraient ingurgités durant les années 1980 ? Les déficiences mentales et physiques dont souffrent leurs enfants relèvent-elles de la coïncidence ou sont-elles plutôt les conséquences d'un dopage pratiqué à l'insu des joueurs ou/et des dirigeants ?
L'ombre de l'ex-bloc soviétique
Si rien, absolument rien, ne permet d'attester que ces handicaps sont liés à des produits, il existe néanmoins des antécédents dans l'histoire du dopage au sein du football international. Plus particulièrement en Europe de l'Est. Précisément, là où des centaines de cas de dopages d'athlètes ont été recensés et confirmés.
Pour comprendre ces cas de dopages supposés dont auraient été victimes des joueurs de l'équipe algérienne, il faut situer le contexte de l'époque. Ces internationaux dont les enfants souffrent aujourd'hui d'handicaps ont tous été sélectionnés en équipe nationale entre 1980 et 1986.
Deux étrangers, le Russe Guenadi Rogov et le Yougoslave Zdravko Rajkov, avaient en charge les Verts. Le premier, décédé en 2006, a entraîné l'équipe entre 1980 et 1982.
Le second est nommé en juillet 1981 pour conduire la sélection vers le Mondial espagnol de 1982. On fera à nouveau appel à Rogov entre octobre 1986 et mars 1988.
Dopage systématique
Entre 1980 et 1986, plusieurs coaches algériens se sont succédés à la tête des Verts. Il s'agit notamment de Mahiedine Khalef, de Hamid Zouba, de Rachid Makhlouf et de Rabah Saâdane. Au cours donc de cette période, plusieurs médecins étaient en charge des joueurs. Des Algériens mais aussi des étrangers.
Au sein de l'ISTS (Institut des sciences et des technologies du sport) de Ben Aknoun, un centre où transitaient les joueurs, plusieurs coopérants issus des pays du bloc soviétique y officiaient comme enseignants ou praticiens de la santé.
Expert allemand de la lutte antidopage, professeur de biologie, ancien cycliste, Werner Franke a longtemps travaillé sur le cas de dopage en RDA durant les années 1970 et 1980. Dans un livre intitulé « Doping Dokumente », publié en 1991 avec sa femme Brigitte Berendonk, spécialiste de pentathlon, Werner Franke cite le cas de centaines d'athlètes est-allemands à qui l'ont avait administré des substances dopantes pour améliorer leurs performances sur les stades. Il écrit :
« Nous avons la preuve qu'un véritable programme de dopage avait bel et bien existé entre 1968 et 1989 pour plusieurs centaines d'athlètes dans les disciplines les plus variées. Plus de trois cents médecins et scientifiques y ont participé, la plupart étant des médecins du sport ou des spécialistes de l'endocrinologie, de la pharmacologie, de la physiologie ayant un diplôme de sciences de l'entraînement. »
10 000 athlètes est-allemands dopés , 1000 gravement malades
Entre les début des années 70 et 1989, le dopage systématique mis en place en RDA a concerné environ 10 000 athlètes. Rolf Gläser, 58 ans, ancien entraîneur de natation, était un spécialiste du dopage. En 1998, il avoue avoir fait avaler à six jeunes nageuses, de 1976 jusqu'au début des années 80, des comprimés d'oral-turinabol, un stéroïde anabolisant destiné à améliorer leurs performances. Résultats : un millier de ces sportifs ont contracté de graves maladies.
Mais surtout, ils ont donné naissance à des enfants souffrant de malformations congénitales. Trois sportives ont donné naissances à des enfants déficients. Karen Koenig est nageuse est- allemande, championne d'Europe du 4x100 et 4x200 m crawl en 1985. Conséquence du dopage qu'elle a subi durant des années, Karen a eu un enfant « anormal ». Elle n'est pas la seule.
Sa collègue Barbara Krause a eu deux enfants victimes de malformations aux pieds. Lors du procès qu'elle a intenté en 2000 à ses deux médecins, Karen Koenig raconte :
« On nous donnait des pilules trois fois par jour. Parfois, on arrivait à les jeter car on se rendait compte que les vertiges, les boutons, les dépressions, ce n'était pas normal. Mais l'entraîneur vérifiait qu'on les prenait bien. Beaucoup de gens pensent aujourd'hui que nous étions folles de nous doper pour décrocher une médaille, mais nous n'avions pas le choix. »
Les athlètes dopés ont plus d'enfant mort-nés ou handicapés
Christiane Knacke-Sommer, médaillée de bronze aux JO de 1980, raconte, elle aussi, comment ses médecins lui faisaient avaler des pilules « rouges, jaunes, vertes et bleues ». En 1983, elle met au monde une fille. Six mois plus tard, celle-ci tombe malade et luttera entre la vie et la mort pendant dix-huit ans. Diagnostic du médecin : déséquilibre hormonal dû aux pilules prises par sa mère.
Sur 50 nageuses de l'ex-RDA, 10 ont développé un cancer de l'utérus ou ont eu un bébé mal formé. Parmi les produits administrés aux athlètes est-allemands figurent donc les stéroïdes anabolisants. La jaune contient de la vitamine C, la rouge un mélange de plusieurs vitamines et la bleue contient de la nandrolone, un stéroïde anabolisant interdit.
Est-ce les mêmes pilules que les médecins donnaient aux joueurs de l'équipe nationale ? Djamel Menad évoque des pilules de couleur jaune. Les mêmes administrées aux sportifs est-allemands ?
Selon diverses enquêtes menées par des spécialistes du dopage, les athlètes est-allemands qui avaient pris ces stéroïdes présentent des problèmes de santé tels que des troubles de la fonction cardiaque ou du foie, des cancers, une mortalité précoce ou des dommages gynécologiques. Les effets secondaires attestent également que les athlètes dopés ont bien plus d'enfants mort-nés et d'enfants handicapés.
Article original sur rue89.com
Retour sur Rencontre-HandicapChine : 13 compagnies aériennes refusent d'embarquer des handicapés à cause du dégout provoqué chez les passagers
2011-11-11 09:17:17.031
Un rapport d'enquête analysant la situation des personnes handicapées qui désirent prendre l'avion dans ce pays révèle que vingt quatre compagnies aériennes chinoises refusent l'accès à leurs avions par ces derniers. Pis encore, parmi celles-ci, treize compagnies stipulent qu'elles ont le droit de refuser de transporter les personnes infirmes ou handicapées qui « pourraient inspirer de l'aversion, du dégoût, de la répugnance ou bien de la répulsion aux autres passagers ».
Les 24 compagnies qui n'acceptent pas d'embarquer les personnes handicapées à bord justifient leur décision par de fallacieux prétextes qui se résument à ceux-ci : elles ne sont pas prévenues à l'avance ou bien on ne leur a pas fourni les certifications médicales nécessaires.
Un véritable scandale une fois que l'on sait que dans l'ordonnance réglementaire promulguée par l'Etat Chinois concernant le transport aérien des infirmes et handicapés, il n'est aucunement et nullement exigé que les moins-valides doivent prévenir à l'avance de leur présence ( il est seulement demandé à deux genres de personnes atteintes d'handicap spécial de fournir les certifications médicales nécessaires). Plus fondamental encore, ce règlement interdit de façon formelle et explicite toute discrimination à l'égard des personnes infirmes et handicapées.
Le refus des 13 compagnies aériennes qui prétextent vouloir éviter de susciter un dégout chez d'autres passagers est lui bien sur abject mais aussi encore plus lâche. Le fait est que ces compagnies exècrent les personnes handicapées et ont établi une règle discriminatoire pour les écarter de leurs avions. Il s'agit donc d'une unique question d'handiphobie et de rejet des moins-valides. N'ayant pas le courage de leurs opinions, elles rejettent la responsabilité de leur décision sur le dos de leurs passagers valides. Un bel exemple de lâcheté.
Ce que laisse entendre ces compagnies ( dont les agissements n'auraient pas déplus aux partisans des culottes courtes et chemises brunes ) c'est que ce sont les passagers qui ont la possibilité et le pouvoir de décider si les voyageurs handicapés pourront prendre leur avion oui ou non, alors qu'en réalité ce droit de décision appartient uniquement à la compagnie aérienne.
Au dela de l'handiphobie qui leur permet de prendre des mesures discriminatoires et inacceptables, il apparait que ce sont surtout deux raisons qui portent les dirigeants à refuser l'embarquement à bord de leurs avions.
- Première raison : le surcoût. En effet, un passager handicapé génèrerait un manque de rentabilité financière pour la compagnie concernée. Le service d'assistance, le matériel adapté à acquérir et à utiliser, le risque de retarder le moment de départ de l'avion sont des éléments qui peuvent aller à l'encontre de l'optimisation du profit.
- Deuxième raison, la personne handicapée inquiète ces compagnies car elles pourraient à cause de leur état médical se blesser de façon imprévue et réclamer une indemnisation et/ou un passage devant les tribunaux.
En refusant d'embarquer les personnes handicapées pour cause de dégout pouvant être généré chez les autres passagers, ces compagnies abjectes ballaient d'un revers de la manche ces deux types de risques et tout cela en reportant la responsabilité de la décision sur les autres clients et voyageurs valides.
Ce rapport d'enquête analysant la situation des personnes handicapées qui désirent prendre l'avion en Chine par une organisation populaire de bien être public fait apparaitre qu'il est plus qu'urgent que la Chine et ses dirigeants obligent ces compagnies abjectes de prendre en considération le droit légitime des personnes handicapées pour leur déplacement aérien et de leur fournir à cet effet un service leur procurant plus de facilités, plus de sécurité et plus de confort sous peine de leur retirer leur autorisation d'activité.
Refuser l'embarquement de personnes handicapées dans un avion pour cause de risque de dégout pouvant être généré chez les autres passagers est non seulement abject et scandaleux mais demande aussi une réponse ferme et sans concession de la part des autorités en place, ici les autorités Chinoises. Ceci aurait pu passer au moyen-âge, pas au 21ème siècle…
Article original sur handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapSuisse - Un handicapé doit payer pour travailler
2011-11-10 09:28:53.187
Handicapé, il doit passer à la caisse pour travailler dans l'atelier qui l'accueille à Bulle (FR). Son père se bat pour que ça change.
«C'est aberrant et humiliant que l'on doive payer pour que son fils puisse travailler.» Nicolas Dumas, 82 ans, de Riaz (FR), se bat avec ténacité pour son fils, handicapé depuis l'enfance. Jean, 43 ans, travaille à temps partiel dans un atelier protégé à Bulle (FR), où il est davantage taxé que payé.
Jean doit verser 30 francs par jour de travail à l'atelier qui l'accueille. Cela représente la moitié de l'allocation d'impotent que la famille reçoit pour l'aider dans son quotidien. Avec un salaire journalier de 24 francs, Jean débourse donc plus qu'il ne gagne. Mécontente, la famille ne paie d'ailleurs plus depuis six mois.
«C'est quand même incroyable pour un canton dont la Constitution stipule que l'Etat doit favoriser l'intégration des personnes handicapées, s'irrite son père. Comment peut-on se motiver à travailler, à s'intégrer, lorsqu'on doit payer pour le faire?»
Une critique à laquelle la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS) répond: «Cette taxe ne vise pas à obtenir le droit de travailler, c'est une contribution de la personne aux coûts de l'encadrement dont elle bénéficie.»
«Cette taxe est illégale»
La famille Dumas n'est pas la seule dans cette situation. «J'ai rencontré beaucoup de parents d'enfants handicapés qui n'en peuvent tout simplement plus, explique Nicolas Dumas. Il faut que cela change, d'autant que cette taxe est illégale.» Des propos qu'il avance en s'appuyant sur une lettre qu'il a reçue de l'Association suisse des paraplégiques, qui l'aide dans ses démarches.
Celle-ci soutient en effet que l'arrêté cantonal qui prévoit le versement de la taxe est nul, car la loi qui lui servait de base légale a disparu en 2008 lors d'une réforme du droit fédéral. Des accusations que réfute la DSAS, l'arrêté se basant sur une loi cantonale toujours en vigueur.
La DSAS ajoute que «dans le but justement de revalorisation et d'intégration de la personne en situation de handicap, cette taxe est en train d'être rediscutée et qu'une décision sera prise par le Conseil d'Etat avant la fin de l'année». Et de rappeler que la supprimer aurait des conséquences sur le budget de l'Etat, soit un manque de 400 000 francs par année.
Pour ce qui est d'un éventuel remboursement des sommes déjà versées, comme le demande Nicolas Dumas, il ne faudra pas y compter, la pratique actuelle étant, selon la DSAS «tout à fait conforme au droit en vigueur».
Neuchâtel a déjà renoncé à cette pratique
En 2009, l'Etat de Neuchâtel n'a pas eu d'autre choix que d'abandonner la facturation de 50% de la rente d'impotent perçue par les personnes handicapées qui travaillent en institution.
Le Tribunal administratif a en effet donné raison à une vingtaine de familles qui se battaient depuis trois ans contre cette pratique «contraire à la loi sur les mesures en faveur des invalides». Les sommes versées par les familles depuis l'entrée en vigueur de cette taxe en 2007 ont dû leur être restituées. Pour certaines, cela pouvait se chiffrer en dizaines de milliers de francs. Côté institutions, il fallait donc rembourser de l'argent parfois déjà dépensé. Quelques-unes avaient néanmoins pris des précautions, sentant, comme le diront certaines, «l'arnaque dès le début», en conservant l'argent au cas où…
En revanche, pas de changement en vue en Valais, où l'on facture aussi les 50% de la rente. Mais à la différence de Fribourg, ne sont taxées que les personnes handicapées travaillant en centre de jour et ne recevant donc pas de salaire.
Article original sur lematin.ch
Retour sur Rencontre-HandicapMaryse, tétraplégique, a vu « Intouchables » : « À pleurer de rire ! »
2011-11-09 09:20:50.033
Nous avons été voir le film avec Maryse Bastien, 60 ans, tétraplégique comme le personnage incarné dans le film par François Cluzet. Voici ses impressions et ses moments préférés.
En route pour une comédie populaire dans laquelle un riche tétraplégique apprend à cohabiter avec un jeune banlieusard. Le Kinepolis de Bruxelles est accessible aux personnes à mobilité réduite. Mais, lorsqu'on accompagne une personne en chaise roulante, on se rend compte que tout n'est pas si facile que cela. La salle dans laquelle est projeté le film est accessible aux personnes handicapées. Un ascenseur nous y amène mais, une fois dans la salle, nous sommes obligés de nous asseoir au premier rang. « Dans certains cinémas, on accède directement en milieu de rangée. Ça évite de devoir passer tout le film avec la tête relevée », explique Maryse, romaniste et tétraplégique depuis 8 ans.
Les lumières s'éteignent, le film commence. En force. Une course-poursuite en voiture nous plonge dans l'univers de Philippe (François Cluzet), tétraplégique fan de musique classique, et de Driss (Omar Sy), son aide-soignant tout juste sorti de prison…
Une heure et demie plus tard, un taxi spécial vient nous rechercher derrière le cinéma et nous conduit au CTR, le Centre de traumatologie et de réadaptation de Bruxelles où Maryse séjourne. Pendant le trajet elle lâche d'emblée : « Un beau film ! » L'aide soignante qui l'accompagne approuve : « Très humain ! Mais parfois ils y vont ! » Nous arrivons au centre et attendons qu'on nous indique un endroit où discuter. Le temps pour Maryse de fumer une cigarette qu'elle tient grâce à un dispositif créé par un membre de sa famille. « Je me suis brûlée plusieurs fois avant qu'on ne me fabrique ça. »
Pas de pitié !
L'interview a lieu dans l'appartement qui sert lors des derniers jours de réadaptation pour voir si la personne est capable de se débrouiller seule. Les premiers mots qui viennent à l'esprit de Maryse ? « A pleurer de rire ! Mais très humain ! » Elle détaille alors ses impressions à propos d'un film qui montre avant tout la rencontre de deux êtres, chacun handicapé à sa manière. Ce que Maryse a préféré ? L'absence de pitié ! « Le personnage de Driss, le jeune aide-soignant, n'hésite pas à balancer son handicap à la figure de Philippe, le tétraplégique. Parfois de façon assez violente. » Il arrive en effet au jeune Driss d'oublier que son patron ne sait plus bouger ni ses bras, ni ses jambes. « J'aime mieux ça que quelqu'un qui est tout le temps en train de nous aider et ne nous laisse rien faire. »
Une comédie de mœurs
Selon Maryse, la réalité du handicap est bien montrée même s'il y existe quelques petites différences ou inexactitudes. « Les scènes où on voit Driss porter Philippe par les épaules me paraissent étranges car ce n'est pas comme cela que l'on procède normalement. Mais ce n'est qu'un détail. »
François Cluzet, qui incarne le tétraplégique, contribue à la justesse du film. Dans sa manière de se tenir notamment. « Certaines réactions, comme celle du rejet sont vécues par la plupart des accidentés », témoigne Maryse. Ce que les médecins appellent les douleurs fantômes aussi. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Maryse est de retour au centre. « C'est très bien expliqué dans le film. On voit qu'il souffre alors qu'il est censé ne plus rien ressentir. »
Un film juste donc, mais pas vraiment une comédie selon Maryse. « J'appellerais plutôt ça une comédie de mœurs car il y a autre chose derrière les rires. »
Article original sur lesoir.be
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