Les hommes handicapés sont quatre fois plus agressés sexuellement que les valides
2011-10-13 08:44:09.468
L'American Journal of Preventive Medicine vient de publier les résultats très étonnant au sujet des agressions sexuelles : les hommes handicapés sont quatre fois plus susceptibles d'être agressés sexuellement que les hommes qui ne sont confrontés à aucun handicap.
L'opinion générale la plus diffusée dans le public consiste en ce que les femmes seraient plus sujettes aux agressions sexuelles que les hommes. Ceci constitue certainement une projection et une extrapolation de la situation par rapport aux caractéristiques qui définissent la population valide.
En effet, en matière de handicap, les taux de prévalence de la violence sexuelle pour les hommes handicapés ont dépassé ceux des femmes non handicapées au cours des dernières années.
Ce fait est confirmé dans cette étude de l'American Journal of Preventive Medicine qui conclu que 13,9 % des hommes handicapés ont déclaré avoir subi des violences sexuelles, comparativement à 12,4 % des femmes valides et 3,7 % des hommes dépourvus d'un handicap.
Le coté intéressant et la pertinence des résultats de cette étude provient également du fait que celle-ci a élargi son champ d'investigation au-delà du contexte d'un partenaire intime, élément très important pour les personnes handicapées puisque des études antérieures ont suggéré que les moins valides étaient particulièrement susceptibles de subir des abus sexuels de la part du personnel soignant et autres préposés pour les soins personnels.
Article original sur Handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapConduire en fauteuil manuel : le veto français
2011-10-12 08:02:43.843
Conduire quand on est handicapé à l'étranger ? En Suède et aux Etats Unis, l'arrimage du fauteuil manuel au poste de conduite permet de conduire sans réaliser de transfert. Homologués à l'étranger, ces systèmes sont, a priori, illégaux en France
Outre la mise en place d'un « Motability à la française », il est un deuxième sujet qui préoccupe Peter Wagstaff. En charge des dossiers internationaux au sein du CEREMH (Centre de ressources et d'innovation mobilité handicap, en France), il s'exprimait en septembre 2011, à la tribune du colloque « Automobile et handicap », à Paris, sur un « bonne idée » qui peine à s'implanter dans notre pays. Aux Etats Unis, en Allemagne ou en Suède, des systèmes d'arrimage du fauteuil manuel en position de conduite, « Drive from manual wheelchair », font déjà le bonheur des conducteurs locaux, mais n'arrivent pas à percer en France à cause du coût de l'homologation. « Même lorsque des véhicules transformés ont été approuvés par d'autres pays, explique Peter, ils doivent obligatoirement passer une visite technique auprès des DREAL (Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement) et fournir des preuves de conformité et des tests supplémentaires. »
Le casse-tête administratif
Une procédure qui dissuade les transformateurs français de développer leurs propres solutions, à cause d'investissements importants pour un nombre limité de véhicules. Les DREAL doivent faire face à la complexité de la tâche d'interprétation de la législation pour ce type de véhicules, et il apparaît envisageable que le même véhicule puisse être « réceptionné » (accepté) sans problème dans un centre et refusé dans un autre ! Pour résoudre ce problème dans notre pays, il y a urgence à clarifier les règles, tout en confiant cette tâche de réception à quelques centres spécialisés. Certains proposent la création d'une agence indépendante des sociétés des constructeurs/transformateurs qui regrouperait les informations techniques sur les véhicules et les adaptations en France. En Grande-Bretagne, par exemple, cette tâche est confiée à Motability, qui garantit la qualité et la conformité des adaptations. Le CEREMH, en tant que Centre national d'expertise pour la mobilité, pourrait éventuellement assumer ce rôle.
Des homologations compliquées
Paravan, par exemple, transforme ses véhicules en Allemagne, un pays de l'Union, isn't it ? Ils sont conformes à toutes les réglementations européennes, la marque a investi 150 000 euros pour effectuer des tests supplémentaires sur un seul modèle, qui était d'ailleurs déjà en vente dans plusieurs autres pays d'Europe. Et pourtant, le passage par la DREAL, effectué avec l'aide du CEREMH, fut une épreuve ! Alors que ce type de système également proposé en Suède par Hedemora Anpassning et aux Etat-Unis par Ez lock a déjà reçu l'homologation de leur gouvernement respectif. Au printemps 2008, le CEREMH a lancé un projet pour importer des voitures transformées par Sirus en Angleterre pour la conduite en fauteuil manuel. Trois ans et demi plus tard, il n'a toujours pas de la certitude que ces voitures, disponibles à l'étranger à un prix de moitié inférieur à la concurrence, réussiront à obtenir l'homologation.
Maurice, conduite illégale !
Maurice, 60 ans, paraplégique suite à un accident d'hélicoptère, a adopté ce système qui lui permet de conduire assis dans son fauteuil manuel sans avoir à opérer de transfert. Une délivrance, une renaissance, mais, en principe, illégale en France ! Le risque est grand en cas d'accident car il engage à la fois sa responsabilité pénale et celle de celui qui a réalisé la transformation. Quant à l'assurance, elle refusera de prendre en charge tout dommage. Et lorsqu'on sait qu'un tel système exige la réalisation d'un plancher surbaissé et d'une rampe d'accès automatique, soit jusqu'à 100 000 euros pour un véhicule, il va sans dire que c'est un risque que bien peu sont prêts à courir. Ils sont pourtant quelques uns à rouler dans des voitures équipées pour la conduite en fauteuil manuel en France, certains de ces véhicules n'étant jamais passés par la DREAL.
Sur notre permis, s'affiche donc la mention « Peut nettement mieux faire », principalement dans deux domaines : simplifier le parcours d'homologation des aménagements adaptés et mettre en place un organisme référent pour garantir la qualité et l'homogénéité de ces produits. Début octobre 2011, se tient l'assemblée générale de l'EMG (European Mobility Group), à Bristol, à laquelle participent des sociétés dans le domaine de la mobilité automobile et des fauteuils venues de toute l'Europe. Peter Wagstaff est invité à présenter les actions du CEREMH et les problèmes de mobilité en France. Une occasion, urgente, de débattre...
Article original sur Handicap.fr
Retour sur Rencontre-HandicapLes handicapés relégués dans de nouveaux wagons ghetto à deux étages des CFF ?
2011-10-11 08:26:02.546

En Suisse, deux organisations de défense des personnes handicapées portent plainte contre les chemins de fer (CFF) au Tribunal administratif fédéral (TAF). Ceux-ci ont mis en service 20 trains avec de nouveaux wagons à deux étages considérés comme étant de véritables « ghettos« , un retour en arrière par rapport aux facilités dont on disposait dans le matériel ferroviaire Suisse existant.
On peut dire parfois que plus on avance, plus on recule et cet adage s'applique manifestement bel et bien cette fois aux Chemins de fer Suisse CFF.
Les CFF ont mis en service 20 nouveaux trains à deux étages commandés à la firme Bombardier. Ces nouveaux wagons sont pointés du doigt par les voyageurs handicapés, en effet dans ces wagons spécifiques se trouve un restaurant à l'étage totalement inaccessible aux PMR.
Que le restaurant soit devenu inaccessible aux moins-valides est déjà en soi une régression totale par rapport à la situation actuelle mais pour ne pas en rester la, une partie de ce wagon servira de dépôt pour le restaurant et l'autre partie réservée au public en priorité handicapé.
La personne handicapée se retrouve ainsi encore plus isolée du reste des autres voyageurs avec un mini bar et un restaurant qui leur est physiquement interdit.
La Fondation en faveur d'un environnement construit adapté aux handicapés et l'organisation « Intégration Handicap » ont déposé une plainte au Tribunal administratif fédéral.
Elles demandent que le compartiment pour handicapés soit non plus isolé dans un wagon servant également de dépôt de marchandises mais bien intégré à un wagon normal. Ces organisations souhaitent aussi que les voyageurs se déplaçant en fauteuil roulant aient accès au restaurant, ou à tout le moins au minibar grâce à un ascenseur.
Du coté des chemins de fer Suisse on évoque le fait que l'interdiction d'accès au restaurant se justifie pour une question de sécurité.
En ce qui concerne les problèmes d'accessibilité et d'isolement, les CCF mettent en avant le fait que l'Office fédéral des transports a accepté les plans de ces wagons, indiquant ainsi que l'ensemble du train est conforme aux lois.
Les plaignants quant eux objectent que si le minimum légal est respecté, les responsables par contre n'ont absolument pas tenu en compte l'aspect qualitatif minimum qui devrait s'adresser normalement aux personnes handicapées.
Les deux organisations de défense des handicapés ont donc déposé plainte au Tribunal administratif fédéral contre les nouveaux trains à deux étages des CFF en espérant pouvoir faire échapper les personnes handicapées et les personnes à mobilité réduite aux wagons ghetto ou ils seront stockés au même niveau que le dépôt d'un restaurant qui leur est physiquement interdit. Mais comment peut-on encore en arriver à ce type de problèmes alors qu'il existe tant de matériel roulant vraiment accessibles aux personnes handicapées?
Article original sur handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapUn couple de sourds habite une maison avec 100 fenêtres
2011-10-10 08:11:08.437

Afin de veiller et de communiquer avec leurs enfants, des parents sourds habitent une maison percée d'une centaine de fenêtres tant au niveau des murs qu'au niveau des plafonds.
Entendre un bruit soudain et anormalement élevé ou les cris de leurs enfants sont des éléments qui alarment en général les parents qui peuvent alors prendre la décision ou non d'intervenir. Ce mécanisme qui nous semble naturel et instinctif ne s'adresse pourtant pas à une catégorie de parents : ceux atteints de surdité.
Au-delà de l'aspect surveillance, pas question de parler à sa progéniture ou de se faire interpeller lorsque l'on se trouve dans des pièces différentes. Pour communiquer il est donc tout aussi indispensable de se voir.
C'est pour répondre à cette double problématique, qu'un couple de parents sourds habitant au Japon habitent une habitation (oeuvre de l'architecte Takeski Hosaka) percée de presque 100 fenêtres, ce qui leur assure une visibilité unique tant pour communiquer que pour surveiller leurs enfants.
Le challenge de l'architecte était de donner une véritable âme à cette maison qui ne devait en aucun cas apparaitre comme un simple gruyère peu harmonieux.
Cette maison a été construite dans le quartier résidentiel de Itabashi ward à Tokyo il y a 5 ans et vient de subir une rénovation majeure. Les fenêtres ont une dimension d'environ 20 centimètres et sont ingénieusement intégrées dans le design global de l'habitation. Ces multiples ouvertures permettent à la famille de communiquer en langue des signes.
Une maison percée d'une centaine de fenêtres, voici un environnement d'exception et unique pour que des parents sourds puissent surveiller leurs enfants et communiquer avec ceux-ci grâce à la langue des signes.
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