Entre 1952 et 1954, 34 décès suspects dans un institut psychiatrique catholique aux Pays-Bas
2011-08-22 08:00:35.015
C'est la commission d'enquête chargée d'enquêter sur d'éventuel abus sexuels au sein de l'église catholique qui a alerté la justice : entre 1952 et 1954, 34 jeunes garçons handicapés mentaux âgés de 11 à 18 ans sont morts sans véritable explication dans un institut catholique du Sud du pays.
L'institut Saint-Joseph de Heel près de Maastricht était une institution psychiatrique où certains des enfants travaillaient, par exemple en faisant du montage pour l'entreprise Philips. Mais pour l'historien local Hub Beurskens, c'était aussi un endroit où l'on envoyait les religieux ayant commis des fautes et que l'on voulait mettre à l'écart. Selon lui, les enfants y étaient victimes de mauvais traitements, de coups et de mesure d'isolement.
Le diocèse, mais aussi l'inspection du travail et le ministère de la Santé -en raison des contrôles qu'ils y effectuaient- semblent avoir été au courant de la situation au début des années 50.
Le 16 août, une enquête a été ouverte par le parquet de Roermond même si les faits évoqués sont prescrits : “l'ampleur de l'affaire et son impact sur la société” justifient cette décision a indiqué un substitut du procureur.
Les archives de l'Institut Saint-Joseph semblent avoir été détruites, l'institution est passé dans les mains d'une fondation. L'opacité du dossier est telle que des journaux locaux lancent des appels à témoin : “Savez-vous ce qui se passait au sein de l'institut Saint-Joseph ? Connaissez-vous des gens qui y ont travaillé ?”
Article original sur France info
Retour sur Rencontre-HandicapUne famille avec un handicapé expulsée de son logement
2011-08-19 07:46:07.875
Hier matin, 9h30, devant le 45 avenue Aristide-Briant. Dix-huit personnes membres du DAL 31 (Droit au logement), de l'APF (association des paralysés de France), d'Handi-social, et du NPA (nouveau parti anticapitaliste) sont venues soutenir la famille Haigon-Didier, qui paie son loyer, mais qui est expulsable depuis qu'une décision de justice a donné raison au bailleur qui voulait faire des travaux et récupérer son bien, déjà en 2006. Après cinq ans de lutte pour les locataires (dont un est gravement malade et l'autre en situation de handicap), le couperet est tombé !
Mercredi, Me Vigneaux, huissier de justice, et des gendarmes, se sont présentés au domicile des Aignon-Didier, qui avaient déjà déménagé une partie des meubles chez la grand-mère, rue Bousquet.
Me Vigneaux s'est donc contenté de faire l'inventaire des meubles restants, et il a changé les serrures avant de repartir.
Réaction immédiate des associations qui soutiennent la famille, hier. Elles ont dénoncé la précipitation dans l'application de la procédure, alors que les services sociaux viennent juste d'être saisis pour aider au relogement et qu'une solution est envisagée à Castéra-Verduzan pour septembre. Anne-Marie Nunez, la représentante départementale de l'APF, a déploré le « manque d'accompagnement ». Mais la manifestation s'est terminée dans le calme, en fin de matinée, après un petit passage par la mairie, où Raymond Vall, et Charlette Boué, son adjointe chargée du service social, ont reçu une délégation. Là, un dialogue s'est engagé entre le maire et Guillaume Didier, le fils de la famille expulsée. A l'issue de cette véritable réunion de crise, le premier magistrat de la ville a noté que le conseil général participerait aux frais de déménagement vers le nouveau logement. Mais il a surtout promis que la CCAS de Fleurance prendrait à sa charge le transport des meubles restants chez la grand-mère, puis à Castéra-FVerduzan s'il y a lieu. Une prochaine réunion avec les divers intervenants est proposée, après le 29 août, sur le dossier.
Article original sur La Dépêche
Retour sur Rencontre-HandicapUn documentaire sur Michel Petrucciani, célèbre musicien handicapé
2011-08-17 07:58:59.546

Le temps, qui lui est compté à cause de son grave handicap, est au coeur du film "Michel Petrucciani", en salle mercredi et qui retrace la vie d'un musicien l'ayant brûlée jusqu'à son dernier souffle, une nuit d'hiver new-yorkaise en janvier 1999, quelques jours après son 36e anniversaire.
Le temps, qui lui est compté à cause de son grave handicap, est au coeur du film "Michel Petrucciani", en salle mercredi et qui retrace la vie d'un musicien l'ayant brûlée jusqu'à son dernier souffle, une nuit d'hiver new-yorkaise en janvier 1999, quelques jours après son 36e anniversaire.
La naissance à Orange, les os brisés par l'ostéogenèse imparfaite ou maladie des os de verre dont il est atteint, l'éveil musical précoce, l'immersion dans le monde du jazz en Californie, les années de vie frénétique à New York, le retour en France avec le statut de star.
A travers le récit chronologique, et grâce à un savant montage de nombreux témoignages actuels de personnes l'ayant côtoyé plus ou moins intimement (son père, son frère, son fils, son médecin, ses compagnes, des musiciens, producteurs, tourneurs, journalistes), d'images d'archives, d'extraits de conversations et interviews du pianiste, le réalisateur américain Michael Radford aborde les différentes facettes d'un personnage hors norme, qui a réussi à transcender son handicap.
Dès l'enfance, Michel, au sein d'une famille de musiciens semi-professionnels où l'on écoute que du jazz, montre d'étonnantes prédispositions pour la musique et de sidérantes capacités d'absorption. Tout va alors déjà très vite, sous la férule d'un père autoritaire et l'attention d'Anna, une mère aimante dont il est fait mystérieusement très peu mention dans le film: premier piano à six ans, premières impros à sept ans, premières jam sessions à neuf ans, premier concert à douze ans...
Lorsqu'il monte à Paris à l'âge de dix-sept ans, il est déjà plein d'assurance et d'insolence.
"Il était tellement sympathique, tellement drôle et tellement vivant, comme un cacou du Midi", dit de lui le batteur Aldo Romano, qui prend alors Michel sous son aile.
Puis c'est l'envol vers la Californie de celui qui "voulait être un jazzman et être au coeur du jazz", où ce phénomène apprivoise un monde à sa démesure, où cet homme charismatique au solide sens de l'humour séduit notamment les femmes, qui tiennent une place importante dans sa vie et dans le film.
A la fin de la période suivante de sa vie, à New York où de son propre aveu ce fêtard "brûle la chandelle par les deux bouts" et "se drogue beaucoup", la machine commence à s'essouffler.
Petrucciani y impose son époustouflante technique, devient le premier non-Américain du label Blue Note, mais cet homme fragile de 91 centimètres y paye un lourd tribut à ses excès.
Derrière l'humour, l'autodérision, le discours ultra-positif de quelqu'un ne se plaignant jamais, pointe une réelle souffrance: les os qui se brisent pendant les concerts, la naissance de son fils Alexandre, atteint du même mal que lui, dont le témoignage est l'un des moments les plus poignants du film.
"Beaucoup de gens de 80, 90 ans, n'ont rien fait d'autre que vivre longtemps, alors quelle importance qu'il ait fait le fou ou dépassé les bornes": cette phrase à la fin du film du contrebassiste Ron McClure pourrait servir d'épitaphe à Michel Petrucciani, qui "vivait tout à fond, à 150%".
Article original sur Le Parisien
Retour sur Rencontre-HandicapParis : la vraie arnaque des faux sourds-muets
2011-08-16 07:21:11.515
L'esplanade du Trocadéro, le parvis de Notre-Dame, les abords du Centre Beaubourg… Pas un site parisien qui échappe aux opérations de collecte frauduleuse. Tous les jours, depuis le début de l'été, ces spots touristiques sont investis par des groupes de mineurs, essentiellement des filles, qui se prétendent sourds et muets. Pétitions à la main, ils sollicitent les passants, de préférence étrangers, pour une signature et un don au profit de mystérieuses associations.
Une arnaque aux bons sentiments. Ces « collecteurs » issus de la communauté rom roumaine, que l'on peut parfois surprendre en train de se parler, ne sont ni sourds ni muets. Et leurs pétitions sont tout aussi bidon que leur handicap. L'en-tête d'une improbable association (comme l'Association des sourds et muets pour les enfants SDF, les orphelins et les handicapés), une fausse adresse et des logos, dont celui de l'ONU, rassurent le chaland. Dessous, écrits à la main, trois ou quatre noms de touristes américains ou italiens censés avoir donné 10 ou 20 €.
Les organisateurs de ces collectes introuvables
La plupart des passants tournent les talons. Mais parfois certains laissent une pièce. Si ce type d'arnaque n'est pas neuf, il semble avoir explosé cette année à Paris. Ainsi ce vendredi sur la place du Trocadéro, une dizaine de très jeunes faux sourds sont à la recherche de gogos. « Nous sommes de plus en plus souvent alertés de la présence de groupes qui collectent abusivement en notre nom », confirme Sophie Mazoyer, de Handicap international. « Nous portons plainte à chaque fois que c'est possible », ajoute-t-elle, évoquant une dizaine de procédures en cours.
Dans les faits, les jeunes démarcheuses ne risquent cependant pas grand-chose. La loi punit très lourdement l'exploitation de la mendicité. Mais les organisateurs de ces collectes frauduleuses assurées par des mineurs restent introuvables. La Loppsi (loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure), qui permet de sanctionner sévèrement la mendicité dite agressive, n'est guère plus adaptée. « Les collègues font des interpellations, des contrôles d'identité, voire des défèrements au parquet des mineurs… Mais ça n'aboutit à rien », note un représentant du syndicat policier Alliance. « On donne des coups d'épée dans l'eau. » D'autant que les plaintes de touristes victimes de ces pratiques sont inexistantes. « L'été dernier, on avait des imprimés de plainte pour que les victimes n'aient pas à se déplacer au commissariat, se souvient une policière, ça n'a servi à rien. » Cathy, une Américaine qui vient de donner 5 € le confirme indirectement. Quand on lui indique qu'elle a été abusée, elle hausse juste les épaules de dépit… et poursuit sa visite de Paris.
Article original sur Le Parisien
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