Handicirque 2012 : champions handisport, rois de la piste !
2012-01-13 13:26:07.015

Le 5 janvier 2012, le chapiteau du cirque Pinder accueillait la quatrième édition du gala Handicirque qui met à l'honneur nos champions handisport dans des numéros inattendus. Récit d'une soirée " anticrise ".
5 janvier 2012. C'est l'euphorie sous l'immense chapiteau du cirque Pinder, implanté sur la pelouse de Reuilly, à Paris, à l'occasion du gala Handicirque. Ce spectacle unique au monde, créé en 2009 avec le soutien du Comité d'entreprise d'Air France, mêle circassiens et handisportifs. Quatrième du nom, l'édition 2012 a rendu hommage aux handisportifs qui se sont distingués en 2011.
A dos d'éléphant
Certains ont répondu présents ; on ne leur a pas épargné les défis. Djamel Mastouri, médaillé de bronze sur le 800 mètres lors des JO de Pékin, ouvre le bal en pénétrant dans la cage aux lions. Robert Citerne, champion d'Europe d'escrime 2011, est hissé sur un éléphant. Cyril Moré, médaillé d'or aux championnats d'Europe de ski alpin 2011, paraplégique, virevolte sur les barres parallèles. Les meilleurs pongistes du monde sont mis à contribution lors d'une partie burlesque. Et c'est Claire Mairie, championne du monde de tennis de table 2010, qui a l'impudence de gagner le match par... KO ! Quant à Nicolas Berejny, champion du monde de ski en 2011, non voyant, il propose, en toute innocence, de tenter un numéro de lancer de couteau... Jean-Louis Moreau, secrétaire général de la Fédération française handisport se dit heureux qu'un si bel hommage soit rendu à ses athlètes qui, avec le soutien des artistes de la troupe, repoussent toujours plus loin les limites du dépassement de soi. Un « handi-talent » qui ne se limite pas aux performances physiques puisque les trophées ont été réalisés par les travailleurs de l'ESAT de Saint-Pavace, dans la Sarthe.
Du grand spectacle
Cette fête était animée avec ferveur par Jean-Philippe Doux, journaliste sur M6, et par Claude Brunel, dit « Claudie », maître de cérémonie de la saison Pinder 2012. L'occasion de découvrir les prouesses de cette dynastie circassienne. Trois heures de grand spectacle, 360 représentations par an, 180 personnes en coulisses, les plus prestigieux numéros au monde... C'est d'ailleurs Gilbert Edelstein, PDG du Cirque Pinder, qui assume la présidence de l'association Handicirque. Au programme de ce répertoire haut en couleurs : les moines shaolins qui, entre autres prouesses, brisent des barres en métal sur leur tête, un diabolo frénétique, un impressionnant défilé d'animaux exotiques. Et tous les grands classiques...
Message aux Français
Hamou Bouakkaz, adjoint au maire de Paris, chargé de la démocratie locale et de la vie associative, fait à son tour son entrée dans l'arène des fauves. Auteur du livre « Aveugle, arabe et homme politique, ça vous étonne ? », paru en 2011, il harangue les foules. « Est-ce que la vie est belle même avec un handicap lorsqu'on est au cirque ? ». Son discours est féroce : « Je voudrais dire ici à la société française valide qui se bourre de tranquillisants que nous sommes tous des funambules. Oui, la vie est une récréation et une belle histoire malgré la malchance qui touche certains d'entre nous. La France est en crise mais, pour s'en sortir, elle va avoir besoin de ceux qui savent surmonter les obstacles. C'est le cas des personnes handicapées, des soldats et des circassiens, tous trois réunis ici ce soir. Le « handicap » est une valeur d'avenir, et ne sera plus un « handicap » si la société s'ouvre à nous ».
Un sacré combat
Car, même si l'alliance entre armée et handicap peut sembler incongrue, ce Gala Handicirque est placé sous le haut patronage du Général Dary, Gouverneur militaire de Paris. Rappelons que Djamel Mastouri, malgré son hémiplégie, est militaire de carrière, envoyé à deux reprises au Kosovo pour « des missions de maintien de la paix ». Présent dans les gradins, le général Dary déploie son plan d'attaque : « Faisons en sorte de ne pas être handicapés du cœur, et tendons la main à ceux qui en ont besoin, dans le civil comme ailleurs. J'ai ce soir une pensée pour les militaires qui reviennent blessés du combat. » C'est d'ailleurs la raison d'être du Cercle sportif de l'institution nationale des invalides (CSINI), partenaire de l'évènement qui, depuis 1966, assure la réinsertion des personnes handicapées par la pratique sportive. Il s'adresse aux invalides de guerre mais également aux enfants de l'établissement Saint-Jean de Dieu à Paris. Bien davantage qu'un cercle militaire, il s'est imposé comme un grand club handisport de loisir.
Welcome in London 2012
Avec le soutien des entreprises partenaires, ce gala a permis de récolter des fonds qui seront versés à des associations de soutien aux personnes en situation de handicap. Lors du tableau final, la comédienne Anne Richard, marraine de l'évènement, regrette que le handisport soit si peu médiatisé. Pourtant, faire du beau spectacle, c'est toute l'ambition des athlètes de la délégation française Handisport et Sport adapté qui défendront les couleurs de la France lors des JO de Londres, du 29 août au 9 septembre 2012. Il y aura parmi eux quelques circassiens et autres fauves prêts à en découdre avec l'adversité...
Article original sur handicap.fr
Retour sur Rencontre-HandicapHandicap : le crédit d'impôt pour adaptation des logements est prorogé de 3 années
2012-01-12 10:14:26.984

C'est une bonne nouvelle, l'État français a prorogé pour les années 2012, 2013 et 2014 le crédit d'impôt en faveur de l'adaptation des logements a destination des personnes âgées ou handicapées.
En effet, les contribuables français bénéficient d'un crédit d'impôt sur le revenu au titre des dépenses d'installation ou de remplacement d'équipements spécialement conçus pour les personnes âgées ou handicapées.
Si ce crédit d'impôt est très intéressant par le fait qu'il atteint 25 % des dépenses d'installation ou de remplacement d'équipements spécialement conçus pour les personnes âgées ou handicapées, il n'en reste pas moins que tout le monde attendait la prorogation des effets de cette disposition fiscale.
C'est chose faite, l'article 82 de la loi n°2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 proroge pour les années 2012, 2013 et 2014 ce crédit d'impôt spécifique.
A noter que le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d'impôt ne peut excéder, pour une période de cinq années glissante entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2014 la somme de 5000 euros pour une personne seule (ou 10000 euros pour un couple) tout en sachant que cette somme est majorée de 400 euros par personne à charge. Si vous désirez en savoir plus sur la liste exhaustive des dépenses éligibles, il faudra alors vous référer à l'article 18ter de l'annexe IV du code général des impôts.
Il faut savoir qu'en 2010, les crédits reversés ont atteint le montant de 33.1 millions d'euros.
Bonne nouvelle également pour les personnes qui ne sont pas imposables, comme ce sont tous les contribuables qui sont concernés par cette mesure, celles-ci recevront un chèque du Trésor public reprenant la valeur du montant de ce crédit d'impôt.
Une raison de plus de procéder à l'adaptation des logements au bénéfice des personnes âgées et/ou handicapées, vous êtes donc garanti de pouvoir encore bénéficier du crédit d'impôt pour 3 années encore.
Article original sur handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapAccord avec la Belgique : polémique sur des exils forcés d'handicapés
2012-01-06 09:35:46.375

Des langues bien déliées crient à la consternation. C'est notamment le cas de Jean-Louis Fontaine, président du Collectif des démocrates handicapés (CDH). Dans une lettre ouverte, il « condamne la contribution de la ministre à l'exil de milliers de citoyens français ».
Retour sur une visite qui crée la polémique... Le village de Neufvilles, en Wallonie, n'a pas été choisi au hasard. Il abrite un établissement spécialisé qui, depuis 1963, accueille des résidents handicapés. Comme de nombreuses communes voisines d'ailleurs. Pas moins de treize foyers où sont logées 450 personnes avec un handicap mental ou autistes. Jusque là, rien de répréhensible. Bien au contraire. Mais ce qu'il faut savoir c'est que 350 d'entre eux sont Français... Mais que diable allaient-ils faire au-delà de cette frontière ?
5 000 Français handicapés en Belgique
La France n'aurait-elle pas d'autres solutions que de confier ses citoyens les plus vulnérables aux bons soins de ses voisins Européens, et tout particulièrement belges. Face à cette recrudescence de placements hors de l'Hexagone, une association Apim HF (Aide aux personnes inadaptées mentales hors de France) a même été créée dès 1985. On estime entre 5000 et 6 500 le nombre d'enfants et adultes handicapés qui sont obligés de jouer les transfuges en Belgique pour espérer trouver une place en établissements spécialisés. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter puisqu'ils n'étaient que 1 500 en 1985.
Près de la moitié d'entre eux sont originaires du département du Nord, donc limitrophe, mais que dire de ceux qui viennent de Toulouse, de Bordeaux ou de Lyon, faute de mieux ? Cette question épineuse alimente la polémique depuis longtemps déjà. Mais ce qui a mis le feu aux poudres en cette période de fêtes, d'ordinaire trêve bénie, c'est la signature d'un accord cadre entre Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'Etat aux Solidarités en France, Rudy Demotte, Ministre-Président de la Wallonie et Eliane Tillieux, ministre wallonne de la Santé. Ce texte entend mieux réguler l'accompagnement des Français, grâce à un échange régulier d'informations entre les deux pays et la mise en place d'une inspection commune des établissements. Une fois encore qui s'en plaindrait ?
Signature en catimini
Avant de commenter les effets pervers d'une telle décision, Jean-Louis Fontaine déplore que ce déplacement ait été volontairement passé sous silence, la date du 21 décembre ayant été choisie, selon lui, « en catimini et dans l'opacité la plus totale ». Et d'ajouter, « même si madame Montchamp prétend que cet accord est le « fruit d'un processus de concertation », les principaux acteurs de la politique du handicap, tant belges que français, n'ont absolument pas été consultés, ni même avisés de cette visite ministérielle française. » Un petit agacement sur la forme mais une grosse colère sur le fond !
En premier lieu, il accuse la France de continuer à se dédouaner de ses responsabilités en matière de prise en charge de ses « enfants » handicapés. Cet « exil » forcé serait contraire à la loi du 11 février 2005, pourtant défendue âprement par madame Montchamp, ainsi qu'à la convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la France et la Belgique, et par l'Union européenne. D'autant que notre gouvernement ne cesse de réaffirmer son engagement à créer 51 000 places supplémentaires pour les personnes handicapées à l'horizon 2015. Mais quel horizon ? Celui d'une diaspora, à contrecœur ?
La promesse d'une meilleure coordination
Il est évident que ces conditions d'accueil à distance pénalisent les familles les plus éloignées de Belgique qui n'ont que rarement le temps et les moyens de traverser la France pour rendre visite à leur proche ou enfant. « Cette séparation est douloureuse pour les deux parties s'indigne Jean-Louis Fontaine, et cet accord ne fait qu'entériner une situation inacceptable ». Or, selon Marie-Anne Montchamp, pas question de rapatrier ses ressortissants. « Il s'agit seulement de pérenniser ce système en le contrôlant mieux. Car il existe deux sortes d'établissements en terre wallonne, ceux agréés par l'agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées, et les foyers privés dont certains ne sont presque jamais visités. » La coordination entre les autorités publiques des deux pays doit s'imposer, et c'est justement ce que ce nouvel accord propose de mettre en place.
Mais pour Jean-Louis Fontaine, c'est là que le bât blesse. « La Belgique est réputée pour la qualité de son accueil des personnes handicapées, notamment mentales, explique-t-il. Or il existe un dispositif qui permet aux équipes françaises de venir soigner les résidents français, exportant certaines méthodes archaïques et controversées comme le packing qui consiste à enrouler et contenir un enfant autiste nu dans des draps mouillés et froids pour, soit disant, l'aider à se détendre et prévenir les troubles du comportement. Nous redoutons que cette méthode, entre autres, n'imprègne peu à peu les « Français de Belgique » comme elle l'a fait en France. »
Question de gros sous
Un autre grief soulevé par le président du CDH, celui de la dilapidation des deniers publics, nous laisse néanmoins perplexes. Les placements sont évidemment financés par les Conseils généraux ou les caisses d'assurance maladie français, mais à un coût qui reste équivalent, parfois même inférieur, à ceux pratiqués en France. Une aubaine pour nos dépenses publiques ? Peut-être bien, comme en témoigne l'exemple du Conseil général de l'Oise qui, avec l'accord de l'ARS (Agence régionale de santé), envisage de rapatrier tous ses ressortissants d'ici 2017. Mais cette migration collective a évidemment un coût (exorbitant !) : 130 000 euros la première année par résident pour les frais d'installation et de déplacement. Or un hébergement en Belgique revient en moyenne à 150 € par jour. Le compte est bon ! Enfin pas pour tout le monde car l'effet pervers de cet afflux de Français, c'est le manque de place pour les résidents belges. Selon Jean-Louis Fontaine, « il y a une telle concurrence sur les places que certaines familles belges sont désormais obligées de garder leur enfant à domicile. » Aucune préférence nationale, ce qui fait hurler les associations locales !
A quand le retour des exilés ?
Le dernier point avancé par le président du CDH est l'impact en termes d'emplois. A la frontière belge, les foyers poussent comme des champignons et génèrent de nombreuses créations de postes qui font véritablement « vivre » cette zone frontalière. Il estime donc à 3 000 le nombre d'emplois dont sont privés les travailleurs du secteur médicosocial français.
Ce dernier événement, et la polémique qui en découle, a au moins le mérite de maintenir la vigilance des personnes concernées et des associations. La solution belge a ses avantages et ses inconvénients, ses adeptes et ses détracteurs. Ni blanc ni noir ! Alors même si en 2007, Nicolas Sarkozy, alors candidat à l'élection présidentielle, promettait « le retour des exilés de Belgique », ce charter de reconduite à la frontière ne semble pas prêt de décoller...
Article original sur carevox.fr
Retour sur Rencontre-HandicapComment vivre avec un handicap psychique ?
2012-01-05 08:26:15.125
Un rapport de l'IGAS dresse un bilan mitigé de la prise en charge du handicap psychique, pourtant consacré législativement depuis 2005. Une réalité encore difficile à cerner, et de larges améliorations à prévoir.
Consacré au handicap psychique et rendu à la fin du mois de septembre, un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) a voulu évaluer les modalités de prise en charge de celui-ci. Dans un premier temps, elle constate que la loi Handicap du 11 février 2005 a opéré une véritable distinction avec le handicap mental, et marqué un « progrès dans la reconnaissance et la prise en charge » du handicap psychique. L'amélioration s'est mesurée avec la création des groupes d'entraide mutuelle (GEM), le consensus global autour de la nécessité de prendre en considération cette affection spécifique, ou encore l'adaptation de certaines structures, tels les services d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH) ou les services d'accompagnement à la vie sociale (SAVS). Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ont parfois permis l'accès à des formules d'accompagnement facilitant leur insertion. Même l'intégration scolaire aurait, selon le rapport, évolué favorablement : l'année scolaire dernière, plus de 50 000 enfants souffrant de déficiences psychiques ont ainsi été scolarisés.
Malheureusement, tout est loin d'être aussi positif. Même si elles sont davantage accueillies en établissements et services d'aide par le travail (ESAT), les personnes handicapées psychiques affichent un taux d'emploi particulièrement faible. 60 % d'entre elles perçoivent l'allocation adulte handicapé (AAH) ou une allocation analogue. De même, au plan de la prévention, la réalité est particulièrement insatisfaisante : programmes de prévention précoce non appliqués, recours aux services d'éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad) pas assez systématiques, rôle de la protection maternelle et infantile (PMI) insuffisamment développé… Enfin, l'IGAS s'alarme au sujet des auxiliaires de vie scolaire (AVS) : s'ils ont un rôle d'accompagnement « de premier plan », leur statut reste précaire, leur nombre insuffisant, leur formation réduite. L'inspection propose une qualification spécifique, et la diminution du recours aux contrats aidés par une évolution statutaire de ces personnels.
Les personnes malades mentales ne sont pas des délinquants potentiels
« Les données actuelles ne permettent pas d'appréhender précisément la réalité du handicap psychique en France », déplore l'IGAS, en indiquant que les associations estiment à 1 % la proportion de la population qui serait concernée. Le rapport s'alarme également de l'ambiance actuelle : « Même si certains actes ponctuels des personnes souffrant d'une maladie mentale peuvent en entretenir l'idée au sein de la société, les personnes concernées ne sont pas pour autant des délinquants potentiels. »
Au final, l'éventail des offres adaptées au handicap psychique doit encore s'améliorer, et la « continuité de soins » devenir plus harmonieuse. Les situations sont particulièrement diverses, qui appellent autant de solutions adéquates. Les questions du logement de droit commun et de solutions intermédiaires favorisant « une vie plus collective, plus sécurisée » doivent mieux être prises en compte. L'évaluation et ses outils doivent encore progresser. L'accès et le maintien dans l'emploi sont « un véritable enjeu », et il faut continuer à innover dans ce domaine (les ESAT hors les murs sont, par exemple, salués), davantage de partenariats pouvant être imaginés. Enfin, la formation des professionnels, juge l'IGAS, est pour l'heure « insuffisamment adaptée pour accompagner l'évolution des compétences métiers autour d'une réponse globale à l'ensemble des besoins de personnes handicapées psychiques ». Encore du pain sur la planche
Article original sur mediationcite
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