Des chiens sourds pour accompagner des enfants sourds
2011-02-11 10:26:35.843
La plupart des gens sont réticents à adopter un chien sourd, notamment car il sera beaucoup plus difficile à éduquer, mais qu'en est-il si vous êtes vous-même sourd ? L'idée a pris forme dans la tête de prisonniers du Missouri (USA) qui ont appris la langue des signes à un Teckel atteint de surdité.
Après avoir enseigné des mots élémentaires en langue des signes au Teckel nommé Sparky, ils l'ont proposé à l'adoption à une école pour enfants sourds. Aujourd'hui Sparky vit avec les écoliers et a appris de nouveaux mots en langue des signes.
L'opération est un tel succès qu'un autre chien sourd, un Boston terrier du nom de Petie, pourrait rejoindre l'école. La directrice a jugé que l'arrivée du chien offrirait une bonne leçon d'apprentissage aux enfants sourds.
Sparky répond aux signes « assis », « stop », « couché », « donne la patte » et il travaille avec les enfants pour apprendre les mots « nourriture » et « dehors ».
Ces 2 chiens sourds qui comprennent la langue des signes font partie du programme « Chiots pour la parole » d'une prison du Missouri. Les détenus entraînent des animaux à problèmes que personne ne veut adopter et qui sont à 2 doigts d'être euthanasiés. Une coordinatrice qualifie le programme de merveilleux : « Les résultats surpassent ce que l'on attendait. Leur objectif est vraiment de trouver un toit à ces chiens. »
Introduire des animaux de compagnie dans la prison, c'est une idée qui a déjà fait son chemin. On ne peut que saluer ce genre de démarches !
Article original sur Wamiz
Retour sur Rencontre-HandicapUn handicapé mental britannique interdit de relations homosexuelles par un juge
2011-02-10 11:33:13.968
Une cour de justice britannique a interdit à un homme adulte d'avoir des relations sexuelles pour cause de quotient intellectuel trop bas.
Alan, un homme de 41 ans dont le quotient intellectuel s'élève à 48 - soit moins de la moitié du QI standard, fixé à 100 -, a été interdit de relations sexuelles par une haute cour de justice britannique. Le tribunal en charge de l'affaire situé au nord de Londres l'a ainsi jugé incapable de comprendre ses actions et les risques que pouvaient poser de telles actions pour sa santé. La procédure judiciaire à l'encontre d'Alan a été intentée par la municipalité qui l'héberge, après qu'il a développé une relation sexuelle avec un autre homme, Kieron, vivant dans le même foyer municipal que lui.
Alan, qui est décrit comme "sociable" et "physiquement capable", a par ailleurs été accusé de faire des gestes indécents à l'encontre d'enfants, dans un bus et chez un dentiste, même si ces actes n'ont pas fait l'objet d'une procédure policière. Selon le quotidien The Daily Telegraph, qui a révélé les détails de ce cas très particulier, Alan fait ainsi désormais l'objet d'une surveillance constante de la part de la municipalité qui l'héberge, dont les responsables ont décrit la "vigueur de ses pulsions sexuelles" comme étant "déplacée". Alan se trouve donc privé de toute activité sexuelle, mis à part quand il est seul dans sa chambre, et ses contacts avec Kieron sont désormais limités.
Des cours d'éducation sexuelle
Le juge en charge de l'affaire a basé sa décision sur "l'incapacité mentale" d'Alan de comprendre "la mécanique de l'action" et ses conséquences. Il a reconnu que le cas était difficile "légalement, intellectuellement et moralement", dans la mesure où l'acte sexuel "constitue l'une des fonctions physiques de base de l'être humain", mais que la décision était prise dans l'intérêt d'Alan. Selon le psychiatre en charge d'évaluer ce dernier, il aurait ainsi déclaré qu'"il pensait que les bébés étaient livrés par des cigognes ou trouvés sous des arbustes" et que "l'acte sexuel pouvait donner des boutons ou la rougeole". Le juge a ordonné au conseil municipal de fournir à Alan des cours d'éducation sexuelle, "dans l'espoir qu'il puisse ainsi acquérir les connaissances qui lui manquent".
Le cas a été traité par la Cour de protection - une cour de justice dont les procédures ont lieu à huis clos - qui est chargée de prendre des décisions pour les personnes qui sont jugées incapables intellectuellement de décider par elles-mêmes. Cette cour de justice très particulière peut ainsi imposer à des personnes des avortements ou des opérations médicales, les forcer à utiliser des moyens de contraception ou décider de mettre fin à la vie de patients dans le coma qui ne survivent que grâce à un respirateur artificiel.
Article original sur Lepoint
Retour sur Rencontre-HandicapLe Languedoc-Roussillon, région la moins accessible aux handicapés
2011-02-09 09:52:42.796
96 villes ont été examinées par l'association des paralysés de France. Le Languedoc-Roussillon ne brille pas.
Pas fameux ! Fraîchement publié, le baromètre 2010 de l'Association des paralysés de France (APF) sur l'accessibilité des villes hexagonales aux personnes handicapées démontre que le Languedoc-Roussillon a de gros progrès à faire en la matière. Perpignan et Mende surtout, car les chefs-lieux des Pyrénées-Orientales et de la Lozère sont classés bons derniers au classement. La cité catalane coiffe le bonnet d'âne du cancre (96e) tandis que la préfecture lozérienne la devance de deux petits points (94e), juste avant Marseille.
Dur constat, comme l'observe l'APF, en insistant sur la moyenne générale nationale bloquée à 11,6 sur 20. Les seules régions à être en dessous de 10 sont le Languedoc-Roussillon (9,46), Paca (9,7) et la Corse (8,5).
Gérard Tollemer, responsable accessibilité pour l'APF des P-O, n'est pas étonné, tout en observant que le territoire français dans sa globalité accuse du retard : « Le ministère concerné par la question publie sur la toile un atlas des démarches effectuées pour améliorer l'accès des handicapés. Il en ressort qu'à part quelques villes, comme Nantes - en tête justement du baromètre 2010 -, ce n'est pas brillant. Les élus sont de bonne volonté mais ils manquent d'informations en la matière... et surtout de conviction. »
Le chantier reste donc de taille, et la loi stipule que d'ici 2015, établissements scolaires, musées, gymnases et tous établissements ouverts au public doivent devenir accessibles à tous.
Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan, assure que les efforts sont faits dans sa cité pointée du doigt, et avoue ne pas comprendre la place qui lui est attribuée : « Je tombe des nues. J'aimerais savoir sur quels critères l'APS se fonde ! ». Surtout qu'en 2009, Perpignan caracolait en 27e position. L'APS du Mans pourrait apporter un petit éclairage à l'élu. La préfecture de la Sarthe était en effet 48e en 2009 et s'est envolée en douze mois jusqu'à la troisième place du palmarès.
« Le questionnaire destiné au baromètre est rempli par chaque délégation départementale et adressé aussi aux villes sollicitées. On n'avait pas eu toutes les réponses l'année précédente. Cette fois, les données récoltées étaient plus complètes », indique-t-on à l'APS du Pays de la Loire. De quoi relativiser un peu.
Toutefois, les bons résultats du Mans font rêver Alain Bertrand, le maire de Mende à la peine. « Les travaux engagés sur la commune nous feront progresser dans ce classement. » Pour l'édile, il est difficile de mettre en conformité les sites d'une ville comme la sienne, « patrimoniale, classée aux Monuments ». De quoi faire bondir Jean-Michel Guy, directeur de la délégation APF Lozère. « Ce n'est qu'une question de volonté. On le voit pour se rendre à la préfecture. » Un joli logo bleu et fléché indique le chemin aux personnes handicapées. « Pour arriver à le gravir, c'est une autre affaire. »
Un bon point
Les initiatives innovantes, favorisant l'accessibilité des personnes handicapées, méritent d'être soulignées. Ainsi dans l'Hérault, le serveur vocal “Allosortir” a été mis en place pour la société Proximité et le conseil général pour aiguiller sur les lieux faciles à la circulation des fauteuils roulants.
Il suffit d'appeler le 04 89 84 89 84 d'un téléphone fixe ou d'un portable pour connaître les sites adaptés les plus proches.
Article original sur Midilibre
Retour sur Rencontre-HandicapRencontre avec le président de l'association "Nous aussi", première association dirigée par des personnes handicapées intellectuelle
2011-02-08 11:11:00.234
' Nous aussi ' est la première association de personnes handicapées intellectuelles dirigée par les personnes concernées. Des citoyens du silence qui osent prendre la parole et défendre leurs intérêts. Conversation avec Cédric Mametz, son président.
Handicap.fr : Depuis quand « Nous aussi » existe-t-elle, et qu'est ce qui a motivé sa création ?
Cédric Mametz : L'association est née en 2001, et j'en suis président depuis 2006. C'est l'Association française des personnes handicapées intellectuelles. Nous sommes leur porte-parole, quel que soit leur degré de difficulté, pour qu'elles ne soient pas exclues des décisions qui les concernent et reconnues comme citoyens à part entière. Et si nous représentons d'abord les personnes handicapées intellectuelles telles que les polyhandicapés, autistes ou encore trisomiques, nous sommes évidemment solidaires de toutes les autres formes de handicap. Nous comptons 250 adhérents et, pour le moment, 15 délégations locales. D'autres vont bientôt voir le jour.
H : C'est la première fois, en France, qu'une association dirigée par des membres en situation de handicap intellectuel voit le jour ?
CM : Oui, c'est la seule en France.
H : Comment les associations de parents et amis de personnes handicapées mentales ont-elles accueilli sa création ?
CM : En toute franchise, au début, ça n'a pas été facile. Les associations parentales avaient le sentiment de tout faire pour défendre nos droits et ne comprenaient pas notre désir d'autoreprésentation. Je ne suis évidemment pas là pour leur taper dessus. Nous avons besoin de leur soutien et de leur accompagnement. Elles ne seront jamais concurrentes. Ce sont nos partenaires. C'est grâce à la détermination, l'ambition et l'engagement qu'elles nous ont transmis que nous sommes aujourd'hui capables de prendre la parole et de dire ce que nous attendons de la société.
H : La France est encore un peu frileuse dans ce domaine, alors que de telles associations existent dans d'autres pays...
CM : Oui, en effet. C'est d'ailleurs à l'occasion du projet européen « Strong together », auquel nous avons participé en 1999, que l'idée de notre association a germé. Pendant deux ans, nous sommes allés à la rencontre de nos confrères des pays du Nord (Ecosse, Finlande, Danemark, Grande-Bretagne...) qui sont bien mieux reconnus par la société et leurs gouvernements. A l'occasion des Journées internationales du Croisic, en 2001, nous avons tous ensemble évoqué le droit aux loisirs, au travail, à la vie affective et à la sexualité. Deux jours plus tard, « Nous aussi » voyait le jour !
H : Vous militez, notamment, pour la généralisation du S3A, de quoi s'agit-il ?
CM : S3A signifie : « Accueil, accessibilité, accompagnement ». C'est un symbole créé en 1998 par l'Unapei, au même titre que le pictogramme avec un fauteuil roulant pour les personnes à mobilité réduite. Nous demandons qu'il soit apposé dans tous les sites qui font des efforts en matière d'accueil des personnes handicapées intellectuelles.
H : L'accessibilité pour une personne en fauteuil, on visualise assez bien, mais qu'est-ce que cela implique pour une personne déficiente intellectuelle ?
CM : Avoir des points de repères, des pictogrammes, un langage simplifié... Nous sommes associés au projet européen « Pathways » (méthode du facile à lire et à comprendre), défendu par huit pays, qui prévoit des messages simplifiés, notamment dans tous les documents administratifs : phrases courtes, mots simples, vidéos ou bandes sonores... Mais l'accessibilité, c'est surtout le facteur humain : avoir des gens qui sont là pour nous expliquer, avec patience et simplicité.
H : La prise en compte de vos besoins est encore timide. Cela vous met-il en colère ?
CM : Il y a évidemment beaucoup à faire, en dépit de réelles améliorations. Mais le frein majeur, c'est certainement la méconnaissance du handicap intellectuel. Ce qui m'agace, voire qui me révolte, c'est que nous ne sommes pas perçus comme des personnes à part entière. Nous faisons l'objet de discriminations, de moqueries, d'impatience.
H : Et dans le domaine de l'emploi, malgré les quotas imposés aux entreprises, l'espoir, pour les travailleurs handicapés mentaux, d'accéder au milieu ordinaire, semble très limité et circonscrit aux seuls ateliers protégés ou ESAT ?
CM : Les employeurs se montrent encore très prudents. Mais, si je me suis présenté à la présidence de « Nous aussi », c'est pour les convaincre que nous avons une place dans tous les domaines de la vie, y compris dans le travail. Alors évidemment, dans certaines entreprises, motivées par la productivité, il y a des rythmes que certains ne peuvent pas tenir. Nous sommes pourtant en mesure de bien travailler mais cela suppose quelques adaptations : un cadre aménagé, un peu d'accompagnement et un environnement rassurant.
H : Quel emploi occupez-vous ?
CM : Je travaille dans la métallurgie, en ESAT. J'ai un CAP d'horticulture mais, après avoir intégré un atelier protégé en secteur espace vert, j'ai du me réorienter à cause de problèmes de dos.
H : Peut-être auriez-vous aimé faire un autre métier ?
CM : Oui, je voulais être pompier. Mais je crois que ce n'est pas pour nous. J'aime être au contact des gens, rendre service. Par dessus tout, j'aimerais sauver des vies !
CM : Je peux ajouter quelque chose ? Nous cherchons des fonds, des adhérents et des soutiens pour continuer à faire vivre « Nous aussi », et notamment mettre à jour notre site Internet, pour le moment en construction ! Mail : nous-aussi@unapei.org
Article original sur Handicap.fr
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