Des associations dénoncent la baisse de l'aide de Pôle emploi aux handicapés
2011-02-18 12:08:32.609
Six organisations de défense des handicapés se sont "insurgées" mercredi contre la baisse du nombre d'accompagnements de travailleurs handicapés par Pôle emploi, "une décision inique" et contraire, selon elles, à des engagements pris l'an dernier par l'organisme. "Pôle emploi a pris unilatéralement la décision de diminuer de 6.000 le nombre d'accompagnements de travailleurs handicapés qu'il finance" pour le réduire à 64.000, au lieu des 70.000 auxquels il s'était engagé en janvier 2010, ont expliqué dans un communiqué l'Apajh (parents de jeunes handicapés), l'Association des paralysés de France (APF), le CFPSAA (aveugles), la Fnath (accidents du travail), l'Unapei (handicap mental) et l'Unisda (sourds).
Pôle Emploi a pris cette décision sans consulter l'Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) ni le Fiphfp (Fonds d'Insertion pour les Personnes handicapées dans la Fonction publique) avec lesquels il "a pourtant signé une convention de co-traitance", ont affirmé ces associations dans un communiqué.
L'Agefiph, le Fiphfp et Pôle Emploi sont les partenaires de ces programmes d'accompagnement des handicapés dans leurs démarches de recherche d'emploi ou de formation ou encore pour toute aide liée à l'emploi. Lors de l'annonce de la réduction du nombre d'accompagnements, "a été invoqué un manque de financement de Pôle Emploi", a précisé à l'AFP la responsable de la mission emploi de la Fnath, Sophie Beydon Crabette.
Les signataires du communiqué, tous membres du conseil d'administration de l'Agefiph, appellent Pôle Emploi à respecter ses engagements, "à quelques mois de la conférence nationale du handicap". Les travailleurs handicapés dont le nombre a augmenté de 2% en 2010 (à plus de 260.000), sont deux fois plus touchés par le chômage que les valides, affirment-ils.
Article original sur Handirect
Retour sur Rencontre-HandicapChez Virginie et Jérôme, l'amour va au-delà du handicap
2011-02-16 12:40:44.125
Dans leur nid douillet de Conchil-le-Temple, la Saint-Valentin, c'est tous les jours. Virginie et Jérôme se sont rencontrés en 2001, au centre Hélio-Marin de Berck. Lui était paraplégique. Elle aide-soignante. Dix ans plus tard, ils s'aiment toujours autant.
Leur rencontre, Virginie Carlier et Jérôme Ledet s'en souviennent dans le moindre détail. « Je venais d'être opéré à Lille. On m'a installé dans ma chambre et Virginie était là avec une collègue. Ma mère a voulu m'aider à enlever mon tee-shirt mais j'ai dit : "ces deux demoiselles vont se faire un plaisir de le faire !" », raconte Jérôme. Il lance un coup d'oeil malicieux à Virginie qui éclate de rire : « Quand on est sorties de la chambre, j'ai dit à ma collègue "celui-là, il va falloir le mettre à la page". » On est en 2001, Virginie a 29 ans, elle est aide-soignante au centre Hélio-Marin de Berck. Jérôme, 31 ans, sort tout juste d'un accident pendant un entraînement de l'Enduro, qui l'a rendu paraplégique. Il va passer six mois dans la chambre numéro quatre, entre rééducation et... séduction. Car Virginie et Jérôme se sont plu dès les premiers instants. « Je la trouvais belle, j'adorais son sourire », confie Jérôme. Virginie, elle, est séduite par la volonté de Jérôme, sa force de caractère, son humour. « On arrêtait pas de se taquiner. »
Des moments difficiles
De fil en aiguille, ils se rapprochent. « Au réfectoire, on se cherchait du regard. On essayait toujours d'être tout près l'un de l'autre ». Mais ils s'interdisent d'aller plus loin. Virginie se freine à cause de son statut de soignante, et Jérôme craint que son handicap ne la rebute.
Pourtant, vers la fin de son séjour, il se jette à l'eau. « Je lui ai proposé d'aller boire un verre. On était mal à l'aise ! Elle a tellement tourné sa paille dans son diabolo qu'à la fin il n'y avait plus de bulles ! », se gausse Jérôme. L'invitation au restaurant ne tarde pas. « On n'a pas mangé... Il tremblait », se moque Virginie à son tour. Ils finissent par s'embrasser...
Puis tout s' enchaîne : Jérôme s'installe chez Virginie à Stella, puis ils font construire à Conchil-le-Temple. En 2006, Bastien, leur fils, nait. « Quand il dessine, il me représente avec mon fauteuil, fait remarquer Jérôme. Pour lui c'est normal. » Pour Virginie aussi. « Le handicap de Jérôme n'a jamais été un problème pour moi. Il est passé très vite au second plan. » D'ailleurs, Jérôme a tout du parfait compagnon : il fait la cuisine, les tâches ménagères, apporte le petit déjeuner au lit. Il a aménagé sa voiture pour conduire Bastien à l'école. Et il continue de travailler. « Il fait aussi beaucoup de bricolage dans la maison », admire Virginie. Chaque hiver, la famille part skier.
Mais le sport favori de Jérôme, c'est d'aimer sa « femme », comme il dit, même s'ils ne sont pas mariés. Même dans les moments difficiles. « J'ai parfois des phases de déprime, surtout quand la date anniversaire de l'accident approche. On n'accepte jamais le handicap, on vit avec », avoue Jérôme. « Dans ces moments, il voit tout en négatif. J'essaie de lui montrer les côtés positifs », explique Virginie. « J'ai besoin d'elle, enchaîne Jérôme. Quand j'ai été désagréable, le soir je lui demande pardon et je lui dis "ne me lâche pas".
Alors on se serre dans les bras. » Jérôme ne s'embarrasse pas de pudeur. « Quand on aime quelqu'un, il faut le dire. Moi je veux qu'elle soit heureuse. Chaque jour je l'embrasse, je l'étreins. Il n'y a rien de plus beau que de la voir sourire ». Finies les petites moqueries alors ? « Ah si ! On continue de se taquiner. Tout le temps. »
Article original sur La voix du Nord
Retour sur Rencontre-HandicapUne centaine d'handicapés en fauteuil roulant vont tracter un avion militaire
2011-02-15 12:12:01.609
L'évènement aura lieu ce 26 février 2011 sur l'aéroport militaire de Melsbroek en Belgique.
C'est une véritable tentative de record du monde qui fera l'évènement au sein de cette base militaire.
Une centaine de handicapés en fauteuil roulant vont tenter de tracter un Hercules C130 de la Force aérienne Belge sur une distance d'au moins 100 mètres.
Il faut dire que cet appareil dédié au transport de troupe et de matériel ne pèse pas moins de 35,8 tonnes à vide et plus de 70 tonnes à pleine charge.
Le plus difficile sera de mettre en mouvement le colosse vu la loi de l'inertie. Ce sont donc les toutes premières secondes qui devraient être cruciales.
Une fois l'avion mis en mouvement ce sera surtout un problème de coordination et de maintien de l'effort dans le temps qui sera important.
Cet évènement est organisé et mis en oeuvre par le 15ème wing de transport militaire de Melsbroek et l'association Blijf Actief, une plate-forme néerlandophone qui rassemble des personnes “ moins valides, mais actives ”.
Toutes les autorisations ont été accordées par le ministère de la Défense pour permettre la réalisation de cette tentative, fixée au samedi 26 février dans l'après-midi et pour laquelle certains des participants ont déjà commencé à s'entraîner.
En cas de réussite, le nouveau record devrait prendre place dans le Livre Guinness des records.
Article original sur Handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapDe Paris à Lyon dans un fauteuil roulant - “Quelle galère !”
2011-02-14 11:40:05.5
La campagne Handivalides veut renverser les obstacles quotidiens sur la route des handicapés. J'ai testé le fauteuil roulant rien qu'une journée : effrayant.
8 h 30. Dans le TGV, surclassement gratuit
Je m'assois dans le fauteuil roulant en pénétrant dans la gare de Lyon, à Paris. D'un coup, j'échappe au champ de vision des passants. Première bouffée de stress. Mon défi : prendre le TGV jusqu'à Lyon et y passer une journée « ordinaire » : shopping, restaurant, tourisme. J'avance vers un guichet automatique pour retirer un billet de train. Le clavier sur l'écran est tactile. Je ne suis pas à bonne hauteur, je tape sur une lettre, c'est une autre qui apparaît. Je m'y reprends plusieurs fois. En deuxième classe, le wagon n'est pas équipé pour entrer en fauteuil. La SNCF me place en première. Surclassement gratuit. Tout roule : un agent m'accompagne, monte et abaisse les rampes et plateformes nécessaires pour m'installer dans le train. Seules quatre places sont réservées aux invalides. Par chance, je suis seule à voyager en fauteuil ce jour-là.
9 h 50. Vingt minutes pour descendre dans le métro
Arrivée en gare de la Part-Dieu, à Lyon, je cherche l'office de tourisme. Il faut prendre le métro jusqu'à Bellecour. Sur le parvis, je m'approche de la bouche de métro, estampillée du pictogramme bleu « handicap ». Devant moi, seuls un escalier et deux escalators plongent dans les entrailles de la place… Retour en gare, à la recherche d'un ascenseur. « A une cinquantaine de mètres », me dit-on. Je finis par le trouver. Sur la porte, une pancarte « Bienvenue, validez votre ticket de métro, cela commandera l'appel de votre ascenseur ». Mais je n'ai pas encore de ticket ! Je pensais l'acheter dans le métro, comme n'importe quel passant. Retour en gare. Vingt minutes perdues pour descendre, finalement, dans le métro. Ascenseur et voie d'accès vont devenir mon obsession de la journée. L'esprit n'est jamais en repos. Il n'est que midi, je suis déjà épuisée mentalement.
12 h 15. Des marches partout !
Première balade, dans le quartier Bellecour. Certaines rues sont légèrement en pente et les dénivelés nombreux. Un détail insignifiant, mais pas lorsque l'on doit rouler en fauteuil. Je décide de prendre de l'argent au distributeur. Une marche m'empêche de m'en rapprocher. De toute façon, l'écran est trop haut, je ne peux pas le voir. J'observe avec envie les magasins de la rue piétonne Victor-Hugo : peine perdue ! Pratiquement partout, il y a plusieurs marches à l'entrée. Même la pharmacie. Les passants me jettent des regards furtifs. Si je leur demande, ils m'aident bien volontiers. Mais personne ne se propose spontanément.
J'aperçois le « pavillon de tourisme » sur la place Bellecour. Il y a bien une rampe mais un chantier en bloque l'accès. Il faut aller un peu plus loin pour trouver un autre office de tourisme. On me renseigne sur les expositions. Va pour le musée du cinéma ! L'employée grimace : « Ce n'est pas possible pour les handicapés. Il est situé dans un château où ont vécu les frères Lumière et vu l'ancienneté du bâtiment, ils n'ont pas pu l'adapter… » La faim aidant, je me contente d'un guide des restaurants lyonnais où sont indiqués les lieux accessibles aux handicapés. Je choisis une brasserie, non loin.
14 heures. Trouver des toilettes, mission impossible
A l'approche du fauteuil, un serveur installe une planche en bois pour passer la marche d'entrée. Mais pour aller aux toilettes, silence gêné. On me demande de patienter avant de m'expliquer : il y a trop de marches, impossible d'accéder. Je montre le guide les classant parmi les établissements adaptés. Le serveur s'excuse, mais ne propose pas de solution. Je sors en trombe, il faut vraiment trouver des toilettes. J'entre dans la Fnac. Il y a un ascenseur ! Et des toilettes pour handicapés ! Mais la serrure est cassée, la porte ne ferme pas… Pas envie de demander de l'aide à un client. Tant pis
15 heures. Shopping très sélectif
Brève incursion dans un centre commercial. Même le coiffeur affiche le panonceau d'accessibilité. A mon approche, pourtant, instant de panique au comptoir d'accueil. Il faut aller chercher la responsable, qui concède : « On pourra se débrouiller. » Dans les magasins, je me contente de choisir ce qui est à ma hauteur. Quant aux cabines d'essayage, celles, plus larges, réservées aux handicapés, servent souvent de débarras à un monceau de cartons.
L'heure du retour vers Paris approche, je prends un bus. Le conducteur abaisse une rampe. Facile. Un emplacement est réservé. Deux mamans à poussettes montent et me demandent de me décaler. Je bouge mon fauteuil tant bien que mal.
18 heures. Les pavés de Paris…
Retour en train. Il y a foule pour monter. Tandis qu'un agent m'installe une rampe, certains n'ont pas vu et poussent pour avancer plus vite. Pourtant, le train ne part que dans vingt minutes… Je réalise que je n'ai croisé que deux personnes handicapées dans la journée. L'une d'elles, 22 ans, m'a confié : « Dans trente ans, je n'aurai plus le courage de sortir de chez moi ». J'arrive à Paris, le mental épuisé. Les pavés, quel calvaire. Les trottoirs sont étroits. Un vélo, puis un scooter mal garé, me bloquent le passage.
En bas de chez moi, je n'ai d'autre choix que de me lever de mon fauteuil devant les hautes marches du porche. Je ne me retourne pas, pour ne pas voir les gens ébahis de me voir soudainement marcher.
Article original sur France soir
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