Bachelot "rigoureusement opposée" aux assistants sexuels pour les handicapés
2011-01-07 10:46:56.375
La ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, s'est déclarée jeudi "rigoureusement opposée" au recours à des assistants sexuels pour les personnes handicapées.
Interrogée lors d'une conférence de presse pour savoir si elle soutiendrait une proposition de loi qui devrait être déposée en 2011 pour rendre possible le recours à des assistants sexuel pour des personnes handicapées, Mme Bachelot a répondu: "J'y suis rigoureusement, formellement, totalement opposée".
"Vous pensez que la ministre en charge du droit des femmes va soutenir un truc pareil?", a-t-elle demandé.
Le député UMP Jean-François Chossy, qui a été missionné par le Premier ministre pour réfléchir à "l?évolution des mentalités et le changement du regard de la société sur les personnes handicapées", prépare une proposition de loi visant à créer un statut d'aidant sexuel.
Article original sur Les Echos
Retour sur Rencontre-HandicapDes fauteuils roulants en Bambou à l'aéroport de Tokyo pour raison de sécurité
2011-01-06 10:53:21.015
Soucis écologique, mise en avant d'un produit local ou les deux ?
Personne ne le sait vraiment mais, si vous vous rendez au Japon et que vous devez décoller à partir de l'aéroport Haneda de Tokyo, vous aurez sans doute la chance de croiser ( ou d'utiliser ) un fauteuil roulant plus qu'original vu qu'il est fabriqué en bambou.
Ce fauteuil roulant a été développé par Japan Airline non pas pour vous amuser ou vous étonner mais bien pour passer plus facilement l'étape « sécurité » qui consiste à passer entre les détecteurs de métaux avant votre embarquement.
En effet, l'absence de métal et l'utilisation exclusive du bambou permet de ne pas affoler les détecteurs comme avec un fauteuil roulant traditionnel.
Ce fauteuil roulant est constitué à 90 pour cent en bambou. Les freins eux-mêmes sont réalisés en cette matière.
Les seules parties qui ne sont pas réalisée en bambou sont les pneus, les absorbeurs de choc et les axes des roues qui sont constitués en caoutchouc ou renforcé avec du plastique.
Le fauteuil roulant serait confortable et aurait passé positivement les tests d'endurance.
Ce fauteuil est destiné à être testé pratiquement dans deux aéroports au départ et ceci dès janvier et février 2011.
Article original sur Handimobility
Retour sur Rencontre-HandicapMetroworld amène la culture sourde sur une scène de théâtre
2011-01-05 09:40:39.343
Du 12 au 16 janvier, le Nouveau Théâtre du 8e propose Metroworld Création visuelle internationale accessible au public mixte (sourd et entendant). Ce spectacle très visuel mêle théâtre, langue(s) des Signes, vidéo, danse, dessins... et amène la culture sourde sur un plateau de théâtre. Accueil bilingue français-LSF assuré.
En l'an 2062, le réseau mondial de métro nommé «Métro World» relie Tokyo à New York, Vancouver à Santiago, Moscou à Sydney... Sur la ligne nord une rame s'arrête soudainement en plein milieu de la Russie. A son bord : Mark, Ophélie, Aswad / Buisnessman, étudiante, voyageur. Chacun commence à s'intéresser à la vie de l'autre, échanger expériences et opinions, débattre de différents points de vue. Ils finissent par douter de la destination à suivre... Un spectacle qui fait résonner entre elles les cultures orales et visuelles, explore la voix, le corps, les yeux dans une recherche de sens à partager, et dans une complémentarité entre les gestes et la parole. Ce spectacle très visuel mêle théâtre, Langue(s) des Signes, vidéo, danse, dessins... et amène la culture sourde sur un plateau de théâtre.
Les artistes manient de nombreux outils visuels afin d'offrir aux spectateurs une immersion dans le monde imaginaire de Metro World.
La confrontation de plusieurs langues sur scène permet aux mots de prendre plusieurs dimensions : celle de la voix, celle du corps, celle des yeux. C'est chercher du sens à partager, une complémentaritée entre les gestes et la parole, sensibiliser les cultures visuelles et orales les unes aux autres.
Metro World ouvre des champs artistiques nouveaux, et participe à l'accès de la création théâtrale pour tous, dans un souci de mixité des publics et de découverte de voies de création différentes. Les Langues des Signes et la culture sourde sont devenues la matière d'un spectacle dont l'enjeu est de faire exister une démarche d'exploration théâtrale contemporaine.
Article original sur Handirect
Retour sur Rencontre-HandicapPour les handicapés de la prison de Fresnes, la double peine
2011-01-04 11:51:22.593
A la demande de plusieurs personnes handicapées détenues à la maison d'arrêt de Fresnes dans la région parisienne, le tribunal administratif a désigné un expert-architecte pour rendre compte de leurs conditions de détention. Lors de l'expertise, nous sommes plusieurs avocats.
Nous exerçons depuis plus de dix ans. Si nous additionnons les peines de nos clients, nous avons accumulé plus de mille ans de prison ; nous ne comptons plus les heures passées dans les parloirs et pourtant, nous ne savons pas à quoi ressemble une cellule. Je pense aux magistrats qui enferment à tour de bras et qui, eux non plus, ne savent pas.
La rampe d'accès, pas réglementaire
On est d'abord dans les effets de style : il ne faut pas dire « handicapé », on dit « personne à mobilité réduite ». Puis, en visitant la prison, on se rend vite compte, devant ces cellules à humanité réduite, qu'on ne traite pas les gens comme on les appelle.
Aucun de ces détenus n'aurait dû pouvoir entrer dans cette maison d'arrêt puisque « la rampe d'accès ne présente pas les caractéristiques règlementaires requises ».
Je n'ai pas le droit de leur parler
Nous visitons les cellules, les unes après les autres, les cellules « arrivants », les cellules « normalisées » et les « cellules médicalisées ». Le directeur de la deuxième division et l'un des surveillants nous accompagnent. Nous pénétrons dans les cellules sans frapper, sans prévenir, sans dire qui nous sommes.
Je risque un « bonjour monsieur » et me fait rabrouer. Je ne suis pas dans un parloir-avocat, je n'ai pas le droit de leur parler. J'aurais pourtant bien du mal à le faire à l'endroit indiqué puisque, selon le rapport :
« Les parloirs-avocats sont inaccessibles aux personnes à mobilité réduite. »
Un troupeau d'humiliation
A Fresnes, il faut marcher droit. Les détenus avancent tous en colonne, les mains hors des poches, ils doivent raser les murs, on dirait un troupeau d'humiliation qui avance. Un détenu sur notre gauche a la maladie de Gilles de la Tourette, un autre, au fond à droite a près de 80 ans, le troisième dans l'horizon se débat contre des bêtes imaginaires qui l'assaillent.
Mon confrère Thierry Lévy dit que quand on ne peut pas crier, on a envie de frapper et comme on ne peut pas le faire, on est réduit à parler, qu'avant la parole il y a toujours les coups et au-dessus des coups, le cri. Devant le spectacle de cet enfermement, comme on ne peut ni hurler, ni frapper et qu'on nous interdit même de parler, il ne reste qu'à pleurer.
Si l'un veut circuler, l'autre doit sortir de la cellule
Vétusté est un trop petit mot. Insalubrité aussi. Indignité, peut-être, et encore, le mot est trop galvaudé.
Ceux pour qui nous sommes là, plus précisément, sont handicapés moteurs, ils se déplacent en fauteuils roulants.
Ils sont deux par cellule. Celles-ci font 2,5 m de largeur, 4 m de longueur et 3 m de hauteur, une superficie de 10 m2. Les cellules comportent deux lits médicalisés et le mobilier.
Il n'existe aucune ventilation mécanique. L'aération pourrait être suffisante si seulement les poignées de manœuvres des châssis permettant l'ouverture étaient accessibles, ce qui n'est pas le cas.
L'espace résiduel est insuffisant pour le croisement des fauteuils, si l'un veut circuler, l'autre doit sortir de la cellule. En même temps, pourquoi circuleraient-ils ? Certainement pas pour prendre un livre sur l'étagère, elle est inaccessible. La bibliothèque aussi d'ailleurs.
La salle de sport… accessible
Ils ont le luxe d'avoir une pièce d'eau pour huit détenus seulement. Chance assez relative car, selon l'expert, « l'installation électrique constitue un risque grave pour la sécurité ». On peut voir, effectivement, des prises et des appliques dans les périmètres de protection des installations des points d'eau.
Ces gens ne sortent pas de leur fauteuil, c'est la vie, mais quand ils sortent de leur cellule, où vont-ils ? Constat de l'expert :
- les bureaux d'encadrement : inaccessibles ;
- les locaux de soins psychiatriques et médico-psychologiques : inaccessibles ;
- la salle de spectacle : inaccessible ;
- les lieux de culte : inaccessibles ;
- la bibliothèque : inaccessible ;
- la cabine de fouille : inaccessible.
Heureusement, la salle de sport est accessible, des fois qu'ils veuillent courir sur le tapis roulant.
La « promenade » dans une cellule sans toit
Ils peuvent aller en « promenade ». A la vue de cet endroit, dont aucun mot ne me vient pour le qualifier, j'ai eu le souffle coupé. « Promenade », le mot est choisi comme celui de « personne à mobilité réduite ». En réalité, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une cellule à laquelle on a enlevé le toit.
L'article D.189 du code de procédure pénale postule :
« Le service public pénitentiaire assure le respect de la dignité inhérente à la personne humaine et prend toutes les mesures destinées à faciliter leur réinsertion sociale. »
Nous faisons régulièrement condamner l'Etat mais quand l'établissement qui enferme ceux qui ont enfreint la loi est lui-même en infraction, la formule de Thierry Lévy me revient : la première envie, c'est le cri.
Article original sur Rue 89
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