Rencontre avec Quentin, shizophrène, qui peut "travailler comme tout le monde"
2010-12-09 13:28:10.593
A l'occasion de la semaine pour l'emploi des personnes handicapées, l'ESAT de Lomme a fait découvrir son programme qui a vu le jour en début d'année : « l'ESAT Hors-les-murs ».L'établissement accompagne les personnes handicapées psychiques. Sa particularité est de mettre ses bénéficiaires à disposition des entreprises. Parmi eux, Quentin, 29 ans, que la schizophrénie n'a pas empêché de se tourner vers l'avenir.
Lorsque l'on discute avec Quentin, ses grands yeux bleus-verts, son sourire et sa détermination nous interpellent. On a beau chercher un signe, le petit quelque chose, on ne trouve pas. D'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls. « Quelques semaines après son arrivée dans l'entreprise, on s'est posé la question de savoir de quoi il pouvait bien souffrir. Encore maintenant, on ne se rend compte de rien ! », explique Nathalie Schaefer, assistante chef de produit chez Cyrillus et tutrice de Quentin.
Première victoire pour le jeune homme. D'ailleurs, hasard de la rencontre, ce n'est qu'en notre présence que ce dernier révèle à ses collègues sa maladie. « En fait, j'entends des voix », raconte t-il très simplement. Plus précisément, Quentin est atteint de schizophrénie. Une maladie psychique qui s'est manifestée alors qu'il n'avait que 20 ans. « Un coup dur » pour le jeune homme, alors en DEUG de psychologie, ce qui ne l'empêche pas de décrocher son diplôme.
La suite : « C'est une série de phases parfois très dures, des passages à vide, des dépressions. » Mais il s'accroche car il ne veut pas faire « de cet accident de la vie », un frein pour son avenir. Alors, il enchaîne les petits boulots, même si parfois la maladie reprend le dessus et le contraint à alterner les séjours en hôpital. « La plupart du temps, c'était pire. Moi ce que j'ai besoin, c'est de mener une vie normale, de me sentir utile. » Une fois son état stabilisé, grâce aux différents traitements, il intègre, en septembre dernier, l'ESAT Hors-les-murs de Lomme. Un des neuf établissements nationaux de ce type dont le but est de permettre aux personnes souffrant de handicap psychique de se réinsérer dans le monde professionnel classique.
Très vite, pour lui, tout s'enchaîne, puisqu'après avoir décroché un stage de quelques semaines chez Cyrillus à Tourcoing, il se voit proposer un contrat par cette entreprise : « une mise à disposition » jusqu'en avril qui pourrait évoluer sur une embauche définitive. Son quotidien, il le passe désormais dans le showroom de la société dont il est le gestionnaire. Parfois, tout n'est pas toujours facile, surtout à cause de la fatigue due au traitement. Mais Quentin s'efforce d'aller au-devant de son handicap. Dans cette tâche, il peut compter sur le soutien de l'équipe qui l'entoure et de Nathalie, sa tutrice et référente dans l'entreprise. Une oreille attentive qui le guide, le conseille, lui permet de réussir cette intégration. Ce retour à l'emploi, Quentin le vit comme une bénédiction : « Ça permet d'avoir un lien social. Pour moi, c'est comme une thérapie, ça aide à ne pas cogiter. C'est une vraie reconnaissance. » Une autonomie professionnelle longtemps espérée qui lui permet aujourd'hui de réaliser ses projets. Prochaine étape ? « Prendre un appartement, pour être vraiment autonome. »
Article original sur psyzoom
Retour sur Rencontre-HandicapFoot-fauteuil : contrôle anti-dopage pour 12 sportifs handicapés
2010-12-08 10:10:57.281
C'est du jamais vu qui pourtant a bel et bien eu lieu à Tavel ( Gard ) lors d'un un match handisport de foot-fauteuil.
Quelle ne fut pas la stupéfaction des organisateurs et des joueurs présents de voir débarquer lors de la journée de 3e division du championnat de France de foot joué en fauteuil électrique, des médecins opérants pour le compte de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), qui ont demandé à contrôler douze joueurs parmi les équipes engagées sur le tournoi.
Ce contrôle anti-dopage est une grande première en France.
Si on pourrait se dire que l'égalité handicapés / valides plaide en une égalité de traitement au niveau sportif, on se trouve ici dans une situation qui frise surréalisme voir le ridicule.
En effet, avoir choisi le foot-fauteuil est passablement ridicule car cette discipline est pratiquée par des sportifs handicapés qui présentent des pathologies lourdes, principalement des jeunes myopathes.
De par leur pathologie, il n'est vraiment pas anormal de voir ces joueurs suivre un protocole médicamenteux lourd sur base sans doute de médicaments ou substances considérés comme dopants par les instances sportives valides.
Le problème est que faire valoir cette spécificité lié au foot-fauteuil pratiqué par bon nombre de quadraplégiques, prendra du temps et même beaucoup de temps avant que le dossier ne soit traité.
Ces joueurs se verront donc sans doute suspendus lors des prochaines rencontres, ce qui n'a aucun sens !
Les parents des joueurs ne décolèrent pas et crient au scandale financier.
Ce type de test coute au moins c'est 500 Euros au bas mot par personne, ce contrôle aura donc couté au moins 6000 Euros. C'est le prix que coûte par exemple un fauteuil que les handicapés ne peuvent pas acheter tous les jours pour faire leur sport préféré.
Autre phénomène inquiétant, les tests pratiqués sont urinaires et certains joueurs doivent porter et utiliser une sonde. L'opération a donc pris énormément de temps. Entamé à 17 h 30, le contrôle s'est achevé trois heures plus tard désorganisant ainsi toute la compétition.
Faire un contrôle dans le domaine du handi-sport qui requiert des efforts musculaires importants comme la course, le basket pourrait se justifier mais le fait de l'appliquer à des quadraplégiques qui doivent surtout avoir de la dextérité pour manier un fauteuil électrique et non pas de la force physique qui en plus sont sous médication lourde en général est totalement ridicule …
Appliquer l'égalité de traitement est très noble mais encore faut-il le faire intelligemment !
Article original sur handimobility.org
Retour sur Rencontre-HandicapSemaine de l'accessibilité au Musée du quai Branly (Paris)
2010-12-07 09:29:13.984
À l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées instituée le 3 décembre par les Nations Unies, le musée met un coup de projecteur sur l'accessibilité des offres culturelles et des dispositifs d'accompagnement qu'il propose.
Du vendredi 3 au dimanche 12 décembre 2010 au musée du quai branly
Pendant plus d'une semaine, découvrez ces activités, visant à faire partager la richesse née des différences : le Before du 3 décembre, placé sous le signe de la mixité entre tous les publics, les visites guidées et contées – parmi lesquels des visites en langue des signes française, des visites adaptées aux publics pratiquant la lecture sur les lèvres (lecture labiale) ou encore des visites descriptives et tactiles de l'exposition Baba Bling – les ateliers, le festival de cinéma Retour d'Image, la projection du film Benda Bilili !, et enfin les rencontres et témoignages au salon de lecture Jacques Kerchache.
Le musée inaugure également de nouveaux projets, qui profitent aux publics en situation de handicap bien au-delà de cette semaine. Ambitieux et novateurs, souvent menés à bien grâce à la générosité des mécènes de l'établissement, ces dispositifs permettent un accès élargi aux collections : dispositifs de découverte tactile de 14 œuvres des collections (Alain Mikli), Imagier sensoriel du musée du quai Branly (Fondation Orange), rénovation de la table tactile placée à l'entrée du jardin (Mutuelle Intégrance), dispositif multimédia interactif « Muséo » (association Signes de sens) et écran d'interprétation simultanée en langue des signes à l'accueil.
Téléchargement du programme complet à cette adresse
Article original sur le site du musée
Retour sur Rencontre-HandicapSalariés handicapés : la Société Générale sensibilise avec une BD
2010-12-06 10:37:27.593
La Mission Handicap Société Générale a réuni dix auteurs de Bande Dessinée pour parler du handicap au travail. Cette BD intitulée « Y'a pas de malaise ! » a été préfacé par Frédéric Oudéa, PDG de Société Générale qui a soutenu ce projet avec enthousiasme dès sa genèse. Les personnes qui ont collaboré au succès de cette BD sont les auteurs Franck Margerin, Jul, Philippe Vuillemin, James et Matthias Lehmann. La BD a été distribuée aux 45 000 collaborateurs Société Générale en France a rencontré un vif succès …
Ancienne élève des Beaux Arts spécialisée dans le dessin animé, Alix Ronse a accompagné Charles, jeune auteur autiste repéré à Angoulême par l'association L'Hippocampe, dans la réalisation de ses planches pour la BD « Y'a pas de malaise ! ». Une expérience enrichissante, menée dans le studio 2 Minutes.
J'ai rencontré Charles à l'occasion d'un stage qu'il effectuait au studio de dessin animé 2 Minutes au sein duquel je travaillais à Angoulême. J'étais alors chargée de lui enseigner les techniques du métier et nous avons immédiatement eu un bon contact.Charles est très attachant et lorsque j'ai été sollicitée à nouveau pour l'accompagner dans la réalisation de ses planches pour la BD « Y'a pas de malaise ! », j'étais ravie de le retrouver au studio.
Il avait déjà remporté deux Prix au concours de Bande Dessinée destiné aux personnes en situation de handicap, qu'organise chaque année l'association L'Hippocampe, à l'occasion du festival d'Angoulême. Et c'est vrai qu'il a beaucoup de talent, d'autant qu'il n'a jamais suivi de cours de dessin ! Je crois qu'il était très fier d'avoir été retenu aux côtés de grands auteurs pour ce projet, d'où sa forte motivation.
Nous avons d'abord défini ensemble ce qu'il voulait faire ou plutôt ce qu'il ne voulait pas faire. Ainsi, si l'éditeur Steinkis pensait au début qu'il pourrait réaliser une sorte de récit autobiographique, Charles était farouchement opposé à l'idée de se mettre en scène, et ne souhaitait pas du tout traiter du handicap psychique. Car bien que conscient de sa différence, il la rejette.
C'est pourquoi il a préféré choisir un personnage en fauteuil roulant qui a cependant des points communs avec lui. Et Frank Margerin et moi-même jugions important de respecter ses aspirations.
Il lui était aussi difficile d'aborder le thème emploi et handicap, car si Charles a effectué des stages, il ne connaît pas vraiment le monde du travail. Peu à peu, je l'ai aidé à formuler les idées qu'il avait envie d'exprimer et à structurer une histoire pour le scénario.
Charles fait beaucoup de croquis, mais il n'écrit presque pas. Il perd souvent le fil de ses pensées, saute parfois des cases et comme je ne passais qu'une heure par jour auprès de lui, il n'était pas simple de respecter les délais. Mais au final, l'expérience a été enrichissante pour tout le monde.
Travailler avec lui m'a ouvert des horizons et lui a vécu cette bande dessinée comme une reconnaissance. C'était son premier vrai job ! Il a suffi que je voie ses yeux pétiller pour comprendre combien il était content, même s'il ne l'exprime pas avec des mots.
Article original sur handicapinfos
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