Le droit à l'oubli sur Internet : une idée dangereuse - idylive -
2012-12-07 09:43:00.828
Photo Matt McGee, CC BY ND
Serge Tisseron est psychiatre et psychanalyste.
Dans son dernier rapport annuel, la défenseure des enfants aborde la question de donner aux adolescents la possibilité d'effacer d'Internet les données personnelles qu'ils peuvent regretter, en grandissant, d'y avoir mis un peu trop vite… Mais ce ne sont pas les seuls à avoir besoin d'être protégés dans ce domaine. Bien des adultes, notamment après une séparation ou un divorce, aimeraient pouvoir faire disparaître les images de leur vie privée passée qui peuvent s'avérer problématiques lors de la construction d'une nouvelle relation. On peut aussi évoquer les étudiants qui signent hâtivement des pétitions en ligne qui resteront plus tard accessibles à leurs éventuels futurs employeurs. Pourtant, la possibilité d'effacer est-elle bien la solution ? Si une technologie simple permettait à chacun de faire disparaître d'Internet ce qui lui déplaît, le risque ne serait-il pas que chacun fasse encore moins attention à ce qu'il y met ? Le droit à l'oubli pourrait alors rapidement encourager l'oubli du droit, et notamment du droit à l'image : tout pourrait être tenté parce que tout pourrait être effacé. En outre, n'oublions pas qu'il n'y a pas sur Internet que les « bêtises » qu'on a mises soi-même. Si je me suis séparé de ma copine et que je décide de faire disparaître les images de mon intimité avec elle, cela ne signifie évidemment pas qu'elle le fasse aussi. Et si j'ai mis un peu vite une image de moi ivre un soir de beuverie adolescente, il serait bien étrange que personne d'autre que moi n'ait eu cette idée !
C'est pourquoi la solution me paraît bien plutôt résider dans un changement de point de vue. Nous vivons une révolution : l'irruption brutale d'une culture des écrans dans un paysage où régnait jusque-là sans partage celle du livre. Or une culture n'est pas seulement une affaire de supports : elle bouleverse le rapport aux autres, à l'espace, au temps, à la connaissance, mais aussi à l'identité et aux images. Il nous faut prendre la mesure de ce bouleversement et comprendre que Internet engage certes notre e-identité, mais pas notre identité réelle. Laissons tout ce qui prétend nous représenter sur la Toile mener sa vie et apprenons à ne pas croire systématiquement tout ce qu'on y trouve. Certaines « informations » à notre sujet sont d'ailleurs inventées de toutes pièces. Et si quelqu'un prétend avoir découvert sur Internet une image qui me compromet à ses yeux, je peux toujours lui répondre qu'elle a été inventée, ou falsifiée. Internet est autant un espace de ragots que de vérités !
Sans compter que la vie ne s'arrête jamais. Je peux changer de point de vue sur tel ou tel sujet, de compagnon ou de compagne, de ville, voire d'idéologie, et ces changements sont la vie même. Sur Internet, les traces de chacun de ces moments ont l'importance que j'ai cru bon de leur donner sur le moment. Un peu plus tard, je ne vois probablement plus les choses de la même façon, mais ce que j'en ai dit et montré subsiste. Et si je désire maintenant présenter les choses autrement, les deux versions seront juxtaposées à jamais : sur Internet, aucune affirmation n'efface l'autre, aucune ne s'impose à l'autre, c'est un monde qui ne connaît pas l'exclusion des contraires. C'est son danger, mais aussi sa force.
Photo JD Hancock, CC BY
Du coup, il faut élever les enfants avec l'idée que le monde de la vie et celui d'Internet sont deux espaces totalement différents : l'un est organisé autour du corps vécu et du moment présent, l'autre autour des images et des traces. En fait, Internet est même un troisième monde : ni vraiment celui du sommeil pendant lequel nos rêves nous échappent et ne sont connus que de nous-mêmes ; ni celui de la veille dans lequel notre corps est engagé au cours de relations dont chacun garde le souvenir au même titre que moi. Internet est un troisième monde dans lequel je peux mettre en scène mes rêves, mais d'une façon qui implique les autres. C'est en quelque sorte une manière de rêver à visage découvert ou, si on préfère, à esprit ouvert. Évidemment ce n'est pas sans risque, mais ce n'est pas en brandissant un hypothétique droit à l'oubli qu'on permettra aux jeunes de mieux s'y préparer.
L'idée de contrôler en toutes circonstances sa propre image est incompatible avec la culture des écrans. Et la possibilité d'effacer ce qu'on juge indésirable pourrait vite s'avérer créer plus de problèmes que ceux qu'on prétend résoudre. Non seulement cela risquerait d'encourager tous les excès à l'adolescence — voire au-delà ! — mais aussi de contribuer à nous cacher le caractère irréversible de chacun de nos actes. Je fais, j'efface, quelle illusion ! Un peu comme si Internet fonctionnait à la façon d'une bobine de pellicule ou d'une antique cassette vidéo : je peux rembobiner pour revenir au point de départ. Méfions-nous de cette idée d'introduire dans l'utilisation de ces technologies l'illusion d'un effacement définitif de ce qui nous déplaît. Car on finit toujours par avoir l'idéologie, et même la psychologie des technologies qu'on utilise. A effacer à volonté les traces qui témoignent sur Internet de ce qu'ils ont vécu, les jeunes risquent de finir par croire qu'ils peuvent les effacer pareillement dans leur propre esprit, voire dans leur vie.
Il serait dangereux de laisser grandir nos enfants avec l'idée d'un effacement facile de traces qu'ils ont délibérément pris la décision, à un moment donné, de rendre visibles. Il existe une autre solution : leur apprendre, âge par âge, à s'autoréguler. Car l'éducation, la vraie, ne consiste pas à guider et à protéger l'enfant, mais à lui apprendre à s'autodiriger et à s'autoprotéger. C'est pourquoi la solution est dans une éducation qui prépare très tôt les enfants à savoir gérer leur rapport cognitif, social et émotionnel aux mondes virtuels. Et, pour cela, il faut leur apprendre, dès l'école maternelle, la différence entre le réel et le virtuel, et leur expliquer, dès le CP, ce qu'est la science informatique et comment les écrans modifient non seulement le monde, mais aussi nos représentations du monde. Les enfants possèdent, plus qu'on ne le croit, les bases pour le comprendre.
Paru dans Libération du 5 décembre 2012
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Retour sur Rencontre-HandicapLes films de la "Fin du Monde" - idylive -
2012-12-06 10:03:05.327
À en croire les météorologues de l'Apocalypse, notre chère planète Terre a une date de péremption. Cette date -le 21 décembre- tout le monde la connait grâce aux nombreuses émissions télé et autres reportages écrits, qui reprennent la théorie selon laquelle les mayas ont depuis longtemps prévu la fin du monde. La ou plutôt les théories, car nombreuses sont les prédictions qui s'entrecroisent à ce sujet. Des plus optimistes aux plus pessimistes.
Le cinéma, pour sa part, a depuis longtemps imaginé plusieurs scénarii possibles quant à la fin des temps : invasion aliens, tremblement de terre géant, crash de météorites, retour du grand froid, guerre nucléaire, collision de planètes, vous avez l'embarras du choix.
À cette occasion, pour marquer le coup, la rédaction d'On Rembobine.fr s'est penchée sur ces longs-métrages qui tournent autour de la fin du monde. Chaque rédacteur a donc revisité ses propres classiques et livre ici sa sélection. On y trouve de tout, selon les sensibilités de chacun…
C'est donc parti pour un tour d'horizon de ce que le septième-art a offert de plus sensationnel en la matière (bien sûr il en manque) !
Gilles
La Route (2009) (cataclysme d'origine inconnue)
Adapté du roman de Cormac McCarthy (Prix Pulitzer en 2007), La Route prend le contre-pied du classique film post-apocalyptique. Ici, c'est la mélancolie qui prime, via l'errance d'un père et de son jeune fils, décidés à rallier la côte. D'une beauté graphique terrassante, La Route est de plus sublimé par l'interprétation des acteurs, Viggo Mortensen en tête et par la réalisation sombre et lyrique d'un John Hillcoat en état de grâce.
Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare (2012) (météorite)
Deux âmes perdues se retrouvent à l'occasion d'un road trip quelques jours avant la fin du monde. Au cours de paysages où règnent tour à tour le chaos inhérent à la panique et un calme aussi oppressant que propice à révéler les émotions, ce magnifique long-métrage est aussi une vibrante ode à l'amour et à la vie. La fin est sublime.
L'Armée des 12 singes (1995) (virus)
Largement inspiré par La Jetée de Chris Marker, L'Armée des 12 singes place dans les mains d'un homme seul perclus de regrets, le destin du monde. Construit sur la mécanique des voyages spacio-temporels, ce chef-d'œuvre de Terry Gilliam brille par son récit noir, prenant et viscéral, bourré d'émotion à fleur de peau et par son esthétisme fascinant car résolument original. Un des meilleurs rôles de Bruce Willis.
La Planète des Singes (1968) (cataclysme)
Des spacionautes atterrissent sur une planète inconnue gouvernée par des singes intelligents. Les hommes sont bien présents, mais réduits en esclavage et muets. Franklin J. Schaffner adapte le roman de Pierre Boule et propose une vision incarnée du monde, après une apocalypse qui, encore aujourd'hui, apparaît, sur certains aspects, très pertinente. Grandiose, épique et intelligent, La Planète des Singes -et son twist légendaire-, est un monument qui n'a pas pris une ride en plus de 40 ans !
Zombie (1978) (les morts se réveillent)
L'apocalypse zombie trouve ici sa plus illustre incarnation. Plus grand film de George A. Romero qui signe alors le deuxième volet de sa saga morte-vivante, Zombie présente un monde ravagé par la mort (au sens propre). Romero en profite pour tirer à boulets rouges sur une société trop consumériste et accouche d'un pamphlet brillant, gore, jubilatoire, drôle et profondément sombre. Quand il n'y a plus de place en enfer, les morts reviennent sur terre…
Terminator 2 : Le Jugement Dernier (1991) (guerre nucléaire homme vs machine)
James Cameron imagine l'apocalypse et créé un chef-d'œuvre de science-fiction et d'action, traversé par des visions d'un futur dévasté. Un classique ultime !
Take Shelter (2012) (inconnu)
Un homme est persuadé que la fin du monde est proche. Devient-il fou ? Est-il dans le vrai ? Le film ne cesse de jouer sur cette ambiguïté avec un tact et une sensibilité qui touchent au sublime. Bouleversant, effrayant, perturbant, Take Shelter, de Jeff Nichols est un chef-d'œuvre.
Perfect Sense (2012) (perte des sens)
Superbement original, le long-métrage de David Mackenzie imagine une humanité peu à peu privée de ses cinq sens. Porté par une vision à la poésie terrassante, le film est un bijou de mélancolie et de pertinence, de plus remarquablement incarné par un duo d'acteurs magnifique (Ewan McGregor et Eva Green). À la fois terriblement effrayant et sublime, Perfect Sense célèbre la vie et choisit toujours la voie de l'espoir, alors que le règne de l'homme touche à sa fin.
Wall-E (2008) (pollution)
Les humains ont déserté la terre, désormais transformée en décharge. Un petit robot nettoyeur continue pourtant de compacter les ordures, comme son programme le lui ordonne depuis sa fabrication. Bijou porté par une réflexion écologique brillante, Wall-E est aussi un tableau de maître dans sa manière de superposer les immondices d'un monde laissé à l'abandon et les états d'âme d'une petite créature attachante, poussée par les circonstances à se dépasser.
Les Fils de l'homme (2006) (disparition de la fertilité)
La fin du monde imaginée par l'écrivain P.D. James, qui voit son roman adapté par Alfonso Cuarón est effrayante. Les humains ne peuvent plus se reproduire. Chef-d'œuvre d'anticipation monumental, Les Fils de l'homme choisit de raconter la lutte de l'homme pour la survie de son espèce, d'une manière quasi-documentaire, à grand renfort de plans séquences ahurissants et de scènes iconiques. Un très très grand film, pertinent, intelligent, spectaculaire et parfois beau à en pleurer.
28 jours plus tard (2002) (virus cannibale)
Un homme se réveille dans un hôpital londonien dévasté. À l'extérieur règne le chaos. Les êtres humains sont devenus des créatures incontrôlables, avides de chair et de sang. Danny Boyle organise une fin du monde sauvage où subsistent des humains pour la plupart en passe de se laisser contrôler par leurs plus vils instincts. Vision effrayante au lyrisme barbare, 28 jours plus tard est un pamphlet qui ne s'oublie pas, à la fois virtuose et étrangement poétique.
Mad Max 2 (1981) (guerre mondiale)
Mad Max sillonnent les routes d'un monde post-apocalyptique jalonné des restes d'une guerre pour le pétrole. En 1981, George Miller poursuit sa saga avec un deuxième épisode plus violent et abouti que le premier volet. Un fait rare dans l'histoire du cinéma.
Mel Gibson incarne la quintessence du survivant buriné, capable de personnifier un sauveur trash évoluant au sein d'une société au diapason. Un classique.
Sacha
La Route (2009) (cataclysme d'origine inconnue)
Adaptation du chef d'œuvre de Cormac McCarthy qui a raflé le prix Pulitzer. Un film impressionnant de réalisme et de profondeur. C'est toute la fragilité et l'incertitude existentielle de l'humanité qui sont mises à nu de manière à la fois viscérale et subtile. Un beau portrait d'une relation père/fils dans un cadre désolé.
L'Armée des 12 singes (1995) (virus)
Une tuerie qui montre tous les talents d'acteur de Brad Pitt et de Bruce Willis. Un scénario malin et particulièrement sombre, par moments assez glauque et poisseux. Tournant autour de voyages dans le temps pour arrêter une pandémie virale qui va détruire l'humanité, elle est diablement bien écrite et mise en scène par un Terry Gilliam en grande forme.
Matrix (1999) (asservissement de l'humanité par des machines)
Allégorie de la caverne 2.0, Matrix a révolutionné le cinéma, que ce soit d'un point de vue visuel, ou en faisant exploser les frontières entre les genres. La fin du monde est déjà loin, mais elle permet de mettre en avant une réflexion sur le réel.
Les Fils de l'Homme (2006) (disparition de la fertilité)
Un des films d'anticipation les plus réussis de la dernière décennie. Un scénario intéressant et anxiogène à souhait, porté par une mise en scène coup de poing soignée et un casting dément. La fertilité est rarement mise à mal dans la science fiction (c'est plutôt la surpopulation en général) mais elle traduit bien la peur du vide de nos sociétés modernes.
L'Armée des morts (2004) (apocalypse zombie)
Remake du culte Zombie de Romero, il permet à Snyder de réinventer l'univers des zombies. Nerveux et enragés, ils projettent une image saisissante de menace. Le film avait suscité pas mal d'inquiétudes, qui ont été balayées à sa sortie. Le tout porté par une bonne B.O.
Le Dernier combat (1982) (guerre nucléaire)
Luc Besson, quand il était cinéaste, a signé ce film étonnant et émouvant. Jean Reno y est magnétique. Il se dégage une surprenante poésie de certains plans de ce premier long-métrage qui, à l'époque, laissait présager le meilleur pour Besson.
Audrey
Waterworld (1995) (montée des eaux généralisée)
Film marquant pour ma jeunesse, Waterworld, réalisé par Kevin Reynolds est assez marrant à revoir des années plus tard. Ce film possède de nombreuses qualités comme de nombreux défauts ! Il faut dire que les bad guys prêtent à rire. Ils sont caricaturaux à souhait et plus drôles qu'effrayants ! Les scènes d'action sont assourdissantes et n'en finissent plus, trop d'explosions, trop d'exagération, on ne sait même plus où donner de la tête tellement ça vole de partout et c'est irréaliste. Bon, il faut dire que le saut à l'élastique final de Kevin Costner serait profondément ridicule s'il n'était pas génialement drôle ! Sinon à côté de ça, le jeu de Costner, justement, est vraiment bon. Waterworld offre également une mise en scène de qualité avec des plans soignés, et une histoire intéressante et originale. Personnellement j'aime beaucoup ce film malgré ses défauts.
Je suis une légende (2007) (virus cannibale)
Le film de Francis Lawrence met magnifiquement en perspective le grand jeu d'acteur de Will Smith. Le film a connu un vif succès, il traite de nombreux sujets comme la folie, la solitude, le dévouement, la ténacité et l'espoir. Tous ces thèmes sont traités avec beaucoup d'intelligence et une finesse perceptible. Ce qui a de plus marquant dans Je suis une légende, ce sont ses images fortes. En effet, j'ai toujours deux scènes frappantes ancrées dans ma tête. Les images du film foutent une peur et une pression ahurissante, que j'ai rarement ressenti au cinéma. Rien que pour ça, le film mérite son succès. Ça et la qualité d'interprétation des acteurs, Will Smith en tête, la mise en scène ingénieuse, et les zombies terrorisants. Le film fait aussi preuve d'une grande originalité en mettant en scène un seul acteur principal dans le genre du film post-apocalyptique.
Matrix (1999) (asservissement de l'humanité par des machines)
Matrix est indéniablement un film de grande envergure qui a marqué toute une génération. Réalisé par Andy et Larry Wachowski, le film sorti en 1999 a fait un tabac. Véritable chef-d'œuvre de science fiction, Matrix est également un joyau d'effets-spéciaux, un bijou d'interprétation et une merveille d'inventivité. Le film a lancé et confirmé Keanu Reeves dans son statut de star internationale. Les suites malheureusement n'ont pas été à la hauteur du premier opus.
Le Jour où la Terre s'arrêta (2008) (attaque extraterrestre)
N'ayant pas vu la première version de 1952 réalisée par Robert Wise, je ne peux émettre de comparaison avec celle de 2008, quant à elle réalisée par Scott Derrickson. Mais en tout cas ,j'ai beaucoup aimé la dernière version, contrairement aux nombreuses critiques négatives qu'a rencontré le film, que ce soit du côté des spectateurs ou de celui de la presse. Le Jour où la Terre s'arrêta est prenant, la narration est entraînante, Keanu Reeves en tête est convaincant. Il y a de l'émotion et un beau message qui transparaissent.
Prédictions (2009) (cataclysme)
Le film d'Alex Proyas est interprété par un Nicolas Cage convaincant et une Rose Byrne qui l'est tout autant. Son succès a également été mitigé, certains pourront le trouver un peu long, moi j'ai trouvé ça adéquat. Prédictions est assez percutant car il possède des images marquantes, belles et affreuses à la fois, très contrastées et au final c'est assez déchirant. Cela reste un bon film sans être une œuvre majeure du genre.
Wall-E (2008) (pollution)
Même les films d'animation ont le droit de traiter du genre apocalyptique, la preuve Wall-E l'a fait !
Produit par les studios Pixar, qui sont bel et bien la crème de la crème dans le genre de l'animation, Wall-E est un chef-d'œuvre magnifique qui traite de nombreux sujets, en ayant pour trame principale la fin du monde provoquée par la pollution. Poésie, musique sublime, émerveillement, beauté, humanisme et émotion sont au rendez vous. Rien que ça… Wall-E est une merveille pleine de féérie à voir absolument !
L'Armée des douze singes (1995) (virus)
Le film de Terry Gilliam est pour le coup un chef-d'œuvre du cinéma de science-fiction et une œuvre majeure du cinéma tout court. Il est librement adapté du court métrage La Jetée, de Chris Marker. La mise en scène brillantissime met une pression constante et la musique est fantastiquement bien adaptée au film. L'Armée des douze singes est doté d'une inventivité et d'une cohérence toutes deux impressionnantes. Il y a également une grande force d'interprétation avec un Bruce Willis au bord de la crise de nerfs, une Madeleine Stowe éreintée, en passant par un Brad Pitt complètement dégénéré (mais plutôt censé dans sa démence). De plus, le réalisateur ne se gêne pas pour faire passer quelques idées et autres messages. Chapeau Maestro .
Deep Impact (1997) (météorites)
Ce qu'il y a d'intéressant dans le long-métrage de Mimi Leder, (sorti la même année qu'Armageddon, et deux ans après Independence Day) c'est qu'il s'intéresse davantage à la destinée des personnages, à leur caractère mais surtout à leur réaction face à l'adversité, plutôt qu'aux scènes d'actions pures et dures. Certains passages sont poignants et posent un tas de questions. Deep Impact a aussi révélé l'actrice Leelee Sobieski et le « à l'époque » très jeune Elijah Wood. C'est un film appréciable car changeant, innovant et plus introspectif.
La Route (2009) (cataclysme d'origine inconnue)
Le film de John Hillcoat, adapté du roman de Cormac McCarthy, est une véritable claque et c'est aussi une œuvre post-apocalyptique assez originale. L'histoire qui est centrée sur deux personnages, va davantage traiter des thèmes de la ténacité, de l'espoir, de l'amour, mais aussi de l'intégrité que d'autre chose. Pas de scènes d'action assourdissantes, en revanche beaucoup de suggestions de philosophie et de questionnements. Viggo Mortensen est au sommet de son art, le jeune Kodi Smit-McPhee est excellent, Charlize Theron bien que n'étant pas beaucoup présente reste toujours aussi admirable. Certaines scènes glaçantes resteront marquées dans les esprits et la photographie quant à elle, est à tomber. Non vraiment La Route est un film magistral et bouleversant d'émotion.
Independence Day (1996) (attaque extraterrestre)
Le film fait parti des plus gros succès au box office mondial et a marqué une génération de fans du genre, mais pas que. Grâce à ses thèmes porteurs, tels que l'invasion massive et destructrice extra terrestre, la découverte de la zone 51 et la défense de l'humanité, le film de Roland Emmerich reste très grand public et appréciable. C'est sans compter sur le talent des acteurs présents, Will Smith tout juste à l'orée de sa carrière, Jeff Goldblum toujours aussi drôle, ou encore Bill Pullman en parfait président des États-Unis. Alors bien sûr, il y a un côté très américanisé et très patriotique un peu mélo qui peut être agaçant, mais Independence Day date de 1996, et il fait totalement partie intégrante du cinéma du genre.
Daniel
Prédictions (2009) (cataclysme)
On crache souvent sur ce film. Pourtant, c'est un thriller solide et divertissant, qui s'avère parfaitement regardable : intelligent, passionnant, effrayant, et lorsque le besoin s'en fait sentir, assez génial. Le scénario est un grand ramassis de n'importe quoi, mais les effets spéciaux sont sensationnels et Nicolas Cage donne tout. On peut trouver un vrai plaisir à regarder un film sans être spoilé par la bande-annonce, et si vous ne savez rien sur Prédictions, foncez. En termes de fins qui se résument à un gros « WTF ? », y'a pas mieux.
28 Jours plus tard (2002) (virus cannibale)
Film de zombies, allégorie politique, drame humain, cinéma vérité, le film de Danny Boyle ressuscite le sous-genre mort (elle était facile…) du zombie et offre une vision lugubre de l'apocalypse. C'est là que les frissons se font sentir : voir toutes ces rues vides et ces monuments complètement abandonnés de la ville déserte de Londres, éprouver ce sentiment de véritable solitude, seul au centre de la tempête. Avec sa suite tout aussi solide, 28 Jours Plus Tard est une étude ingénieuse de la nature humaine après la fin, et le regard horrifiant d'un monde de désolation où l'humanité s'est retournée contre elle-même.
Le Jour d'Après (2004) (ère glaciaire)
Oui, Roland Emmerich fait des films débiles, mais il les fait bien. Un des meilleurs reste Le Jour d'Après qui, malgré son message moraliste un peu bâclé, fait froid dans le dos (oui, désolé…) avec la magnitude de son cataclysme climatique, qui enveloppe la planète dans une nouvelle ère glaciaire. Le casting donne un souffle ringard mais émotionnel au long-métrage, et quand une vague géante inonde New York, quand un pétrolier russe flotte à travers une rue de Manhattan, quand la neige recouvre les gratte-ciels, quand une équipe d'astronautes ne voit que des ouragans super-violents de l'espace, et bien…on ne décroche pas.
Melancholia (2011) (collision de planètes)
On ne sait toujours pas s'il faut prendre les prétentions de Lars Von Trier -alors qu'il était en pleine déprime pendant le tournage- au sérieux, mais Melancholia est bel et bien un film sur la dépression. Le film s'ouvre avec l'image d'une planète massive qui s'écrase contre la Terre, et le reste du film se déroule en flashback. On sait déjà que ça va mal se passer, et que tout mènera à la fin du monde. Pas de clichés, pas de tableaux panoramiques de destruction, pas de scènes faciles : le film de Von Trier fait face au cataclysme avec une simplicité grandiose.
Je suis une légende (L'ultimo uomo della Terra) (1964) (virus vampire)
Le monde doit un grand merci à l'écrivain Richard Matheson pour avoir inventé tout un nouveau genre d'apocalypse avec son œuvre littéraire, Je suis une légende, où le monde s'est éteint mais l'humanité a survécu, parce que maintenant, tout le monde est un vampire, à l'exception d'un seul homme. Le bouquin a eu droit a une adaptation bébête avec Charlton Heston dans Le Survivant et à un véritable navet avec Will Smith, mais la meilleure version est la version italienne de 1964, avec Vincent Price.
Le Secret de la Planète des Singes (1970) (cataclysme)
Un exemple classique du genre où la planète cesse véritablement d'exister. Attention spoiler : à la fin du film, le monde est entièrement anéanti par l'explosion de la bombe des bombes, et la destruction est représentée par un fondu brûlant au blanc, image qui deviendra la manière par défaut utilisée par les cinéastes de science-fiction pour signaler l'annihilation totale de toute forme de vie sur une planète. Et avant, on a droit à des singes et des mutants télépathiques comme bonus!
Dernier sacrifice (1991) (fin du monde biblique)
Un film brillant de Michel Toklin, où le Jugement Dernier arrive enfin, des prophéties bibliques deviennent réalité, et l'enfer, le paradis, la mort et la vie après la mort s'en mêlent. Tout, mais alors tout semble cesser d'exister, laissant le vide total d'un paysage purgatoire qui perdurera pour l'éternité. Imparfait, souvent rageant, mais indéniablement provocateur.
Perfect Sense (2012) (perte des sens)
Loin d'être un monument du genre, Perfect Sense mêle histoire romantique à l'apocalypse. S'ensuit alors un récit profondément dérangeant, concernant un virus qui détruit progressivement les cinq sens et déclenche l'effondrement de la société. Mais les conséquences sont bien plus personnelles. Rien que d'y penser, ça donne la chair de poule : l'amour est aveugle, peut-être, mais s'il était inodore, inaudible, insensible, imperceptible et sans saveur ? Pourrait-on continuer à vivre ?
Les Oiseaux (1963) (révolte des oiseaux)
Alors non, personne dans le film ne dit explicitement que l'attaque des oiseaux maléfiques n'est l'arrivée de l'Apocalypse, mais si on pense à l'ambiance sinistre du récit et à la noirceur abyssale de cette fin sombre…et bien, dites-moi que je me trompe…Ouais, la fin du monde, parfois c'est bizarre.
Last Night (1998) (cataclysme d'origine inconnue)
Que feriez-vous si la fin du monde, c'était pour minuit ? Ce petit film indépendant canadien suit les derniers instants d'une variété de personnages pendant leur dernier soir sur Terre, avant qu'une calamité inconnue ne vienne tout anéantir. Certains passent la nuit seuls, d'autres avec leurs proches. Des gens prient, ils font régner le chaos dans les rues, participent à des marathons de partouzes, trouvent de nouveaux amis, ou font la fête jusqu'au dernier souffle. Mais l'image qui immortalise le film, est celle d'un homme sur le toit de son appartement, assis sur une chaise-longue avec de la musique et du vin, scrutant le ciel pour être au premier rang de l'apocalypse et apprécier le spectacle.
@ La Rédaction
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