Un roman sur l'assistance sexuelle aux personnes handicapées - 30/10/2014 - partie 5
2014-12-22 15:04:57.219
P.P. : Et puis on aboutit parfois à des rencontres, où il y a des choses joyeuses qui se vivent.
C.B. : Des moments en tous cas humains très forts, on le voit, et on le verra à travers quelques éléments du roman, qui encore une fois sont inspirés de la réalité. Ce qui est certain, Sabrina Philippe, c'est que pas mal de nos auditeurs, en situation de handicap
lourd notamment, ont exprimé ce besoin. Voilà, il ne faut pas fermer les yeux sur ce sujet la. Beaucoup nous ont dit : "j'ai besoin d'une sexualité".
S.P. : Mais bien évidemment on a tous besoin d'une sexualité, et ça c'est un droit de chacun de pouvoir y accéder, et c'est fondamental. Ca fait partie de la vie, donc c'est une très belle initiative que vous avez là.
C.B.: Quelques extraits du roman, pour nourrir la discussion, et pour imaginer ce qui peut être issu de témoignage de la vie réelle. Un élément qui concerne Damien ; je crois que c'est un jeune homme qui est en fauteuil qui a demandé si il pouvait à la douche d'Emilie, une soigante à la base.
P.P. : On notera qu'elle n'est pas soignante, au moment de la rencontre. Justement l'assistance sexuelle, c'est d'éviter la confusion des rôles.
C.B. : Elle accède à sa demande, et qu'est ce qui pousse Emilie à faire ça ? Et comment vit-elle cette demande, qui surprend, d'un coup ?
Retour sur Rencontre-HandicapUn roman sur l'assistance sexuelle aux personnes handicapées - 30/10/2014 - partie 4
2014-12-01 11:06:04.384
C.B. : Avec des situations plutôt réelles, des personnages plutôt fictifs, et peut-être l'assemblage de personnes que vous avez rencontrées. L'assistance sexuelle aux personnes handicapées est légalisée en Suisse, aux Pays-Bas, au Danemark, dans certains Etats-Unis et pas en France.
Est-ce que vous voulez les convaincre, les autorités françaises ? On a beaucoup reculé en France, dans une optique de lutte contre la prostitution.
P.P. : Alors oui effectivement, je milite au sein de plusieurs associations. En Suisse, on se libère, on a lancé une formation. En France, il y a aussi le Collectif Sexualités et Handicaps qui a pour but d'interpeller les politiques et de faire évoluer la législation par rapport à ctte pratique.
Donc de fait j'y suis favorable, je pense que si elle est bien construite, qu'on a le droit de se réunir et d'en parler, mais de servir d'être intermédiaire, puisque le droit français nous l'interdit. Nous sommes alors assimiliés à des proxénètes. Et si on est un intermédiaire justement : psychologue, sexologue, bénévole formé à l'écoute, pour élaborer la demande, orienter, construire ; dire quelques fois : non ça ne va pas être ça la réponse, vous pouvez vivre des choses différentes..
Si il n'y a pas cet intermédiaire là, ça va être effectivement, difficile de construire une démarche cohérente avec un cadre, et du coup une démarche sérieuse. C'est-à-dire qu'on part d'une situation douloureuse : privation de toute vie affective et sexuelle, on met en place une démarche sérieuse d'écoute et de construction du cadre, et puis on aboutit parfois à des rencontres où là il y a des choses joyeuses qui se vivent.
Retour sur Rencontre-HandicapUn roman sur l'assistance sexuelle aux personnes handicapées - 30/10/2014 - partie 3
2014-11-20 15:23:31.919
C.B. : On accueille notre invité Pascal Prayez. Bonjour Pascal.
P.P. : Bonjour.
S.P. : Bonjour.
C.B. : Et bienvenu ! Vous êtes psychologue clinicien. Vous êtes formateur consultant aussi, en matière sanitaire et sociale. Je vous présente son livre : "non assitance sexuelle à personne en danger". Un livre paru chez L'Harmattan. On y est, dans le vif du sujet : on va parler
de l'assistance sexuelle autour du handicap pour les personnes handicapées aujourd'hui. L'originalité de ce livre, c'est que c'est un roman, sur 100 pages, et qui est suivi d'un plaidoyer pour l'assistance sexuelle, qui pour l'instant n'est pas légale en France.
Pourquoi avoir choisi de proposer un roman, Pascal Prayez ?
P.P. : Alors effectivement cette fois j'ai choisi la forme du roman ; d'habitude j'écris plutôt des choses théoriques, parce qu'on est très souvent sollicités pour raconter, pour dire ce qui se passe. Et les journalistes en particulier, disent : "non non, mais
c'est trop théorique ce que vous nous dites là. Donnez-nous des anecdotes, des détails croutillants etc." Et on dit non, ça c'est l'intimité totale de la rencontre, qui a eu lieu entre par exemple, une personne en situation de handicap, et un assistant ou une assistante sexuelle.
Et en même temps je comprends, que pour essayer de saisir un petit peu ce qui se passe de l'intérieur, il faut avoir quand même des idées. Et puis cela limite alors les fantasmes, complètement irréalistes. Donc j'ai choisi de partir de toute sorte de témoignage, dont j'ai eu écho, à droite ou à gauche, y compris en Suisse Romande ou en France. Mais de
les transformer, de mélanger ces éléments là, puis en faire un roman, un récit de témoignages, qui permer de comprendre de l'intérieur, mais sans voyeurisme je crois.
Retour sur Rencontre-HandicapUn roman sur l'assistance sexuelle aux personnes handicapées - 30/10/2014 - partie 2
2014-11-13 12:01:38.012
S.P. : Ca fait rêver, et c'est vrai qu'on peut être attiré par un inconnu ou une inconnue qui passe. C'est vrai aussi que passer à l'acte, et aller s'adresser directement à cette personne, c'est franchement pas évident. Et il ne faut surtout pas se forcer
à le faire si on le sent pas non plus, parce que ce n'est pas une bonne chose que d'arriver tout tremblotant, et en bégayant non plus.
C.B. : On peut aussi se dire qu'on va laisser passer la chance de notre vie. Alors est-ce qu'il y a des signes pour dire qu'on a peut-être une chance avant d'y aller ? Ou est-ce qu'il y a des façons d'aborder ou de ne pas y aller dans certaines circonstances ?
S.P. : Et bien, il ne faut pas oublier non plus qu'on est beaucoup sur l'ordre du fantasme, car on n'a que l'image. On ne connait rien de cette personne, on ne sait pas si elle est avec quelqu'un, on ne sait rien de sa vie. On ne l'a même pas entendu parler la plupart du temps.
Donc c'est un fantasme, quelque part, c'est une image. Alors parfois il y a des images qui se transforment en très belles histoires d'amour. Ca reste quand même une image.
C.B. : Pour en revenir sur cette idée d'image, quand on a un handicap par exemple, un aspect physique différent de la moyenne on va dire, parce qu'il n'y a pas de norme non plus... Est-ce que cela peut être un obstacle justement, lorsqu'on a une image qui n'est pas standard.
S.P. : Dire qu'on ne serait pas du tout attirés par le visuel, ça serait complètement mentir, parce qu'à partir du moment où on peut voir, on est attiré, et on est attiré par un physique. Maintenant entre l'attirance physique et de vivre réellement une histoire avec une
belle complémentarité, c'est quand même quelque chose de complètement différent.
Retour sur Rencontre-Handicap